Effets sanitaires des faibles doses de rayonnements ionisants : origine et actualité d’une controverse

  • Health effects of low level exposure to ionizing radiation: origin and development of a controversy

DOI : 10.54563/pollution-atmospherique.7766

p. 27-38

Abstracts

L’évaluation du risque sanitaire consécutif à l’exposition de l’homme à des doses de rayonnements ionisants inférieures à 100-200 mSv est à l’origine de controverses, en particulier au moment des choix en matière de transition énergétique. Ni les données épidémiologiques, ni les données expérimentales ne permettent de préciser la forme de la relation dose-effet à partir de l’origine. Les résultats récemment acquis par le suivi prolongé d’enfants et de jeunes adultes, après examens radiologiques de tomographie computationnelle (CT Scans), montrent cependant que des doses de 50 à 60 mGy délivrées à fort débit sont à l’origine d’un excès de différentes tumeurs, en particulier leucémies et cancers du cerveau.

À partir des données épidémiologiques et expérimentales, cet article examine la plausibilité de la relation linéaire sans seuil utilisée pour la radioprotection pour fixer les limites d’exposition du public et des professionnels. Cette plausibilité est faible ; néanmoins, l’utilisation de la relation linéaire sans seuil permet de situer l’ordre de grandeur du risque engendré par le développement de l’énergie nucléaire civile comme source d’énergie. Il apparaît ainsi de manière très évidente que cette ressource est économe du point de vue des conséquences sanitaires qui en découlent, en particulier par rapport à l’utilisation des combustibles fossiles et de la biomasse.

Health hazard assessment related to doses of ionizing radiation lower than 100-200 mSv is a matter of controversy, and more acutely when choosing transition towards a new energetic paradigm. Neither epidemiological nor experimental data can be used to determine the shape of the dose-effect relationship from 0 to 100 mSv. Recently, however, long term follow-up of children and young adults exposed to CT scans evidenced that doses of 50 to 60 mGy delivered at high dose-rate were associated to a significant increase of leukemias and cancers, including brain cancer.

On the basis of the available data, this article leaves some questions about the plausibility of the linear no threshold hypothesis (LNT) used by radiological protection bodies to control overexposure of the members of public and workers. It concludes that although the plausibility of LNT is fairly weak, using LNT helps to situate the order of magnitude of health risks associated with the development of nuclear power plants and to compare them with those resulting from burning fossil fuels and biomass; the results show that sparing human lives can only be achieved with nuclear for the same quantity of energy produced.

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References

Bibliographical reference

Roland Masse, « Effets sanitaires des faibles doses de rayonnements ionisants : origine et actualité d’une controverse », Pollution atmosphérique, NS 7 | -1, 27-38.

Electronic reference

Roland Masse, « Effets sanitaires des faibles doses de rayonnements ionisants : origine et actualité d’une controverse », Pollution atmosphérique [Online], NS 7 | 2014, Online since 01 juin 2014, connection on 11 décembre 2024. URL : http://www.peren-revues.fr/pollutionatmospherique/7766

Author

Roland Masse

Académie des technologies, Académie de médecine.

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