2016 : une année d'inflexions
Le tome 23 des Annales peut paraître mince, mais il révèle directement et indirectement un besoin d'adaptation permanente à un contexte en évolution forte. Les Annales de la SGN se positionnent sur deux axes : permettre aux chercheurs de publier des résultats analytiques que les revues qualifiées de « recherche dure » (A, A+, …) n'acceptent plus, mettre à disposition de tous les amateurs et usagers de la géologie des synthèses et discussions sur des notions rénovées soit à la suite d'une évolution des techniques d'analyse, soit par une accessibilité nouvelle à des données. Ces deux axes sont des préalables au développement de la recherche. Illustrant cette intention, l'article de Campagne et al., présente brièvement les enjeux et les principes d'une réforme culturelle fondamentale qui touche l'enseignement primaire et secondaire (particulièrement le collège) dès cette rentrée 2016. Les médias parlent de ce qui touche les lecteurs/auditeurs, dans un sens supposé leur attirer davantage de clients. Les Annales essaient de vous montrer comment, dans le domaine des sciences de la Terre, la réforme qui s'engage tente de prendre l'élève et le professeur comme des citoyens amenés à vivre ensemble et à décider ensemble dans quelle société ils veulent vivre. Tout citoyen a le droit de savoir qu'on ne peut pas construire n'importe quoi n'importe comment et n'importe où. Chaque citoyen a le droit de savoir la part de déterminisme et la part d'incertitudes qui caractérisent la prévision des inondations et des séismes. L'enjeu est considérable ; la stratégie est nécessairement une méthode à étaler sur une génération.
Les articles de MAILLET & MILHAU, MEILLIEZ, MISTIAEN et al. sont typiques des Annales : ce sont des synthèses : sur un type de microsphérules du Givétien, sur la connaissance structurale du Cambrésis, sur l'état des lieux du bassin carrier du Boulonnais et de ses aspects patrimoniaux. A propos du Givétien, l'ouvrage qui servira de référence sur l'étage Givétien sortira avant la fin de l'année 2016 : coordonnée par Denise BRICE, une équipe s'est attelée à faire le point des connaissances sur les coupes qui, à Givet, ont servi de stratotype pour l'étage Givétien. L'ouvrage sera une Publication Scientifique du Muséum, collection dont la direction est assurée par Patrick DE WEVER et l'édition par Biotope et le BRGM. On voit que les adhérents de la SGN sont très présents sur ce chantier. D'autres le sont aussi sur un prochain volume consacré au Turonien.
Depuis le précédent tome, la SGN a perdu quelques membres historiques, dont la mémoire est rapportée ici : André Delmer par Francis ROBASZYNSKI, André Dalinval par Jean-Pierre LAVEINE et al., et Jean-Paul Huvelin par Daniel VACHARD & Elisabeth LOCATELLI. En ce début d'automne la SGN a aussi perdu un ancien président, Paul Celet, et un adhérent très actif au sein de l'Education Nationale, Pierre Cuir. Leurs mémoires seront évoquées dans le tome 24 (2017).
La mission de la SGN est de promouvoir la géologie. C'est pourquoi la SGN s'est faite organisatrice d'évènements (conférences, visites de terrain, expositions) dès ses débuts (1870) et éditrice scientifique depuis 1875. L'édition scientifique connaît en ce moment une très forte évolution. Les grandes maisons anglophones la contrôlent en essayant de combiner une réduction des coûts avec une labellisation de prestige attachée au fait de pouvoir publier chez elles. Les chercheurs ont besoin de telles publications pour conforter leur carrière. Les Annales ne peuvent lutter sur ce terrain. En revanche elles peuvent être positionnées de façon à faire de ce handicap une opportunité. D'abord sur la forme, puis sur le fond. Sur la forme, une bonne coopération menée depuis 2006 avec l'université fait que l'intégralité des Annales et des Mémoires est accessible en ligne (http://iris.univ-lille1.fr), disponible auprès de tout public. A ce jour, la SGN est en avance sur ses collègues, dans le club des « sociétés savantes ». Merci aux administrateurs précédents. Sur le fond, la compétition entre revues scientifiques internationales, et entre chercheurs pour y publier, est telle que la présentation des données analytiques est réduite à l'essentiel. C'est peut-être économique et pertinent pour les chercheurs en pointe dans la compétition ; c'est malencontreux pour tous les autres publics car cela ne rend pas compte des tentatives, des boucles « essai/erreur » par lesquelles passe tout chercheur. L'incertitude n'est présentée que dans les discussions mais n'apparaît pas dans l'acquisition des données. Or, en sciences de la Terre, cette acquisition est l'étape fondamentale de référence. Pour s'en convaincre il suffit de relire la majeure partie des publications écrites dans les Annales d'avant la Seconde Guerre Mondiale : la description des affleurements est telle qu'il est possible de retourner sur place aujourd'hui et, moyennant décapage, de retrouver les données initiales si des travaux d'aménagement ne les ont pas détruites. Autrement dit, les descriptions de données (affleurements, sondages, terrassements, échantillons) sont très utiles à tous les usagers. Les Annales peuvent contribuer à sauvegarder et valoriser ce patrimoine, utile aux générations actuelles et futures. Mais pour cela il faut des auteurs. Nombreux sont les adhérents de la SGN qui disposent encore de leurs carnets de terrain, contenant des observations qui n'ont jamais été présentées. La SGN peut s'organiser pour identifier un réseau de référents qui pourraient aider à présenter ces données pour les mettre à la disposition du public. Une vague en faveur d'une « science collaborative » associant le public au chercheur se met en mouvement. Le besoin existe aussi en géologie. Nombre d'observations temporaires n'ont jamais été valorisées, même si seules quelques-unes d'entre elles présentent un intérêt nouveau. Il n'est pas question de faire une publication pour chaque talus de route, mais simplement d'enregistrer des informations. La SGN peut accompagner une telle opération sur le long terme. Les collègues qui travaillent sur tout ou partie du territoire régional sauront mettre en perspective cet apport émietté pour lui donner du sens. Ainsi, dans ce volume, l'article qui s'intéresse au Cambrésis et fait le constat d'une richesse de données éparses, plus ou moins anciennes, s'en sert pour reformuler quelques questions scientifiques en attente de réponse. Plusieurs autres de ce style sont nécessaires.
Mais pour quel public écrire tout cela ? On a compris que les Annales peuvent accueillir l'enregistrement de données inédites, leur mise en perspective dans un thème géologique ou par rapport aux enjeux de territoire. Tout ceci est un matériau destiné aux chercheurs et amateurs de géologie, valorisant des analyses et des synthèses partielles. Mais les usagers permanents ou temporaires de la connaissance du sous-sol que sont les constructeurs, les producteurs de matière première, les enseignants, les paysagistes – et cette liste n'est pas exhaustive - ont besoin d'accéder à une connaissance qui leur permette de « s'y retrouver » sans avoir à reprendre des études. A l'heure actuelle, la compréhension d'une carte géologique demeure réservée aux initiés et aux passionnés. Si davantage de citoyens savaient la lire il y aurait peut-être moins de constructions en zones inondables, sur des zones humides. Les Annales sont là aussi pour aider le citoyen à mieux comprendre son environnement et à l'occuper intelligemment. Cela peut se faire via les entreprises, les élus et services techniques des collectivités territoriales, le monde associatif. Et le rôle des Annales est donc aussi de servir d'intermédiaire, dans les deux sens, entre le chercheur et l'usager.
2016 : vie de la Société
Administration
Le Conseil d'administration (C.A.) s'est réuni 4 fois, les 27 janvier, 11 mars, 22 juin et 9 novembre 2016. Le Bureau s'est réuni régulièrement, environ une semaine sur deux. De nombreuses discussions ont porté sur le devenir de la Société et, en particulier, sur sa fonction d'édition scientifique, dans le cadre décrit ci-dessus par Francis MEILLIEZ : quel avenir pour les Annales de la SGN (ainsi que pour ses Mémoires et Publications), devons-nous continuer en version papier (avec les problèmes financiers inhérents) ou passer en version électronique en ligne, comment redéfinir le site Web, comment introduire éventuellement un blog, quelles doivent être nos relations avec Lilliad (le nouvel « e-Learning Center Innovation » de l'Université de Lille – Sciences et technologies, exService Commun de Documentation, intégrant entre autres la bibliothèque centrale, dépositaire du fonds bibliographique de la SGN qui résulte de près de 150 ans d'échanges des Annales avec des institutions, bibliothèques et laboratoires français et étrangers) ? Le groupe de travail « éditions » a donc travaillé sur cet aspect et une enquête a été menée auprès des membres. Le thème abordé était le suivant : « Nous vous sollicitons pour connaître votre opinion sur la question de l'édition numérique en ligne des Annales : Solution 1 – abandon de la version papier au profit d'un abonnement pdf ; solution 2 – maintien de l'abonnement papier tel qu'actuel et fourniture en plus de la version numérique pdf ; solution 3 – maintien de la situation actuelle (abonnement papier seul) ; solution 4 – sans opinion. » L'enquête a donné les résultats suivants : solution 1 – 23, solution 2 – 18, solution 3 – 6, sans opinion – 1. La question est dès lors de savoir si on adopte la solution 1 ou une solution mixte 1-2, à savoir abonnement à la version numérique, avec possibilité, pour ceux et celles qui le demanderaient, de recevoir en plus la version papier (en adaptant les tarifs d'abonnement). Cette évolution est liée à celle du site Web et d'un éventuel blog dédié. Après examen des contraintes techniques, sous les conseils de Patrick AUGUSTE (qui ici représente notre partenaire la SGF, soumise aux mêmes questions que la SGN), la SGN réunira son C.A. en janvier 2017 pour prendre une décision qui sera présentée à l'A.G. de février 2017. Dans ce contexte de redéfinition de sa « communication scientifique », la SGN s'est dotée d'un nouveau logo pour tenir compte de la nouvelle réalité territoriale qui a vu les régions « Nord – Pas-de-Calais » et « Picardie » fusionner dans les « Hauts-de-France ». Il figure en page I de couverture.
La Société a mis sur pied cette année un groupe de travail « éducation » associant des représentants des corps d'inspection et de professeurs, actifs ou récemment retraités, chargé de réfléchir sur la contribution de la SGN à la mise en œuvre des nouveaux programmes scolaires en primaire et au collège. En effet, la loi d'orientation et programmation pour la refondation de l'école de la République du 8 juillet 2013 définit les grands principes de la réforme de l'école élémentaire et du collège. Elle est mise en place depuis la rentrée de septembre 2016. Elle entraîne une nouvelle organisation de l'école et du collège, de nouveaux cycles, un renouvellement profond des pratiques pédagogiques et laisse une place significative aux travaux interdisciplinaires (Campagne et al., 2016). Elle concerne, entre autres, l'enseignement de la géologie. Pour mettre en application ces programmes, en particulier en géologie, et les ancrer au mieux dans le contexte régional, comme le précisent les textes officiels, les enseignants doivent pouvoir exploiter des exemples locaux. De nombreux supports existent sur le terrain mais sont souvent mal connus ou connus par un nombre restreint de professeurs. Le GT-Education de la SGN se propose, en s'appuyant sur l'expertise des universitaires, de faciliter les échanges entre les différents utilisateurs afin de permettre une mutualisation des ressources locales repérées.
Sur le plan des finances, jusqu'à présent, les ventes des volumes des Annales étaient taxées à 2.1%. Or, après avoir consulté le Service des Impôts, il s'est avéré que la SGN était dans l'illégalité puisque les critères justifiant d'une telle valeur du taux d'imposition n'étaient plus réunis (notamment une publication avec une périodicité régulière et au moins trimestrielle). De fait, les Annales ne sont considérées ni comme des « livres » ni comme de la « presse » (au sens du service des impôts) et sont donc légalement soumises à un taux de 20%. Ce taux est désormais applicable aux Annales et a nécessité une réflexion sur l'équilibre du budget prévisionnel de 2017 – incluant entre autres un passage en édition numérique en ligne. Un dossier de reconnaissance de la SGN en tant que société d'intérêt général a été ouvert. Pour qu'une société soit reconnue d'intérêt général, elle doit répondre à trois critères : ne pas agir pour un cercle restreint de personnes, avoir une gestion désintéressée et exercer une activité non lucrative. Ces trois conditions sont bien réunies par la SGN. Partant de ces constats, un dossier a été déposé en octobre au service juridique de la direction générale des impôts à Lille et nous attendons la réponse. Cette reconnaissance autorise la société à émettre des reçus fiscaux et permet donc aux donateurs de récupérer une partie des dons sous forme de réduction d'impôt égale à 60% du montant de leur versement. Les bénévoles qui sont amenés à engager des frais sur leurs propres deniers pour le compte de l'association pourraient, à condition de faire don à l'association des frais engagés, bénéficier de la même réduction d'impôt sur le revenu.
L'Assemblée Générale (A.G.) annuelle était « décentralisée ». Elle s'est tenue le mercredi 17 février 2016 à la Communauté d'Agglomération de Cambrai, à Cambrai (59). Le rapport moral du président F. MEILLIEZ a abordé les points suivants : évolution des associations dans un contexte financier difficile, engagement des membres bénévoles, rôle d'éditeur scientifique de la Société (voir ci-dessus), préparation du cent-cinquantenaire. Le bilan financier du trésorier Thierry OUDOIRE a conclu à un bilan comptable 2015 bénéficiaire, dû principalement au versement de la subvention pour l'impression du Mémoire XVII (imprimé en 2014), à la poursuite du partenariat avec la société Solétanche Bachy (maintien d'une subvention de 1 000 € ), au bon retour des cotisations, et à des opérations extérieures bénéficiaires (notamment Rendez-Vous Nature CG59 ; excursions ; accompagnement du Lycée Mansart). Comme d'habitude, le poste principal des dépenses concerne le tome annuel des Annales (5684,34 € pour le tome 22). Au moment de cette A.G., la SGN comptait 137 adhérents (6 personnes morales ; 131 personnes physiques), soit quatre de plus que l'année précédente. En cette fin d'année 2016, la SGN compte 148 adhérents (2 présidents d'honneur, 6 personnes morales et 140 personnes physiques), soit 11 de plus qu'il y a un an [hors membres à perpétuité]. Au cours de cette A.G. 2016, a été renouvelé le C.A. pour les deux années à venir. Le nouveau C.A. sorti des urnes est le suivant :
Bureau :
Président : Francis MEILLIEZ, géologue, professeur émérite, UFR Sciences de la Terre, Université de Lille, Villeneuve d'Ascq (59)
1er Vice-président : Hervé COULON, géologue, Responsable Adjoint du Département Risques et Développement des Territoires, Centre d'Études et d'Expertises sur les Risques, l'Environnement, la Mobilité et l'Aménagement (Cerema - Direction Territoriale Nord Picardie – ex CETE Nord-Picardie), Sequedin (59)
2nd Vice-président: Bernard MAITTE, historien des sciences et cristallographe, professeur émérite, UFR de Physique, Université de Lille, Villeneuve d'Ascq (59)
2nd Vice-président: Jean-Pierre DE BAERE, géologue, ex-Chef du Groupe Géotechnique du Laboratoire Régional de Lille, retraité du Centre d'Etudes Techniques de l'Equipement (CETE Nord-Picardie), Lambersart (59)
Secrétaire : Fabien GRAVELEAU, géologue, maître de conférence, UFR Sciences de la Terre, Université de Lille, UMR CNRS LOG, Villeneuve d'Ascq (59)
Secrétaire adjoint : Thierry OUDOIRE, Conservateur Géologie, Musée d'Histoire Naturelle, Lille (59)
Trésorière : Renée DUCHEMIN, Inspectrice d'Académie – Inspectrice Pédagogique Régionale de SVT honoraire, Lille (59) Bibliothécaire : Olivier AVERBUCH, géologue, maître de conférence, UFR Sciences de la Terre, Université de Lille, UMR CNRS LOG, Villeneuve d'Ascq (59)
Directeur de la publication : Alain BLIECK, paléontologue, directeur de recherche émérite CNRS, UFR Sciences de la Terre, Université de Lille, UMR CNRS EEP, Villeneuve d'Ascq (59)
Conseillers :
Patrick AUGUSTE, paléontologue et archéozoologue, chargé de recherche CNRS, UFR Sciences de la Terre, Université de Lille, UMR CNRS EEP, Villeneuve d'Ascq (59)
Géraldine BERREHOUC, géologue responsable de l'activité « risques naturels » (SEMOFI), Archamps (74)
François DUCHAUSSOIS, professeur SVT retraité, Neuville St Amand (02)
Christian LOONES, paléontologue, retraité du secteur hospitalier, Loos (59)
Jean-Yves REYNAUD, géologue, professeur, UFR Sciences de la Terre, Université de Lille, UMR CNRS LOG, Villeneuve d'Ascq (59)
Jacques ROUGE, géologue, retraité de GDF-SUEZ (stockage souterrain de gaz et dépollution des Anciennes Usines à Gaz), Lompret (59)
Le taux de renouvellement de ce C.A. est de 3/15 = 20%. Il est composé à 13% (2/15) de femmes et 87% (13/15) d'hommes. A également été renouvelé l'un des membres du Conseil scientifique et éditorial (CSE), M. Rémi GOURVENNEC étant démissionnaire. Il a été remplacé par M. Pierre BARBEY, professeur émérite à l'Université de Lorraine, et chercheur au Centre de Recherches Pétrographiques et Géochimiques (CRPG) à Nancy.
Vie scientifique
Dans le cadre du « Février des sciences » de la Communauté d'Agglomération de Cambrai, placé sous la responsabilité d'un des membres SGN, Gérald DELFOLIE, et sous l'égide de Jules Gosselet dont c'était le centenaire du décès, cette partie de l'A.G. a été suivie d'une présentation d'ouvrages patrimoniaux de la Médiathèque d'Agglomération de Cambrai, puis d'une séance de communications orales invitées :
- « La matière organique. De la biosynthèse au kérogène », par M. Quijada-Hermoso (Post-doctorant, Univ. Lille, UMR 8187 LOG) ;
- « Les nouvelles réglementations applicables aux collectivités territoriales : Gestion des Milieux Aquatiques et la Prévention des Inondations (GEMAPI) », par H. Coulon (Directeur régional, CEREMA, Lille) ;
- « Analyse critique de la notion de Faille du Midi entre la Manche et le Rhin », par F. Meilliez (Professeur Emérite, Univ. Lille, UMR 8187 LOG) ;
- « Le trait de côte du Nord – Pas-de-Calais – Picardie », par A. Trentesaux et J.-Y. Reynaud (Professeur, Univ. Lille, UMR 8187 LOG) ;
- « L'inventaire régional Nord – Pas-de-Calais – Picardie du patrimoine géologique » par G. Guyétant (CEN Nord-Pas de Calais), P. Dron & F. Duchaussois (CEN Picardie) ;
- « Notice biographique d'A. Dalinval » par T. Oudoire (Conservateur Géologie, Musée d'Histoire Naturelle, Lille), J.-P. La- veine et J. Cuvelier.
Quelques affichettes traitaient, quant à elles, des sujets suivants :
- « Les fonds du Pas de Calais nous révèlent son histoire », par A. Trentesaux & J.-Y. Reynaud ;
- « La faune quaternaire du Cambrésis », par P. Auguste ;
- « Un pic de biodiversité il y a 415 millions d'années – Les vertébrés en Nord de France et Sud-Belgique », par A. Blieck ;
- « La craie – encore une histoire de fèce », par P. De Wever ;
- « L'entonnoir de l'Escaut : une disposition naturelle favorable aux inondations », par F. Meilliez ;
- « Rhynchonelles (Brachiopodes) découvertes par Gosselet (1877, 1887) dans le Dévonien supérieur de France (Boulonnais) et de Belgique », par D. Brice ;
- « Boulonnais : la connaissance des terrains dévoniens, de la carte de Gosselet, 1860, à la carte actuelle », par B. Mistiaen & D. Brice ;
- « Thamnopora boloniensis (Gosselet, 1877), une espèce de Tabulé (corail du Paléozoïque) largement répandue », par B. Mistiaen & E. Pinte.
Enfin, en soirée, Patrick DE WEVER a donné une conférence « grand public » sur « Géologie et Hommes du Nord » devant une cinquantaine de personnes. Cette réunion « décentralisée » de l'A.G. de la SGN a été une réussite, et pourrait être renouvelée à l'avenir.
L'Université de Lille organisera la 26e Réunion des Sciences de la Terre (RST) du 22 au 26 octobre 2018. Alain TRENTESAUX (SGN), Patrick AUGUSTE (SGN) et Nicolas TRIBOVILLARD seront les porteurs du projet. Plusieurs sessions spécialisées sont déjà proposées, en particulier la session GeoReg2 (géosciences régionales) qui sera initiée et animée par la SGN, en collaboration avec d'autres associations régionales (AGSO, AGSE, AGBP, etc.), dans le cadre du partenariat de la SGN avec la SGF,
Grand public
La SGN a tenu un stand d'exposition au Forum de la Châtellenie de Lille, à Quesnoy-s/Deûle (59), le dimanche 3 avril. Elle y a présenté ses ouvrages ainsi qu'une affiche sur le thème de « La Société Géologique du Nord pendant la Grande Guerre : des années de tourmente », réalisée par Jessie CUVELIER, Alain BLIECK & Francis MEILLIEZ. Elle a également participé aux Journées Européennes du Patrimoine le week-end des 17-18 septembre, au cours duquel F. MEILLIEZ et A. BLIECK ont animé des visites guidées des peintures géologiques murales de l'ancien Institut des Sciences naturelles de la Faculté des sciences, rue Gosselet à Lille, dans les locaux de la MRES.
Conférences
Trois conférences ont été données cette année. Le mercredi 23 mars à la MRES, Alain CADET, auteur du livre « L'explosion des Dix-huit Ponts » a donné une conférence sur « L'explosion des Dix-huit Ponts, un AZF lillois en janvier 1916 », suivie de la dédicace de son livre paru aux éditions Les Lumières de Lille. Il est utile de rappeler ici que le décès de Jules Gosselet est une conséquence indirecte de cette explosion (les Dix-huit ayant été un dépôt de munition allemand pendant la Première Guerre Mondiale), épisode détaillé dans la biographie de J. Gosselet écrite par Charles Barrois (1920). Le mercredi 11 mai, dans l'amphithéatre de l'Espace Culture de l'Université de Lille – Sciences et technologies, Bernard MAITTE a parlé des « Propriétés optiques des cristaux et théories de la lumière (1660-1850) ». Cette conférence était suivie de la dédicace de son livre « Une histoire de la lumière de Platon au photon » paru aux éditions du Seuil. La troisième conférence « Construire en pierre, une plus-value culturelle » a été donnée par Etienne PONCELET, architecte en chef des Monuments historiques, le mercredi 9 novembre dans les locaux du Conseil d'Architecture, d'Urbanisme et de l'Environnement (CAUE) du Nord, à Lille. Cette conférence a été précédée, en début d'après- midi, d'une séance de travail autour de la plate-forme S-Pass du site Web du CAUE, au CAUE, à l'usage des membres de la SGN (http://www.caue-nord.com, et http://www.s-pass.org/fr/). Il est en effet envisagé que la SGN, dans le cadre de son partenariat avec le CAUE, participe à cette plate-forme.
Sorties de terrain
Cette année, la SGN a organisé six sorties de terrain, un chiffre nettement supérieur à la moyenne habituelle. La première a été une coopération sous forme d'une Réunion extraordinaire de la Société Géologique de France en partenariat avec la Société Géologique du Nord - avec le soutien du B.R.G.M. du 4 au 7 avril 2016 « Sur les traces de Jules Gosselet en Ardenne » sous la direction de Francis MEILLIEZ & Frédéric LACQUEMENT (BRGM / SGN). Une trentaine de personnes y ont participé, venues de France, Belgique, Luxembourg, Pays-Bas et Allemagne. Le fil rouge était de retenir trois secteurs sur lesquels Gosselet s'était particulièrement investi pour décrypter la géologie de l'Ardenne. La première journée sur le Massif de Rocroi a permis de clarifier les esprits sur la réalité d'une discordance calédonienne et de faire une pré-présentation de la carte géologique de Fumay, rénovée. La deuxième journée autour de Givet a permis de revoir les coupes qualifiées d'historiques et de montrer comment on peut identifier des failles synsédimentaires en pays couvert. La troisième journée, courte pour permettre les retours à la maison, s'est faite autour du front varisque et de la citadelle de Namur.
La deuxième sortie était une réédition « Le Ru des Voyettes : comment passer un cours d'eau aux oublis ? », dirigée par F. MEILLIEZ le samedi 9 avril 2016, entre Villeneuve d'Ascq et Lesquin ; cette sortie concernait l'impact des aménagements publics sur le Ru des Voyettes, un affluent de la rive gauche de la Marque. La troisième sortie s'est faite au Mont Noir (St Jans Cappelle) le dimanche 10 avril, elle était dirigée également par F. MEILLIEZ sur le thème de la ressource en eau. La quatrième sortie, le vendredi 13 mai, était dirigée par Rik HOUTHUYS (géologue consultant ) et Noël VANDENBERGHE (professeur de géologie à l'Université de Leuven, Belgique) ; elle portait sur « Sédimentologie et paléogéographie des sables de Bruxelles en Belgique », entre Braine- l'Alleud et Bierbeek. La cinquième sortie s'est déroulée le jeudi 2 juin dans le cadre du 28e Congrès Préhistorique de France, sur le thème « Préhistoire en vallée de la Somme » en l'honneur de Victor Commont, un ancien membre préhistorien de la SGN (Auguste et al., 2014). Cette excursion extraordinaire a permis la visite de sites historiques tout autant que préhistoriques : Saint- Acheul, Cagny-la-Garenne, Abbeville ; mais aussi des sites récemment redécouverts : Caours, Renancourt (vestiges paléolithiques, stratigraphie, histoire des sciences) ; elle était dirigée par Jean-Luc LOCHT (INRAP), Pierre ANTOINE (CNRS, UMR 8591), Clément PARIS (INRAP) & David HERISSON (INRAP). La dizaine de membres SGN présents était « noyée » au sein d'un groupe de près de 90 participants. La sixième et dernière sortie s'est faite le samedi 24 septembre en Belgique « Visite du jardin géologique et coupe de terrain à Bernissart », sous la direction de Jean-Marie CHARLET (professeur émérite de Polytech'Mons) : visite guidée du parcours géologique de Bernissart, visite du musée de l'Iguanodon, coupe du Mont des Groseilliers – Viséen et radioactivité. Cette dernière était plus spécifiquement dédiée aux enseignants du primaire et du secondaire. Des comptes rendus de ces excursions ont été installés sur le site Web de la SGN à l'adresse suivante : https://sgn.univ-lille.fr/territoires/sorties-terrain.
Éditions
La SGN est engagée, en tant que co-éditrice, dans la réalisation d'un livre « Géologie et Grande Guerre » (titre non définitif), avec l'Association des Géologues du Bassin de Paris (AGBP, Jean-Claude Porchier étant rédacteur-en-chef : http://www.agbp.fr/ blog/) et le Comité Français d'Histoire de la Géologie (COFRHIGEO : http://annales.org/archives/cofrhigeo/), dans le cadre des commémorations du centenaire de la Première Guerre Mondiale. Plusieurs membres de la SGN interviennent dans les chapitres consacrés à la région des Hauts-de-France (Flandre française, bassin houiller du Nord – Pas-de-Calais, Artois, Picardie) et dans des chapitres thématiques (les géologues lillois pendant la guerre, la préservation des collections de géologie). Le président et le directeur de la publication sont engagés dans la recherche d'aides financières publiques et privées pour mener à bien ce projet. Quant au tome 23 des Annales, le président en a présenté le contenu dans la première partie de cet avant-propos, qu'il n'est pas nécessaire de répéter ici.