art brut https://www.peren-revues.fr/demeter/213 Entrées d’index fr 0 Guirlandes de fleurs et sorcellerie. Féminin naturel, féminin surnaturel et autres perspectives sur l’art brut au prisme du genre https://www.peren-revues.fr/demeter/825 L’art brut a d’abord été pensé par le peintre Jean Dubuffet comme opposé à « l’art culturel », ce qui recouvre davantage une binarité entre valeurs de « l’homme du commun » et valeurs de la bourgeoisie qu’entre nature et culture. Pour autant, l’art brut n’échappe pas à une tendance à désigner certaines caractéristiques des œuvres et des artistes comme étant naturelles. À travers l’examen de plusieurs textes, notamment de Dubuffet, nous démontrons que la « brutification » des œuvres réalisées par des créatrices passe notamment par la réaffirmation de caractéristiques considérées comme naturellement féminines (ce qui inclut des caractéristiques « surnaturelles »). D’autres approches de ces œuvres au prisme du genre ont néanmoins été proposées : nous en examinons certaines et en prolongeons la réflexion. Art brut was first conceived by the painter Jean Dubuffet as opposed to cultural art, which covers more a binarity between the values of the "common man" and the values of the bourgeoisie than between nature and culture. Nevertheless, art brut does not escape the tendency to designate certain characteristics of the works and artists as natural. Through the examination of several texts, notably by Dubuffet, we demonstrate that the "brutification" of works produced by female creators involves the reaffirmation of characteristics considered naturally feminine (including “supernatural” characteristics). Other approaches to these works through the prism of gender have nevertheless been proposed : we examine some of them and extend the reflection. mer., 07 sept. 2022 13:44:02 +0200 lun., 23 janv. 2023 15:38:18 +0100 https://www.peren-revues.fr/demeter/825 Aux zones frontières de l’art brut : entre appropriation et dépendance au territoire de l’autre de l’art https://www.peren-revues.fr/demeter/813 En nous ressaisissant des mots dont Jean Dubuffet use pour nommer et construire l’art brut qu’il idéalise et qu’il découvre, il s’agit pour nous d’interroger la place apparemment marginale que l’art brut occupe et ainsi les frontières que Dubuffet dessine autour de lui. Nous souhaitons ainsi revenir à la nature du discours théorique de Dubuffet notamment à travers un des rapports dialectiques fondateurs de la pensée du peintre, celui opposant l’art brut et l’art dit « culturel ». Le regard et le récit portés sur les créations des femmes de l’art brut décrites par Dubuffet dans les nombreux fascicules de L’Art brut précisent ensuite la façon dont celui-ci envisage la marge qu’occupent les créateurs et créatrices de l’art brut. Les textes de Dubuffet semblent ainsi relater le destin exotique de créatrices qui sont les figures magiques d’une métamorphose : par les voies de la création, ces femmes du commun deviennent des créatrices autres, hors du commun. Cette métamorphose par l’expérience de la création fait sortir les créatrices de leur « normalité » – terme que Dubuffet utilise pour décrire Laure Pigeon – quotidienne et fait advenir chez elles des impulsions mêlant sauvagerie et animalité. Cette rhétorique récurrente de Dubuffet nous amène à considérer sa quête d’art brut dans un réseau de connexions qui hybride à la fois l’exercice de son pouvoir sur ces créations, fruits d’une expropriation, et son rapport de dépendance aux créateurs et créatrices d’art brut qui nourrissent son travail de peintre. By taking hold the words Jean Dubuffet uses to name and construct the Art Brut he idealizes and discovers, we want to question the apparently marginal place that Art Brut occupies and thus the boundaries that Dubuffet draws around it. We wish to return to the nature of Dubuffet's theoretical discourse, notably through one of the founding dialectical relationships in the painter's thought, that between Art Brut and so-called "cultural" art. The view and account of the creations of the women of Art Brut described by Dubuffet in the numerous fascicles of L’Art brut then specifies the way in which he envisages the marginal position occupied by the creators of Art Brut. Dubuffet's texts thus seem to relate the exotic destiny of women creators who are the magical figures of a metamorphosis : through the paths of creation, these ordinary women become creators who are other, out of the ordinary. This metamorphosis through the experience of creation takes the women creators out of their everyday "normality" – a term Dubuffet uses to describe Laure Pigeon – and brings out in them impulses that combine savagery and animality. This recurring rhetoric of Dubuffet's leads us to consider his quest for Art Brut in a network of connections that hybridizes both the exercise of his power over these creations, the fruits of expropriation, and his relationship of dependence to the creators of Art Brut who nourish his work as a painter. mer., 07 sept. 2022 10:27:32 +0200 lun., 23 janv. 2023 15:33:04 +0100 https://www.peren-revues.fr/demeter/813 Une architecture du désir. L’offensive surréaliste contre le modernisme https://www.peren-revues.fr/demeter/902 Promoteurs de l’imagination contre le réel, les surréalistes fantasment une demeure qui, étant une figure de la poésie, ne peut pas exister dans le monde réel. Par leurs regards, ils offrent pourtant un horizon inverse à celui du modernisme, relevant d’une approche à la fois onirique et organique de l’architecture. Ils enrichissent ainsi la pensée architecturale de l’époque par le recours au mythe, au sacré, à l’irrationnel, au grotesque, au spontané. Ils travaillent d’ailleurs à établir une contre-tradition architecturale qui fera sortir de l’ombre des antécédents bannis par la rhétorique fonctionnaliste, ainsi que l’œuvre d’autodidactes ayant décoré leur espace de vie. Le délire rocailleux de Cheval et les formulations organiques de l’Art Nouveau auront une place centrale dans cette contre-histoire qui réhabilite l’ornement et donne une impulsion au mouvement de l’architecture-sculpture, influençant l’œuvre de créateurs atypiques comme Etienne-Martin, Asger Jorn, Jean Tinguely, Niki de Saint-Phalle ou encore Jean-Luc Johannet. Promoters of the imagination over the real, the surrealists envisioned a dwelling that was a figure of poetry and therefore could not exist in the real world. Through their imaginary constructions, they nevertheless offered an architectural horizon that was antithetical to modernism. Their approach to architecture was both dreamlike and organic. They enriched the architectural thought of the time by resorting to myth, the sacred, the irrational, the grotesque, spontaneity. They also strove to establish an architectural counter-tradition that would bring out of the shadows architectural antecedents that were anathema to functionalist rhetoric and championed the work of self-taught artists who decorated their living spaces. The mineral delirium of Ferdinand Cheval and the organic forms of Art Nouveau assumed a central place in this counter-history which revived ornament and fostered the architecture-sculpture movement, influencing the work of atypical creators such as Etienne-Martin, Asger Jorn, Jean Tinguely, Niki de Saint Phalle, and even Jean-Luc Johannet. dim., 18 sept. 2022 16:35:42 +0200 lun., 23 janv. 2023 15:07:20 +0100 https://www.peren-revues.fr/demeter/902 Marco Decorpeliada, l'homme aux schizomètres https://www.peren-revues.fr/demeter/114 Schizomètre est le nom d'une joyeuse guérilla, celle entreprise par Marco Decorpeliada (1947‑2006) contre les diagnostics en psychiatrie dsm (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders). Lui-même, entre autres étiqueté 20.2, c’est-à-dire « schizophrénie type catatonique continue » dans la classification dsm, découvre que 20.2 correspond à « crevettes entières roses cuites » dans le catalogue des produits surgelés Picard. Dégivrant avec art une psychiatrie surgelée, il inscrit son entreprise de renversement sur des mètres et répertorie les manques de la classification dsm sur des portes de congélateurs. Cette conférence réunit les meilleurs spécialistes de la vie et de l'œuvre de Marco Decorpeliada pour débattre de ce génie méconnu et de son impact déterminant sur la pensée contemporaine. avec Marcel Bénabou, historien et écrivain, membre de l'OuLiPo Baptiste Brun, historien de l'art (Rennes 2) Jean-Luc Deschamps, modérateur Dominique de Liège, psychanalyste (École lacanienne de psychanalyse) Yan Pélissier, psychanalyste (École lacanienne de psychanalyse) Olivier Vidal, chercheur en sciences de gestion (Paris, cnam) Schizometer is the name of a joyful guerrilla war, the one undertaken by Marco Decorpeliada (1947-2006) against the dsm (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders). He himself, among others labelled 20.2, i.e. “continuous catatonic type schizophrenia” in the dsm classification, discovered that 20.2 corresponds to “cooked whole pink shrimps” in the Picard catalogue of frozen products. Artfully defrosting a frozen psychiatry, he registers his overturning business over rulers and lists the missing items in the dsm classification on freezer doors. This conference brings together the best specialists on the life and work of Marco Decorpeliada to discuss this little-known genius and his decisive impact on contemporary thought. with Marcel Bénabou, Historian and writer, member of l'OuLiPo Baptiste Brun, Historian of Art (Rennes 2) Jean-Luc Deschamps, moderator Dominique de Liège, psychoanalyst (École lacanienne de psychanalyse) Yan Pélissier, psychoanalyst (École lacanienne de psychanalyse) Olivier Vidal, researcher in management sciences (Paris, cnam) mer., 08 déc. 2021 12:02:17 +0100 lun., 20 juin 2022 14:08:25 +0200 https://www.peren-revues.fr/demeter/114 « Coudrage » et textures dans les films de Michel Nedjar https://www.peren-revues.fr/demeter/231 Pour épouser les contours de l’œuvre protéiforme de Michel Nedjar, cet article se propose d’investir le paradigme textile de l’image cinématographique, à travers la notion de texture, pour mieux envisager ce qui relie son travail plastique et filmique. Il semble que les gestes de Michel Nedjar – une attention portée à la matière, la manipulation de matériaux pauvres, la reprise et la couture, la dimension haptique, entre autres – se déclinent non seulement dans son travail plastique mais également dans ses films. En éclairant les implications théoriques et esthétiques d’une pensée des textures au cinéma, ce parcours, circonstancié et non exhaustif, dans les films de Michel Nedjar s’intéresse à la procédure visuelle qui travaille en sourdine toute son œuvre : le tissage. S’il est vrai que le travail plastique de Michel Nedjar fonctionne sur le mode du rapiéçage et de l’appropriation, ses films témoignent parallèlement d’une problématique liée à la texture, en tant que motif et mode opératoire, et contribuent ainsi à l’élaboration d’un régime matériel des images. Following the multi-layered and eclectic path of Michel Nedjar’s work, this article deals with the textile paradigm in cinema, through the notion of texture. Intertwining the plastic and filmic parameters of a shape-shifting practice that varies from a wide range of artistic gestures – the stress on material and physical issues, raw material experiments, seams and sewing, haptical dimension, among others – this article aims at analyzing the theoretical and aesthetic premises of a textural thinking in cinema. It seizes on the problematic issues of weaving and sewing as visual processes throughout Michel Nedjar’s films. As Michel Nedjar’s plastic work involves patchwork and appropriation practices, his films show simultaneously textural issues, both as pattern and process, that contributes to elaborate a material visual regime. jeu., 17 févr. 2022 13:47:27 +0100 lun., 20 juin 2022 13:25:35 +0200 https://www.peren-revues.fr/demeter/231 L’œil ailé. Michel Nedjar : cinéaste-collectionneur-plasticien https://www.peren-revues.fr/demeter/210 Le film Ailes (1979) correspond à une expérience, si ce n’est originelle, du moins primordiale et porteuse de sens à en croire sa description par son auteur, Michel Nedjar. Notre analyse de ce film s’organise autour des différents éléments qui y interviennent et travaillent, par ailleurs, l’ensemble de l’œuvre de Michel Nedjar : cinéaste, plasticien mais aussi chercheur d’art brut, important contributeur à la collection de l’Aracine, aujourd’hui conservée au musée LaM. Il s’agit de mettre en évidence les qualités de l’œil (celui d’un artiste-collectionneur) que présuppose cette œuvre, gageant qu’il transparaîtrait de façon privilégiée dans Ailes, à la faveur du médium cinématographique. Cet œil singulièrement mobile, se jouant des frontières entre les secteurs artistiques, est aussi proche de celui des collectionneurs modernes décrit par Walter Benjamin – dont ce dernier fait partie eu égard à son « Discours sur l’art de collectionner ». The film Ailes (1979) tallies with an experience, maybe not original, but essential and meaningful according to its description by its author, Michel Nedjar. Our analysis of this film is organized around different of its components, that intervene, moreover, in all of the work of Michel Nedjar: filmmaker, visual artist but also researcher of outsider art (important contributor to the collection of L’Aracine now preserved at museum of LaM). Our aim is to highlighting the qualities of an eye (the author’s eye, that of an artist-collector) that presupposes this work, hypothesizing that this eye would be reflected in a privileged way in Ailes, thanks to the medium of cinematography. This eye is singularly mobile, indifferent to the boundaries between the artistic fields, furthermore looks like that of modern collectors described by Walter Benjamin – and of them Benjamin is one, in view of his « Talk about Book Collecting ». jeu., 17 févr. 2022 13:47:05 +0100 lun., 20 juin 2022 13:25:10 +0200 https://www.peren-revues.fr/demeter/210