Représentations et idéologie : la France vue par Josef Ponten entre 1920 et 1940
DOI : 10.54563/mosaique.644
Résumés
Cet article contribue à éclairer l’œuvre de Josef Ponten, un écrivain allemand temporairement lié d’amitié avec Thomas Mann et qui remporta plusieurs prix dans le Troisième Reich. En particulier elle analyse la manière dont Ponten, à travers son œuvre, donne des représentations parfois biaisées de la France. Certains de ses écrits des années 1920 sont à la fois marqués par des idées européistes, incitant au dialogue franco‐allemand, et des revendications nationalistes. A la fin des années 1920 Ponten se consacre entièrement aux « peuples allemands à l’étranger » (Auslandsdeutsche). Son cycle romanesque Volk auf dem Wege (1933‐1942) rappelle avec insistance les agressions des armées de Louis XIV et de Napoléon Ier. De cette manière l’auteur réactive l’image de la France comme ennemi héréditaire de l’Allemagne. Dans la perspective de l’imagologie comparative, il convient d’analyser ces représentations stéréotypées dans leur contexte historique pour mettre en exergue l’éventuel contenu idéologique de ces hetero‐images.
The present contribution deals with Josef Ponten, a forgotten German writer temporarily befriended with Thomas Mann, who received several prizes in the Third Reich. His writings of the 1920’s reveal at the same time nationalist claims and ideas for a European project in favour of a French‐German dialogue. However, from the late twenties onwards Ponten dedicates all of his work to the “Germans abroad” (Auslandsdeutsche). His novels of the series Volk auf dem Wege (1933‐1942) insistently summon up explicit memories of Louis XIV’s and Napoleon’s troops invading Germany, thus reactivating the stereotype of the French as Germany’s hereditary enemy. These stereotypical images shall be analysed in the perspective of comparative imagology in order to bring to the fore their ideological contents the impact of which on the readership should not be neglected.
Dieser Beitrag beschäftigt sich mit Josef Ponten, einem deutschen Schriftsteller der Zwischenkriegszeit, der zeitweilig mit Thomas Mann befreundet war und im Dritten Reich mehrere Preise erhielt. Während verschiedene seiner Werke der zwanziger Jahre zum deutsch‐französischen Dialog auffordern und gleichzeitig nationalistische Züge enthalten, tauchen in seinem Romanzyklus Volk auf dem Wege (1933‐1942), der ausschließlich den „Auslandsdeutschen“ gewidmet ist, wiederholt französische Feindbilder auf. Im Sinne der komparatistischen Imagologie wird hinterfragt, inwiefern die ausführlichen Darstellungen der Überfälle von Ludwig XIV. und Napoleons Armeen auf „Deutschland“ das bekannte Stereotyp von Frankreich als Erbfeind reaktivieren und somit ideologischen Wert haben.
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Philippe Beck, « Représentations et idéologie : la France vue par Josef Ponten entre 1920 et 1940 », Mosaïque [En ligne], 2 | 2010, mis en ligne le 01 janvier 2010, consulté le 08 novembre 2025. URL : https://www.peren-revues.fr/mosaique/644
Auteur
Philippe Beck
Philippe Beck, originaire d’Eupen en Belgique, est licencié en philologie germanique de l’Université Catholique de Louvain (UCL). Après avoir enseigné les langues modernes à Wavre et Bruxelles, il devient assistant de recherche à l’UCL où il prépare une thèse interdisciplinaire en littérature allemande et en histoire sur les écrivains Peter Schmitz et Josef Ponten, originaires des Cantons de l’Est belges. Ces recherches portent sur la littérature germanophone de Belgique, l’histoire de l’entre‐deux‐guerres et l’imagologie comparative. Depuis 2004, il est également collaborateur du quotidien Grenz‐Echo.
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