Le décalage lié à l'étape numérique de maquettage puis l'impression, associé à des problèmes techniques, ont retardé quelque peu la parution de ce nouveau tome des Annales de la Société Géologique du Nord. Ainsi, au moment de la rédaction de cet avant-propos il reste un trimestre encore d’activités pour notre société. Malgré cela, l’année 2022 peut être considérée comme le retour à des conditions à peu près normales après les deux années difficiles que nous venons de passer.
De fait, notre société a réussi à tenir le cap là où beaucoup d’autres associations ont encore du mal à reprendre un rythme habituel de fonctionnement. Il faut en cela remercier tous les membres du Conseil d’Administration qui ont œuvré pour que nous soyons présents et actifs dans plusieurs de nos champs d’implication, mais aussi les personnes non membres qui interviennent très régulièrement pour permettre à la SGN de mener à bien toutes les missions qu’elle s’est fixée.
Le bilan des activités de la SGN de ces 3 trimestres s’avère même extrêmement positif, comme vous le démontreront les lignes qui suivent.
Tout d’abord du point de vue des nouveaux services que propose la SGN à ses adhérents mais aussi de manière plus générale à un réseau plus large, nous avons pu mettre en place deux nouveaux « outils » : 1/ l’établissement d’une carte d’adhérent, demande maintes fois souhaitée, qui s’est donc concrétisée dès le début de l’année. Cette carte permet, pour commencer, de pouvoir avoir accès à la bibliothèque universitaire de Lilliad ; 2/ le lancement de notre chaîne YouTube début septembre, avec une première vidéo mise en ligne reprenant une des présentations faites lors de notre AG de février (https://www.youtube.com/channel/UC3DqFQsuY8yil4HxUU8KcQQ). Nous vous invitons à visualiser cette première vidéo et à vous abonner à notre chaîne. L’objectif d’avoir notre propre collection de fonds numériques est donc exaucé. Enfin, notre Lettre d’informations mensuelle qui fête sa première année d’existence est visiblement très bien perçue, elle permet de garder un contact régulier avec nos adhérents et de diffuser très rapidement des informations sur la géologie régionale et bien au-delà.
Au niveau institutionnel, P. Auguste et F. Meilliez ont rencontré le 13 mars trois nouveaux Vice-Présidents de l’Université de Lille :
- Olivier Colot, Vice-président statutaire, en charge de la recherche ;
- Franck Dumeignil, Vice-président, en charge de la valorisation et du lien science-société ;
- Sandrine Chassagnard-Pinet, Vice-présidente, en charge de recherche en sciences humaines et sociales.
La rencontre s’est très bien déroulée. Elle avait pour but de poursuivre le travail de collaboration et les excellentes relations qui s’étaient établies avec Lionel Montagne, ancien VP Recherche, et de présenter à la nouvelle équipe « recherche » la SGN. En alternance, P. Auguste et F. Meilliez ont donc expliqué l’historique et le passé de la Société, la diversité et la portée de ses actions notamment dans le domaine de la géologie appliquée au sens plus large du terme ainsi que le monde de la médiation et de l’enseignement secondaire. Cette réunion a été très positive et a prouvé une fois de plus que la SGN n’était pas une société vieillissante, mais qu’au contraire elle montrait un réel dynamisme en publiant une revue chaque année et s’ouvrait sur le monde extérieur. Le rajeunissement de la maquette des Annales que vous avez pu constater, pris en charge par l’Université, démontre aussi que la SGN évolue, en particulier pour ce qui concerne le contenu éditorial. Les articles publiés ne traitent pas seulement par ailleurs que de processus régionaux, mais aussi avec l’exemple de l’article sur le Burkina Faso (Tome 28), de la transition énergétique et du développement durable. Les trois Vice-présidents ont été intéressés à être régulièrement informés, par courriel, des actions menées par la SGN dans le domaine de chacun, afin qu’ils puissent éventuellement y participer ou apporter aide et conseils.
Lors des deux précédentes éditions, nous avions expliqué la démarche engagée avec l’université pour faire entrer les Annales dans des plates-formes de diffusion qui autorisent enfin le libre accès à tout résultat de recherche bénéficiant de finances publiques. L’Université de Lille met en place la plate-forme PEREN qui ouvrira l’accès libre, sans période d’attente, aux Annales depuis 2010. Tous les tomes antérieurs des Annales (1875 à 2009) et Mémoires, déjà numérisés sur la plate-forme, mais maintenant devenue obsolète, IRIS, seront déversées sur la plate-forme PERSÉE, fonctionnelle, implantée à Lyon. Le passage de l’une à l’autre sera transparent à l’utilisateur qui pourra, dès 2024, passer de façon très aisée aux articles, aux auteurs, via des mots-clés. C’est à une nouvelle jeunesse de consultation qu’ouvre cette mise en œuvre de nouveaux outils, actuellement en cours. Et pour faciliter la consultation des publications, le système de rubriquage qu’Alain Blieck avait entrepris, devra être amélioré et généralisé, facilitant l’accès aux travaux de la SGN via des métadonnées.
Nos activités de « terrain » ont été assez soutenues. Ainsi le 22 janvier, nous avons effectué la visite de l’exposition « Diversité géologique en Hainaut » et du musée de l’Iguanodon à BERNISSART (Belgique). Cette excursion organisée très rapidement a connu un beau succès avec 23 personnes présentes, dont la moitié des étudiants. La SGN a offert le transport en mini-bus depuis le campus, ainsi que les entrées du musée.
Un des moments fort de ce début d’année a été la tenue de notre Assemblée Générale statutaire le 23 février au matin, suivie l’après-midi par une séance d’échanges et de discussions scientifiques dont le programme était :
- « Présentation de la séance » ; Francis MEILLIEZ
- « Présentation du fonds documentaire de la SGN » ; Laure DELRUE et Jessie CUVELIER
- « Les débuts de la SGN : « un instrument de médiation entre le monde académique et le monde socio-économique » en un temps d’incertitude politique (1870-1880) » ; Jean-Marc GUISLIN
- « Immersion dans les magasins de LILLIAD, la conservation préventive du fonds documentaire de la SGN » ; Stéphanie LADEN
- « Présentation des services accessibles aux adhérents, liés au fonds documentaire SGN » ; Marie ANTOINE-HENNION
- « Les exploitations de craie phosphatée en Picardie, une ressource quasi oubliée, sauf dans les Annales de la SGN », François DUCHAUSSOIS et Pierre DRON
- « Découverte de la géologie et de son apprentissage au XIXe siècle par une classe du Collège d’Arleux » ; Mickaël SWIALKOWSKI et David CAMPAGNE
- « La consultation numérique des Annales SGN au XXIe siècle » ; Marie-Madeleine GEROUDET
- « Introduction à l’Année de la Minéralogie » ; Patrick CORDIER, Christine MARECHAL et Mickaël SWIALKOWSKI
Le 18 mars, le colloque « Le Douaisis, une histoire d’eau », labélisée SGN 150, s’est tenu à Douai, avec une séance en salle à l’IMT de DOUAI (devenu l’IMT Nord-Europe), école d’ingénieurs, suivi le 19 mars par une visite de terrain autour de Douai, en collaboration avec l’association ADOPTA, dont l'objectif est de promouvoir la gestion durable et intégrée des eaux pluviales. Cette question de la gestion de l’eau, dont il sera fait mention également plus bas, s’avère être un enjeu de société crucial. Signalons que dès la création de la SGN en 1870 par Jules Gosselet et ses disciples, il s’agissait déjà d’un des axes majeurs d’investissements de la société…
Le 30 mars, une sortie technique de terrain, aussi labélisée SGN-150, était coorganisée avec la Société de l’Industrie Minérale district Nord dans la BAIE de SOMME. Ce fut l’occasion de découvrir certains aspects de l’exploitation des matières premières d’origine géologique. Une présentation particulière du site d’AULT-ONIVAL et de sa falaise évolutive a été faite.
Le 3 mai, des représentants de la SGN associés avec nos collègues du Conseil d'Architecture d'Urbanisme et de l'Environnement des Hauts-de-France (F. Meilliez, P. Auguste, B. Poncelet, D. Torz et B. Crépin) ont participé à la « Géo-traverse transfrontalière », coorganisée par le Département du Nord et la Province de Flandre-Occidentale, tout en étant labélisée aussi SGN-150. Cette sortie a permis de montrer l’extrême importance de la prise en compte du contexte écologique avant tout aménagement régional, mais surtout de faire prendre conscience directement sur le terrain aux « décideurs » de la nécessité de faire appel aux spécialistes compétents en géologie, aménagement et urbanisme qui connaissent parfaitement les contraintes du territoire liées à ces problématiques. Tout comme pour les deux journées « Eau » mentionnées plus haut, une grande partie de la visite a montré que la question de la gestion de l’eau était un point majeur et allait visiblement devenir de plus en plus prégnant au niveau régional.
Un autre moment important pour la SGN a été la tenue des Journées scientifiques coorganisées par l’Association Française pour l’Étude du Quaternaire/CNF-INQUA et la SGN. Celles-ci se sont déroulées en deux évènements consécutifs :
- le 18 mai, avec un colloque international « Nouvelles données sur l’interglaciaire eemien : France septentrionale (Hauts de France) et régions voisines », qui a rassemblé en présentiel une quarantaine de personnes et a été l’occasion de discussions enrichissantes sur le dernier interglaciaire bien représenté dans notre région.
- du 19 au 21 mai, une Excursion « Variabilités des enregistrements pléistocènes des plaines et plateaux : plaine de la Scarpe et vallée de la Somme » a permis à une trentaine de participants de découvrir les richesses géologiques et archéologiques de ces deux entités géographiques. Plusieurs coupes et sites encore inédits ou pour qui les premières synthèses ont été réalisées ont ainsi été visités. Un des points remarquables et mémorables pour tous a été le scoop de la mise en évidence de la tourbe eemienne du site de Waziers en direct, et la possibilité pour les excursionnistes d’y récolter des morceaux de bois végétal extrêmement bien conservés !
En septembre, nous avons repris nos activités avec une excursion géologique et minéralogique organisée pour la SGMB (Société Géologique et Minéralogique de Bretagne) du 19 au 25. Une douzaine de personnes se sont ainsi déplacées dans notre région à la découverte du patrimoine géologique et minéralogique. Plusieurs membres de la SGN ont servi de guides.
Le 28 septembre, une journée hommage à Alain Blieck, notre collègue et ami disparu en début d’année, a été coorganisée par la SGN, l’Association Paléontologique Française et le Groupe Français du Paléozoïque. Nous tenions à saluer la mémoire mais surtout l’énorme implication tant scientifique qu’associative de notre ancien « hyper-président », rédacteur en chef des Annales, et dont le travail avait permis à la SGN d’être ce qu’elle est aujourd’hui.
La « Journée des Labos », qui s’est tenue fin décembre 2021, avait permis aux quatre laboratoires identifiés en sciences de la Terre de l’Université de Lille de présenter leurs champs d’investigation respectifs. Nous allons réitérer cette opération le 2 décembre prochain, en fêtant de plus comme il se doit la Sainte-Barbe, notre patronne tutélaire. Loin d’une connotation religieuse, oserais-je dire qu’il s’agit presque d’un alibi pour se rencontrer de manière conviviale autour de boissons gazeuses et houblonnées de production régionale…
Sur le front de notre patrimoine « papier », suite à la labélisation obtenue en 2021 comme Collection d’Excellence en Sciences-de-la-Terre, nous avons pu concourir au projet porté par Lilliad (qui gère notre fonds) « Les chaires de géologie universitaire (19e-20e) ». Le projet a été retenu. L'objectif est de numériser des cours de géologie, minéralogie et paléontologie conservés dans le fonds documentaire de la SGN ainsi que dans d'autres établissements, et d'étudier ainsi la mise en place des chaires de géologie en France. Ainsi, comme nous le clamons depuis toujours, les vieux papiers ont une histoire, à nous de les faire parler !
Notre fonds a enfin depuis la fin de l’année dernière et le début de cette année vu le lancement d’une opération que nous souhaitons pérenne, à savoir son enrichissement via l’achat d’ouvrages importants que nous n’avons pas. Nous avons pu ainsi acheter un livre datant de 1804 ! Outre ces achats, une politique concertée avec nos collègues de Lilliad a visé à débuter des campagnes de restauration d’ouvrages essentiels et très rares mais en très mauvais état.
Comme vous le constaterez à la lecture de ce qui précède, la SGN n’a donc pas ronronné durant cette période. Cette excellente santé associative va de pair avec une gestion financière menée de main de maîtresse par notre Trésorière R. Duchemin nous permettant une formidable aisance de fonctionnement et une sérénité obligatoire dans la vie de toute association. Remercions une nouvelle fois le Conseil d’Administration mais aussi tous les adhérents qui nous permettent ainsi de continuer à nous implanter dans tous les domaines où la Géologie est présente, et ils sont nombreux… Enfin, un challenge que nous nous fixons pour 2023 et d’atteindre les 200 adhérents. Cela sera véritablement un signal très fort démontrant si besoin est que la SGN 152 ans après sa création est toujours bien présente !