La valiente Petra Herrera al combate se lanzó,
siendo siempre la primera.1
Une partie du Paseo de la Reforma, longue avenue de la capitale du Mexique, est dédiée aux femmes qui ont écrit l’histoire du pays. Parmi les treize héroïnes représentées, sept sont des révolutionnaires ayant participé à la Révolution de 19102. Une quatorzième statue, représentant les « Mexicaines anonymes forgeronnes de la République », permet d’évoquer toutes les autres femmes ayant participé à la Révolution3.
Ce projet de la promenade des héroïnes a été initié en 2020. La reconnaissance du rôle des femmes dans la formation de la nation mexicaine moderne résulte bien sûr de nombreux travaux de recherches universitaires. Malgré les photos, les reportages et les témoignages, le rôle des femmes dans la Révolution mexicaine, en particulier durant la lutte armée (1910- 1917), n’a pas été reconnu immédiatement. Valentina Ramírez Avitia n’est reconnue vétérante qu’en 19644.
Les fictions et les chansons n’ont guère participé à favoriser cette reconnaissance des femmes, au contraire, elles ont plutôt encouragé l’invisibilisation des femmes révolutionnaires. Les vers cités au début de cet article font partie des rares représentations des femmes combattantes. Des premiers romans de la Révolution à la nouvelle série de Disney+ sur Pancho Villa, en passant par les films de María Félix et les chansons populaires (corridos), la vérité historique a été dissimulée et le point de vue des femmes confisqué afin de célébrer les vertus féminines et de préserver la distribution genrée des rôles dans la société. Nous allons nous intéresser aux différents procédés utilisés dans les œuvres écrites (romans, chansons et films ou scénarios) pour fausser la représentation du rôle des femmes dans la Révolution. Puis nous nous interrogerons sur les effets de ce travestissement de la vérité.
La fabrique de l’invisibilisation
Les auteurs et les autrices disposent de nombreux procédés pour adapter les faits historiques en fictions ou en chansons. La récurrence de quatre procédés contribue à occulter ou minimiser la participation des femmes à la Révolution mexicaine : l’omission, l’exhibition, le détournement de l’attention et le travestissement des faits.
On a souvent omis le nom et la présence des femmes mais aussi la diversité des rôles qu’elles ont joués. Si on connait les noms de Villa, Zapata, Madero, Huerta, Carranza ou encore Obregón, c’est parce qu’ils sont régulièrement cités dans les œuvres. Les noms de Zapata et Villa apparaissent dans de nombreux titres. Il n’est pas aussi évident d’entendre les noms de Carmen Serdán5, Hermila Galindo ou Leona Vicario sans lire de livres spécialisés ou regarder des documentaires. Lorsqu’il ne reste qu’un prénom, il est difficile de l’associer à une femme réelle. L’Adelita des corridos désigne-t-elle l’infirmière Adela Velarde Pérez et la Valentina est-elle la soldate Valentina Ramirez Avitia6 comme le suggère María Herrera-Sobek ? Non seulement les noms de famille nous manquent mais aussi les fonctions : dans le célèbre corrido Adelita, il est question d’une femme amoureuse et pas d’une infirmière7. Une chose est sûre, c’est qu’on ne se souvient pas des noms qui ne sont pas prononcés. Ni les corridos ni les films du XXe siècle n’ont fait passer à la postérité les noms des héroïnes de la Révolution.
Voici un autre exemple d’omission, très récent. Dans l’épisode 4 de la série Pancho Villa : Le Centaure du Nord8, les combattants de la bataille de Torreón sont uniquement des hommes. Les scénaristes ont choisi d’omettre les femmes combattantes. Petra Herrera, l’une des seules soldates à avoir fait l’objet d’un corrido, s’est pourtant illustrée lors de cette bataille9. Francisco Villa n’a pas été reconnaissant pour sa bravoure : il l’a écartée de son armée qu’il souhaitait voir seulement composée d’hommes10. Avant lui Madero avait omis de remercier les femmes qui avaient contribué à l’amener au pouvoir11. Ce sont donc les leaders de la Révolution qui ont commencé à effacer les femmes de l’histoire de la Révolution en omettant de saluer leurs mérites et leur engagement.
Les fictions ne soulignent guère la diversité des femmes dans la Révolution. Cette diversité se situe pourtant à plusieurs niveaux : origines (milieu social, couleur…), niveau d’éducation, situation maritale et fonctions assurées pendant la Révolution. Journalistes et écrivaines ont contribué à diffuser les idées révolutionnaires et à proposer des réformes, notamment en ce qui concerne les conditions de vie des femmes. Combattantes, infirmières et espionnes ont participé aux combats sur les premières lignes tandis que d’autres femmes, à l’arrière, assuraient les repas, la lessive, l’approvisionnement, la santé et le repos des troupes. La littérature, les chansons et le cinéma ont donné plus de place à ces femmes de l’arrière appelées soldaderas ou Adelitas12 : « Le stéréotype de l’Adelita occulte la diversité des rôles joués par les femmes tout au long du conflit. »13
L’omission s’associe ici au procédé opposé : l’exhibition. Plus on voit de soldaderas, moins on voit les autres femmes mais moins on voit également ces soldaderas dans leur individualité. À force d’être exhibées et représentées, elles sont devenues un cliché, au même rang que les trains, les fusillades, les chevauchées et les canons14. Elles deviennent un élément du décor, un stéréotype. Elle ne sont plus ni des figures historiques ni des personnages originaux mais un symbole obligé permettant de facilement contextualiser un récit. Pensons par exemple au personnage de Gertrudis dans Chocolat Amer de Laura Esquivel, qui correspond à la soldadera stéréotypée jusqu’à son rôle secondaire dans l’action15, et suffit à dater le récit.
Les soldaderas furent pourtant des actrices clés de la Révolution Mexicaine comme le montre l’ouvrage éponyme d’Elena Poniatowska16. Soldadera n’est pas le féminin du mot soldat, soldado : le mot désigne une femme qui partage le quotidien des soldats durant les campagnes17. Cette fonction est antérieure à la Révolution mais c’est durant cet épisode de l’histoire mexicaine qu’elles ont été mises en avant. Elles étaient les intendantes des troupes. Elles assuraient toutes les tâches ménagères (ravitaillement, cuisine, linge, etc.) mais assistaient aussi les soldats dans leurs missions militaires (courrier, renseignement, contrebande, nettoyage des armes…)18. Certaines sont là pour suivre leur époux ou leur père : il est souvent plus sûr de suivre les troupes que de rester seule chez soi19. D’autres ont été amenées de force20. Les soldaderas ont des origines et des motivations variées ; certaines sont là pour participer au projet révolutionnaire21. Les fictions et les chansons néanmoins mettent l’accent sur les similitudes et les tâches subalternes.
Apparaît ici un troisième procédé pour dissimuler la vérité : le détournement d’attention. Mettre les personnages féminins au second plan permet par exemple de diminuer leur importance et empêche de s’attarder sur leurs particularités. Camila et La Pintada dans Los de abajo22 sont ainsi des personnages secondaires dont on sait peu de chose à part quelques traits de caractère, la pureté de l’une et la méchanceté de l’autre. Les textes et les scénarios peuvent aussi détourner l’attention des faits d’armes ou de bravoure en la portant sur les sentiments ou les relations amoureuses. Lorsque les femmes sont présentées comme des amantes dans les corridos, elles ne sont pas louées pour leurs exploits militaires ou leur contribution à la Révolution23. Elles ne sont pas prises au sérieux24.
Enfin, un dernier recours pour les artistes est de travestir la vérité. N’étant pas historiens, ils ne sont pas tenus de raconter les faits comme ils se sont déroulés. Dans l’épisode 5 de la série Pancho Villa : Le Centaure du Nord25, Villa rencontre une infirmière qu’il va épouser et abandonner. Cette infirmière s’appelle Elena Arizmendi et vient de rejoindre la Croix blanche. Ce personnage secondaire porte le nom d’une véritable infirmière qui non seulement n’a jamais épousé Villa ni même eu une liaison avec lui mais surtout a fondé la Croix blanche et milité pour les droits des femmes26. Pourquoi donner le nom de cette femme engagée, au destin inspirant, à une conquête de passage de Villa ? Cela ne contribue pas à faire connaître son rôle et celui des infirmières et des activistes du droit des femmes.
Omettre ou stéréotyper les femmes révolutionnaires, détourner l’attention de leurs actions ou les réécrire écarte la fiction de l’Histoire. Demandons-nous maintenant quels sont les effets de cette représentation faussée.
La défense du patriarcat
Fausser la représentation du lectorat ou du public permet de confisquer aux femmes leur point de vue. Ainsi Elena Arizmendi, l’infirmière fondatrice de la Croix blanche et activiste du droit des femmes, s’est retrouvée la langue coupée, sous le nom d’Adriana, au beau milieu des mémoires de son ancien amant, le politicien et philosophe José Vasconscelos. Le succès du personnage d’Adriana, devenu le stéréotype de l’amante séductrice et sans cœur, a effacé l’originale, Elena Arizmendi27. Celle-ci n’a pas pu mener à bien son projet d’écrire un texte sur la femme fatale, rôle dans lequel Vasconscelos l’a emprisonnée, mais a néanmoins publié un récit autobiographique en 1927 où elle donne son point de vue sur sa liaison avec le philosophe28. Très peu de femmes révolutionnaires ont eu cette opportunité de parler. Remarquons en effet que les fictions et les chansons nous les présentent à travers un point de vue qui n’est pas le leur, point de vue masculin la plupart du temps, point de vue d’une enfant dans Cartucho de Nellie Campobello qui échappe à l’idéalisation29. Lorsque le soldat parle dans le corrido Adelita30 ou lorsque le regard masculin se pose sur les femmes filmées, elles sont en effet idéalisées31.
Cette vision réduite et stéréotypée de la participation des femmes dans la Révolution permet de ne pas bouleverser la répartition genrée des rôles dans la société. Les femmes sont montrées accomplissant des tâches domestiques : les anges du foyer deviennent des anges du campement. Elles ne se retrouvent mêlées aux conflits que pour des raisons domestiques ou sentimentales : la mort d’un père ou d’un fiancé (Juana Gallo32), l’amour d’un homme (Enamorada33), l’abandon d’un amant (La escondida34). Ces soldaderas se sacrifient pour leur amant ou leur famille. Elles permettent de rendre hommage aux vertus féminines d’abnégation et d’obéissance. Pour mieux rendre hommage à ces femmes sacrifiées, elles sont régulièrement opposées à de mauvaises femmes, prostituées, violentes et infidèles. Ainsi la douce Camila voit se dresser devant elle La Pintada dans Los de abajo35 et la dure Cucaracha (María Félix) trouve en la douce Isabel (Dolores Del Río) une rivale36.
Ces deux stéréotypes de femmes ne sont que les deux faces du même archétype de l’Éternel féminin37. Tous les personnages féminins incarnent l’essence de la femme, et pas des personnes réelles38. On aurait tort de voir dans les femmes rebelles qui apparaissent parfois dans les fictions des preuves d’une nouvelle représentation des femmes. Les femmes qui refusent leur condition féminine de mère et de compagne des hommes, comme Angustias, l’héroïne du roman de Francisco Rojas González39, sont dans l’erreur. La negra Angustias a pour personnage principal une femme noire qui a refusé de se marier, tué celui qui voulait la violer et dirigé des troupes, mais l’œuvre n’est pas pour autant exempte de sexisme et de racisme40. Le narrateur multiplie les références à la sexualité de son héroïne, à son ignorance et à sa couleur de peau, perpétuant ainsi le stéréotype sur les afro-mexicaines hypersexualisées41. Angustias est régulièrement décrite comme un objet du désir masculin : le narrateur invite le lectorat à le suivre dans son observation du corps de la jeune femme qui ne semble être là que pour être regardée. Ainsi lorsqu’elle revêt un habit masculin, ce n’est pas le courage ou l’agilité de la jeune femme qui sont soulignées mais ses courbes féminines que le vêtement met en valeur42. Nous retrouvons ici le concept d’être-pour-le-regard développé par Laura Mulvey. Angustias comme plus tard l’actrice María Felix, qui se spécialisera dans les rôles de femmes fatales ou rebelles, « capte le regard, elle incarne et joue pour le désir masculin »43. Si l’on remarque cette constante objectivation d’Angustias par le regard masculin du narrateur, il n’est pas si étonnant qu’elle finisse par se soumettre et se conformer au cliché de l’épouse et de la mère.
L’amour dompte les femmes rebelles. Amoureuses, elles renoncent à leurs ambitions et à leurs pratiques masculines. Au début du film La Cucaracha, l’héroïne éponyme interprétée par María Félix s’habille en homme, utilise des armes à feu et se dit soldate. Elle doit son surnom de cafard, Cucaracha, à sa voracité sexuelle. Son quotidien est bouleversé par l’arrivée du colonel Zeta (Emilio Fernández) qui tue son amant et ne veut pas de femme dans les casernes. Elle se comporte comme si elle ne le supportait pas mais lorsqu’il lui ordonne de se dévêtir et d’être une femme, elle obéit. Dans la scène suivante, après leur première nuit, ils se promènent main dans la main, Cucaracha porte une jupe et les cheveux détachés : l’amour l’a féminisée. La maternité terminera la « rédemption ». À la fin du film, seul son passé la distingue de la pure Isabel pour qui Zeta l’avait quittée.
L’amour met en avant la complémentarité des hommes virils et des femmes dociles. Elles se soumettent au héros qui va les modeler. Les romans et les films de la Révolution assimilent machisme et mexicanisme44. L’amour assoit la domination de l’homme sur sa partenaire. Aimer pour un homme veut dire dominer et agresser quand pour une femme, il signifie obéir et se soumettre. Les hommes possèdent et les femmes sont possédées45. Ainsi défini, l’amour est par essence violent46.
Julia Tuñon met en évidence ce rôle de l’amour dans les films d’Emilio Fernández qui ont pourtant toujours été considérés comme des hommages aux femmes47. Le réalisateur idéalise les femmes mais méconnait leur réalité, notamment la violence dont elles sont victimes. Dans les films, cette violence fait partie de l’amour et les femmes aiment les hommes violents48. Quand Felipe (Pedro Armendáriz) retrouve Gabriela (María Félix) dans La escondida49, il la frappe mais la scène se termine par un langoureux baiser. Les mêmes acteurs avaient joué une scène similaire dix ans plus tôt dans Enamorada50.
Cette différence des sexes, si visible lorsque la relation amoureuse est mise en scène, est présentée comme naturelle. Aussi toute tentative pour la remettre en cause est considérée comme déviante et vouée à l’échec. Les femmes pourront se donner une apparence masculine en changeant de vêtement ou de coiffure mais ne pourront pas acquérir les vertus masculines comme le courage, la force et la raison. Ici le discours sexiste se double d’un discours lesbophobe. Le roman México marimacho met en scène un médecin qui, dès le prologue, confie ses inquiétudes face à des jeunes femmes aux allures masculines qui l’incitent à nous présenter le cas de Guadalupe Vega, jeune femme dont il a étudié la masculinisation jusqu’à sa « rédemption » par l’amour d’un homme51. Le lesbianisme de l’héroïne, réel ou fantasmé par le narrateur, est clairement condamné dans l’ouvrage. Notons que le nom de Juana Gallo, soldate célébrée dans un corrido52 et incarnée par María Félix en 196153, est devenu par antonomase une expression pour désigner les femmes lesbiennes54.
La représentation biaisée des femmes répandues dans les chansons populaires et la fiction permet de propager le mythe de l’Éternel féminin55 et de préserver la différence des sexes. Ainsi Julia Tuñon Pablos explique que le cinéma mexicain de l’âge d’or ne met pas les femmes aux prises avec leur réalité sociale et ne leur permet donc pas d’agir sur le monde et sur leur sort56. Agir sur le monde n’est pas une vertu féminine dans la vision patriarcale du monde : les bonne mères et les fiancées fidèles attendent57. Or la Révolution est par définition une action sur le monde. C’est donc une affaire d’hommes, car ils peuvent se montrer courageux et violents, tout en faisant preuve de raison et de stratégie. Ce sexisme est courant dans les mouvements révolutionnaires.
Aussi, dans un imaginaire partagé des deux côtés des lignes de front révolutionnaire, la féminisation du politique est toujours présentée sous un jour contre-nature, voire monstrueux, dans tous les cas exceptionnel. La femme semble confinée à ses rôles traditionnels, et n’est figurée positivement au cœur des combats que sous les traits de l’allégorie. Dans les images, les femmes sont condamnées à brandir des drapeaux, dans une longue citation assumée de La Liberté guidant le peuple de Delacroix.58
On pourrait ici plagier Monique Wittig et affirmer que les femmes révolutionnaires ne sont pas des femmes car elles ne font pas preuve de vertus féminines59. Elles pensent, prennent des décisions, sont courageuses et font usage de la violence. Elle menacent ainsi la différence des sexes considérée comme naturelle dans la société patriarcale et hétérosexuelle. Dans La Pensée straight, Monique Wittig s’oppose aux mythes qui comme l’Éternel Féminin présentent la différence des sexes comme allant de soi et obligent à se définir en opposition avec l’autre sexe. En disant que les femmes révolutionnaires ne sont pas des femmes nous voulons dire qu’elles ne se définissent pas par rapport aux hommes, comme le font la plupart des fictions et des chansons en les caricaturant en soldaderas bonnes ou mauvaises.
Ce parcours des œuvres célébrant la Révolution mexicaine permet de montrer à quel point fictions et chansons populaires biaisent la représentation des femmes, ce qui a pour effet de préserver la répartition genrée des rôles dans la société et de propager le mythe sexiste et lesbophobe de l’Éternel féminin, empêchant ainsi que la révolution ne s’étende à la sphère des relations entre les hommes et les femmes. En d’autres termes, la représentation biaisée des femmes révolutionnaires maintient la domination des hommes sur les femmes. Une objection monte aussitôt : ne sommes-nous pas en train d’exagérer et de faire des raccourcis ? Il ne s’agit après tout que de poèmes, de romans et de films et les artistes ne sont pas tenus d’être des historiens. Monique Wittig répond à cette objection dans La Pensée straight. Les sémioticiens peuvent se permettre d’analyser les discours en les séparant du réel mais ce n’est pas pareil pour les personnes dominées : elles sont, elles, agressées par ce discours qui « est une manifestation de l’oppression et […] exerce son pouvoir précis sur [elles] »60. Le langage et la fiction agissent sur le réel et jouent au minimum le rôle d’un rappel à l’ordre : les femmes sont appelées à rester dans leur rôle subalterne. « Quand bien même la fiction n’est pas le réel, la fiction agit directement sur le réel, et en partie au service de la société réelle. »61 L’exemple de la représentation des femmes révolutionnaires mexicaines permet d’enrichir cette réflexion sur les pouvoirs du discours et le rôle particulier du discours amoureux.