Annales de la société géologique du nord http://www.peren-revues.fr/annales-sgn fr In Memoriam : Alain BLIECK (1949-2022) http://www.peren-revues.fr/annales-sgn/2255 Le 28 septembre 2022, la SGN a organisé, avec l’APF (Association Paléontologique Française) et le GFP (Groupe Français du Paléozoïque), dans les locaux de Lilliad, une séance conviviale pour évoquer tous les aspects de la vie, tout aussi conviviale, que notre hyper-président1 a menée durant plus de 70 ans, avec ses succès, ses échecs, ses convictions et une joie communicative. Une trentaine de collègues, sa femme et ses enfants ont pu y participer en direct2 ; quelques autres ont envoyé un message vidéo. D’autres encore auraient bien voulu être là ; toutefois ils avaient, dès l’annonce du décès d’Alain, envoyé des messages de sympathie, regroupés en un cahier remis à Edmonde et ses garçons. Les lignes qui suivent présentent des témoignages variés, choisis pour illustrer comment Alain est devenu géologue, chercheur, disposait d’indéniables qualités d’enseignant, a été un guide, un mentor, tant auprès des individus qu’il a eu à accompagner que des institutions à la direction desquelles il a participé. Et tout cela en démontrant qu’on n’a pas besoin d’être triste pour être sérieux. En ouverture de séance, Lionel Montagne, au nom de l’Université de Lille, a évoqué les responsabilités assumées et projets portés par Alain, pour contribuer à l’animation de la vie sur ce campus de la Cité Scientifique. Fig. 1 : Alain Blieck. Fig. 2 : Dessin Gaëlle Guyetant. L’itinéraire Né dans une famille ouvrière de la banlieue lilloise, Alain manifestera partout et en toutes circonstances un pro ven., 15 déc. 2023 00:00:00 +0100 http://www.peren-revues.fr/annales-sgn/2255 La Société Géologique du Nord il y a 50 ans http://www.peren-revues.fr/annales-sgn/2256 Il y a 50 ans, Jean Dercourt, professeur à l’Université de Lille, prend la présidence de la Société géologique du Nord. Il évoque, dans son discours d’ouverture de mandat, le besoin des professionnels de sociétés locales. Face à l’accroissement exponentiel des informations et à la mondialisation des résultats scientifiques, les géologues recherchent des contacts plus humains, un « cadre (…) plus restreint » qu’ils trouvent au sein d’associations régionales. Jean Dercourt cite en exemple l’émergence des sociétés géologiques du Sud-Est, du bassin parisien et de Bretagne (Dercourt, 1973). Il y a, selon lui, une niche à pourvoir pour laquelle la SGN est bien placée grâce à ses longues années d’existence, déjà 103 ans à cette époque. Dans les faits, Jean Dercourt semble avoir raison puisque 4 sociétés géologiques régionales apparaissent entre 1964 et 1973, et que cet essor continuera encore, jusqu’en 1982, avec la création de 4 nouvelles sociétés (Fig. 1). Cependant, l’exemple de la Société géologique et minéralogique de Bretagne n’est pas pertinent puisque celle-ci est fondée en 1920. Si Dercourt se focalise surtout sur le besoin des professionnels de se retrouver dans une communauté plus resserrée, d’autres raisons, toujours d’actualité, peuvent être invoquées pour expliquer le foisonnement de ces associations géologiques locales. Les sociétés savantes ont connu leur âge d’or vers la fin du 19e et le début du 20e siècle, ensuite un déclin jusque l’après-guerre puis une résurrect ven., 15 déc. 2023 00:00:00 +0100 http://www.peren-revues.fr/annales-sgn/2256 Quelques ammonites rares du turonien type, dont romaniceras mexicanum et subprionocyclus bravaisianus près de Langeais et Azay-le-Rideau (Indre-et-Loire) http://www.peren-revues.fr/annales-sgn/2267 Dans la région du Turonien type, « depuis Saumur jusqu’à Montrichard », c’est-à-dire dans les coteaux bordant la Loire et le Cher, le Turonien inférieur et une grande partie du Turonien moyen (Tm 1-2-3) ont été bien définis antérieurement par la récolte de nombreuses ammonites. Toutefois le sommet du Turonien moyen (Tm 4) et la base du Turonien supérieur n’ont pas ou peu fourni d’espèces caractéristiques. Quant à la plus grande partie du Turonien supérieur, celle-ci n’est pas représentée en raison d’une importante lacune de sédimentation. La récolte de deux ammonites index dans le Tuffeau Jaune de Touraine apporte des éléments nouveaux. Premièrement, la présence d’un Romaniceras mexicanum à la base du « falun de Continvoir » à Pont-Boutard près de Langeais (Indre-et-Loire) – équivalent sableux du Tuffeau Jaune de Touraine – date la base de la formation du Turonien moyen élevé (Tm 4). Deuxièmement, la découverte d’un Subprionocyclus bravaisianus dans le hardground Langeais près d’Azay-le-Rideau, également en Indre-et-Loire, confirme l’âge Turonien supérieur non terminal du sommet du Tuffeau Jaune de Touraine. In the type area of the Turonian stage, « between Saumur and Montrichard », in outcrops running along the Loire and Cher rivers, the lower and a great part of the middle Turonian (Tm 1-2-3) were previously well defined with numerous ammonites. Nevertheless, the top of the middle Turonian (Tm 4) and the base of the upper Turonian did supply none or a little index species. Moreover, the greatest part of the upper Turonian is not represented due to a strong gap in the sedimentation. The collect of two index ammonites in the Tuffeau Jaune de Touraine provides new informations. Firstly, the finding in a quarry at Pont Boutard near Langeais (Indre-et-Loire) of Romaniceras mexicanum at the base of the « falun de Continvoir » - a sandy lateral faciès of the Tuffeau Jaune de Touraine – gives it a Tm 4 age. Secondly, the collect of Subprionocyclus bravaisianus in the Langeais hardground at the top of the Tuffeau Jaune de Touraine near Azay-le-Rideau, supports the « middle » upper Turonian age of the level. ven., 15 déc. 2023 00:00:00 +0100 http://www.peren-revues.fr/annales-sgn/2267 Compte rendu de l’excursion sur les failles potentiellement actives dans le Nord de la France des 20 et 21 octobre 2022 http://www.peren-revues.fr/annales-sgn/2277 Deux journées d’excursion sur le terrain ont été organisées les jeudi 20 et vendredi 21 octobre 2022 sur le territoire des départements du Nord et du Pas-de-Calais, afin de discuter au sein du groupe « FACT-NORD » de Résif-EPOS-France de segments de failles potentiellement actives. Cinq failles ont pu être visitées :1) la faille de Lille-Hazebrouck (faille d’Haubourdin) dans le secteur de Wannehain,2) une nouvelle faille du côté de Harnes, dans le bassin minier,3) la faille de Marqueffles, dans le secteur de Vimy, dans le sud de l’Artois,4) la faille de Saint Omer, dans le secteur d’Arques, dans le nord de l’Artois,5) la faille de Courte Dune-Landrethun au niveau du Cap Gris-Nez.La diversité des expertises des personnes présentes, relevant tant d’institutions publiques que privées, originaires de France et de Belgique, spécialistes des temps longs (géologues) ou plus courts (quaternaristes), et illustrant des approches variées (géologues, géoarchéologues, géomorphologues, géophysiciens etc.) souligne l’excellent potentiel de discussions et d’échanges qu’offrent ces journées. ven., 15 déc. 2023 00:00:00 +0100 http://www.peren-revues.fr/annales-sgn/2277 La craie glauconieuse de Lezennes et ses « Tuns » dans le forage de la Cité Scientifique de Villeneuve d’Ascq (Nord) : interprétation d’une succession ultra condensée à la limite Turonien-Coniacien http://www.peren-revues.fr/annales-sgn/2279 Un nouveau forage réalisé sur le Campus de la Cité Scientifique de Villeneuve d’Ascq (Nord) a traversé 3,10 m de craie glauconieuse incluant plusieurs niveaux noduleux indurés ou hardgrounds. Cette unité lithologique, nommée ici Craie glauconieuse de Lezennes, est située aux confins de la limite Turonien-Coniacien. Une dizaine de niveaux repères à caractère lithologique (niveaux marneux et hardgrounds) identifiés dans l’intervalle étudié présentent une grande extension géographique à l’échelle régionale et constituent pour cette raison d’excellents outils de corrélation. La comparaison de plusieurs coupes échelonnées sur une distance d’une centaine de kilomètres depuis le Boulonnais au nord-ouest jusqu’à l’agglomération lilloise au sud-est, en passant par l’Artois, révèle le caractère ultra condensé de la Craie glauconieuse de Lezennes. Une analyse minéralogique complète l’étude. Enfin, au sein du forage, les variations de la surface piézométrique de la nappe de la craie du Turonien supérieur-Coniacien inférieur sont suivies et discutées en tenant compte de la sécheresse exceptionnelle qui a caractérisé l’année 2022. A new borehole carried out on the Cité Scientifique Campus in Villeneuve d’Ascq (northern France) crossed 3,10 m of glauconitic chalk which includes several hardgrounds. This lithological unit, named here « Glauconitic Chalk of Lezennes », is located around the Turonian-Coniacian boundary. About ten lithological marker beds (marl seams and hardgrounds) have been identified and present a large geographical extension at a regional scale which makes them therefore excellent correlation tools. The comparison of several sections over a distance of a hundred kilometers from Boulonnais to the northwest to the Lille conurbation to the southeast, passing through the region of Artois, reveals the ultra condensed character of the Glauconitic Chalk of Lezennes. A mineralogical analysis completes the study. Finally, in the borehole, the variations of the piezometric surface of the Upper Turonian-Lower Coniacian aquifer are recorded and discussed taking into account the exceptional 2022 drought. ven., 15 déc. 2023 00:00:00 +0100 http://www.peren-revues.fr/annales-sgn/2279 Flore autunienne silicifiée de Gipcy (permien inferieur du bassin de Bourbon-l’Archambault, Allier, Massif Central, France) http://www.peren-revues.fr/annales-sgn/2288 La flore autunienne de Gipcy (Permien inférieur du bassin de Bourbon-l'Archambault) est pour la première fois décrite et figurée. Cette flore bien conservée comprend essentiellement des stromatolithes silicifiés, des tiges perminéralisées de Calamites Suckow identifiées comme Arthropitys Goeppert, des racines de Psaronius Cotta, et des morceaux de bois pycnoxyliques silicifiés Agathoxylon Hartig. Parmi les Agathoxylon, des tiges à structure conservée ont été rapprochées des Cordaites et des Conifères.Des valves d'ostracodes ont aussi été observées au voisinage des laminations stromatolithiques.La flore de Gipcy est comparée avec les flores autuniennes d'autres localités du bassin de Bourbon-l'Archambault provenant du même niveau stratigraphique, principalement : les stromatolithes silicifiés de Souvigny et de Meillers, et la flore supérieure des quartzites de Meillers. Autunian (Lower Permian) flora from Gipcy (basin of Bourbon-l'Archambault) is first described and figured. This well-preserved flora comprises mainly silicified stromatolithes, permineralized stems of Calamites Suckow identified as Arthropitys Goeppert, Psaronius Cotta roots and parts of silicified pycnoxylic woods Agathoxylon Hartig. Among Agathoxylon, well-preserved stems close to Cordaite and to Conifers have been identified.Ostracod shells have also been observed in the near of stromatolitic rims.The flora from Gipcy is compared with Autunian floras from some other sites in the basin of Bourbon-l'Archambault issuing from the same stratigraphic level, mainly: silicified stromatolites from Souvigny and Meillers, and the upper flora from the quartzites of Meillers. ven., 15 déc. 2023 00:00:00 +0100 http://www.peren-revues.fr/annales-sgn/2288 La Sicile dans son cadre paléogéographique néotéthysien http://www.peren-revues.fr/annales-sgn/2292 Cet article fournit les arguments de terrain qui justifient l’appartenance de la Sicile à la Néotéthys. Après rappel des grandes étapes de l’évolution tectonique de la Sicile, sont examinés successivement : les plaques lithosphériques en présence ; les sillons à fond océanique ; les subductions ; les ouvertures océaniques ; les failles rhegmatiques ; l’arc de Gibraltar et l’arc siculo-calabrais ; le microcontinent maghrébin.En conclusion nous verrons les similitudes et les différences avec les données océanographiques actuelles qui concernent la mer ionienne. This article points out the ground arguments justifying Sicily belonging to the Néotéthys. After an abstract of Sicily tectonic evolution, it deals successively with: lithospheric plates; oceanic basins; subduction process; basins apertures; reghmatic faults; Gibraltar and siculo-calabrian arcs; maghrebian microcontinent.Concluding, we see the convergences and differences with present day oceanographic data concerning the ionian sea. ven., 15 déc. 2023 00:00:00 +0100 http://www.peren-revues.fr/annales-sgn/2292 Éditorial http://www.peren-revues.fr/annales-sgn/2253 L’année 2023 marque un tournant historique pour les Annales de la Société Géologique du Nord. En effet, lorsque vous lirez ces lignes, notre revue aura changé radicalement son processus de publication. Nous passons ainsi intégralement en ligne et « au fil de l’eau », grâce à la mise en place de la plateforme PEREN (Plateforme d'Edition de REvues Numériques) de l’Université de Lille. Continuité logique de notre engagement à une vraie science accessible par tous et pour tous, nous avons fait nôtre le slogan « auteur gratuit, lecteur gratuit ». Acteur militant pour cette science ouverte, s’ouvrant vers la société civile, la SGN aura donc dès janvier 2024 l’outil permettant de mettre en œuvre ce souhait. Cette révolution numérique va permettre de diffuser très rapidement tout article accepté dans la revue. Une compilation annuelle sera proposée pour celles et ceux désirant garder une version papier. Par ailleurs, le fonds historique représenté par près d’un siècle et demi de publications depuis 1874, est entré dans le processus de mise en ligne via la plateforme Persée. En effet, même si notre fonds est accessible en version numérique, son emploi peu ergonomique et son aspect bien démodé nécessite une intégration dans cette plateforme moderne et très interactive, qui permettra l’accès aisé à tous les articles. L’objectif visé est 2025. Le Comité de rédaction de la revue, soutenu par le conseil d’administration de notre société, a souhaité également faire évoluer notre maquette tr ven., 15 déc. 2023 00:00:00 +0100 http://www.peren-revues.fr/annales-sgn/2253 Variations spatiales et temporelles des précipitations dans les Hauts-de-France http://www.peren-revues.fr/annales-sgn/2297 S’il est communément admis que dans le Nord de la France la pluie est un élément quasi-quotidien du paysage, la ressource en précipitations est toutefois plus complexe et connaît des variations, tant dans l’espace qu’au cours des différentes saisons de l’année. Les pluies en région Hauts-de-France proviennent majoritairement de perturbations tempérées d’origine atlantique (Fig. 1), dans un flux d’ouest à sud-ouest. Ces perturbations apportent donc de l’air doux, qui s’est rechargé en humidité sur l’océan Atlantique, avant de donner des précipitations sur la région. Fig. 1 Bulletin climatique quotidien du 30 décembre 2022. Source : Météo France. Daily climate report for December 30, 2022. Source: Météo France. Sur l’ensemble de la région, les cumuls annuels varient en moyenne de 800 mm par an sur la côte occidentale (Boulogne sur Mer) à 650 mm au sud de la région (vers Senlis) (Fig. 2). Fig. 2 Totaux annuels de précipitations sur la période 1981-2020. Annual rainfall amounts over the 1981-2020 period. Toutefois, cet état des lieux ne représente qu’une moyenne des totaux annuels, et cette répartition connaît des variations au cours des différentes saisons, tant d’un point de vue spatial que quantitatif. Variations saisonnières des précipitations En effet, les quatre saisons montrent des profils différents de celui de la répartition des cumuls annuels. Deux saisons, l’automne et l’hiver, ont des profils comparables (Figure 3) avec le même gradient de précipitations en diminuti ven., 15 déc. 2023 00:00:00 +0100 http://www.peren-revues.fr/annales-sgn/2297 L’eau dans les Hauts-de-France, entre la pluie et la mer http://www.peren-revues.fr/annales-sgn/2294 Lors de la campagne présidentielle de 1974, les Français ont découvert un homme au pull-over rouge, déclarant à la télévision que le verre d’eau qu’il tenait à la main serait l’or du XXIe siècle. Cambrésien de naissance, au gré des migrations professionnelles de ses parents, il aurait eu 120 ans en 2024. La SGN ne peut que rendre hommage à son sens de la vision, car les deux années qui viennent de s’écouler ont enfin ébranlé une large part de population, jusque là retranchée derrière l’affirmation facile : « Dans le Nord il pleut très souvent, il ne peut pas y avoir de problème de ressource en eau ! » Certes, ingénieur agronome, René Dumont a défendu pendant une quinzaine d’années le modèle d’une agriculture productiviste, machiniste et interventionniste sur le milieu naturel. Cependant, il a très tôt aussi développé une vision systémique, enrichie d’expériences africaines et asiatiques et complétée par sa connaissance du monde agricole métropolitain, qui l’a convaincu de la nécessité de mieux comprendre le milieu sur lequel intervient le paysan pour s’adapter aux spécificités locales de ce milieu. Les pages qui suivent sont centrées sur l’aspect ressource en eau : une fois les précipitations (eau, neige, glace) au sol, quels sont leurs cheminements ? L’espèce humaine court-circuite de multiples façons les voies naturelles (Fig. 1). Certaines sont heureuses pour sa survie, d’autres le sont beaucoup moins, tant pour elle-même que celle des autres vivants. Examiner la situatio ven., 15 déc. 2023 00:00:00 +0100 http://www.peren-revues.fr/annales-sgn/2294