Possibility of Self-Representation: the Assimilation of Paul de Man’s Theories in John Banville’s Shroud

DOI : 10.54563/mosaique.1529

Résumés

Shroud de John Banville, publié en 2002, peut être lu comme un exemple de « métafiction historiographique ». Le roman fonde en effet son protagoniste, Axel Vander, sur la vie de Paul de Man, le théoricien littéraire, dont les écrits dans un journal pro-nazi ont été découvert à titre posthume par Ortwin de Graef. Ce récit prend la forme d'une confession autobiographique, tout en s'appuyant sur les théories de Paul de Man concernant la question de la référentialité et le problème d '(auto-) représentation. En outre, selon de Man, le discours de l'autobiographie implique un processus d’« auto-restauration » par lequel le sujet confère à lui-même un masque dans le but de cacher l'absence d’un moi authentique et cohérent. Cependant, un problème se pose lorsque la langue devient le support de cette représentation (DE MAN, 1979) : loin de refléter le « vrai » moi, la langue devient le moyen même de la fabrication de masques. En résulte un « malaise» d'indécidabilité pour le narrateur. L’objectif de cet article est d'analyser Shroud en le lisant avec le texte de de Man intitulé « L'autobiographie en tant que de-facement » et de montrer comment le langage vient se poser comme l'agent qui déstabilise le discours même qu’il vise à restaurer. Après avoir démontré comment l'autobiographie entraîne une crise de l’autorité et de la représentation pour le narrateur, nous tâcherons, cependant, de démontrer qu’Axel peut aparaître comme un « noyau irréductible », ce qui subsiste à ce que de Man appelle « a linguistic predicament » Je constaterai également que ce noyau est incarné par la voix en tant que dimension du réel lacanien.

John Banville's Shroud (2002) can be read as an example of “historiographic metafiction” in which he bases his protagonist, Axel Vander, on the life of Paul de Man, the deconstructionist literary theorist, whose early writings for a proNazi newspaper were posthumously uncovered by Ortwin de Graef. This first person account takes the form of an autobiographical confession while simultaneously drawing on Paul de Man's own deconstructionist theories regarding the question of referentiality and the problem of (self-)representation insofar as it is mediated by language. In addition, according to de Man, the discourse of autobiography entails the process of “self-restoration” whereby the I persona confers upon him/herself a mask through narration in an attempt to hide one's lack of authentic self. However, the problem arises when language becomes the medium of such representation (DE MAN, 1979). Far from mirroring the “true” self, language, as a constructing agent, becomes the very means of mask-making, deterring forever the process of an authentic representation. This, in turn, produces an “uncomfortable” feeling of undecidability with regards to the narrator's notion of self. The aim of this essay is to read Banville's Shroud along with de Man's idea of “autobiography as de-facement” and show how language comes to posit itself as the agent that destabilizes the very discourse it aims to restore, that is, the author's sense of coherent self. After demonstrating how the discourse of autobiography entails a crisis of authorship and representation for the narrator, I will, however, argue that Axel comes across an irreducible kernel which he identifies as an “enduring core” which somehow remains outside what de Man calls “a linguistic predicament”, a kernel embodied by the voice as a dimension of Jacques Lacan’s category of the Real.

Index

Mots-clés

Banville, Shroud, représentation du moi, autobiographie, de Man, Lacan, voix

Keywords

Banville, Shroud, self-representation, autobiography, de Man, Lacan, voice

Texte

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Citer cet article

Référence électronique

Mehdi Ghassemi, « Possibility of Self-Representation: the Assimilation of Paul de Man’s Theories in John Banville’s Shroud », Mosaïque [En ligne], 8 | 2013, mis en ligne le 01 juin 2013, consulté le 08 novembre 2025. URL : https://www.peren-revues.fr/mosaique/1529

Auteur

Mehdi Ghassemi

Doctorant au laboratoire Cecille à l’université de Lille 3, Mehdi Ghassemi travaille en cotutelle avec l’université KU Leuven en Belgique, sous la direction d’Alexandra Poulain et de Hedwig Schwall. Sa recherche consiste principalement en une lecture du psychisme (post)moderne dans les romans de John Banville à partir de l’œuvre de Jacques Lacan et Paul de Man.

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