« En ce temps-là » le siège social de la Société était sis au 23 de la rue Gosselet à Lille, dans les locaux de l'Institut des sciences naturelles de la Faculté des sciences de l'Université de Lille (actuellement Maison Régionale de l'Environnement et des Solidarités – MRES). Le Conseil d'administration était composé comme suit :
Président d'Honneur : M. Pierre PRUVOST
Président : M. Jacques CHALARD
Premier Vice-Présidents : M. Jean POLVECHE
Vice-Présidents : Mme Simone DEFRETIN & Mgr. Georges DEPAPE
Secrétaire : M. Michel WATERLOT
Secrétaire adjoint : M. Jacques PAQUET
Trésorier : M. l'Abbé Gilbert TIEGHEM
Déléguée aux publications : M. Paul CELET
Archiviste-bibliothécaire : M. Antoine BONTE
Conseillers : Melle Dorothée LE MAITRE, MM. P. DUMON, Alexis BOUROZ, Jean RICOUR, Paul CORSIN & Charles DELATTRE
La Société s'était réunie 8 fois au cours de l'année précédente. Elle avait accueilli 31 nouveaux membres. Le nouveau président déplorait le manque de rentrées financières (cotisations) et le besoin de chercher des subventions extérieures. La bibliothèque de la Société, située au rez-de-chaussée du 23 rue Gosselet, nécessitait rangement et remise en état. Les Annales étaient subventionnées par le Centre national de la recherche scientifique (CNRS). La Société comportait 266 membres (en 1961) dont 4 à perpétuité (MM. Charles BARROIS, C.E. BARROIS, Jean BARROIS et Jules GOSSELET) et 14 à vie (MM. Etienne ASSELBERGHS, G. BAECKEROOT, P. COMTE, Charles DEHAY, Pierre DOLLE, Paul FOURMARIER, M. FRIANT, E. FRIEDEL, P. GENY, A. GROSJEAN, René MARLIERE, R. PETIT, Pierre PRUVOST, Gérard WATERLOT).
En 1962, la Société s'est réunie 9 fois : à l'Assemblée générale du 10 janvier au cours de laquelle ont été renouvelés les membres du Conseil d'administration et présentées des communications orales ; puis au cours de 7 séances de communications orales (7 février, 7 mars, 4 avril, 2 mai, 6 juin, 7 novembre et 5 décembre) ; enfin lors de la Réunion extraordinaire du 3 juin sur le terrain dans la région de Valenciennes (visite de la « descenderie » des Houillères sous la conduite de J. CHALARD, Président). La Société a publié 23 articles dans le tome LXXXII des Annales (4 fascicules), dont 4 signés par des femmes (Josiane CARETTE, Michèle CARO-MONIEZ, Francine LAURENTIAUX-VIEIRA et Irène DEVOS). Les articles portaient sur les sujets suivants : stratigraphie (6 articles), pétrographie (5 dont 4 sur des roches du Houiller dont 3 sur les tonsteins), paléontologie (8 dont 5 sur des fossiles du Houiller), tectonique (5 dont 3 sur l'Espagne), géologie appliquée (1 d'Antoine BONTE à propos de « La liaison France-Angleterre : tunnel ou pont ? »), hydrogéologie (1 article) [le total excède le nombre de 23 parce que trois articles sont répertoriés dans plusieurs rubriques de la table des matières]. A la fin de son discours de prise de fonction, le nouveau président J. CHALARD avait émis un souhait : « que la Société soit en mesure prochainement dc reprendre la publication de ses Mémoires, interrompue depuis la guerre, et dont la magnifique collection, par la qualité des travaux publiés et le renom de leurs auteurs, a tant contribué, dans le passé, à son rayonnement. »
En dehors du fait que la Société a perdu une grande partie de son effectif depuis cette année-là (effectif qui est en cours de restauration) et qu'elle ne tient plus depuis longtemps ses réunions mensuellement, plusieurs des préoccupations de l'époque sont étrangement d'actualité : le manque de ressources financières et la nécessité d'attirer des « sponsors », le souci d'entretenir correctement la bibliothèque (désormais entièrement confiée à la gestion professionnelle du Service Central de Documentation de l'Université Lille 1), le souci de reprendre la publication des Mémoires (et éventuellement des Publications aujourd'hui). Par contre les grands domaines scientifiques de la géologie (on dit « géosciences » aujourd'hui pour faire moderne, mais ce terme recouvre exactement le contenu sémantique du mot géologie) ont peu changé en dehors du fait que très peu d'articles d'aujourd'hui portent sur le Houiller (désormais appelé Pennsylvanien dans l'échelle stratigraphique internationale). Les Annales de la SGN sont essentiellement dévolues à ce qui s'appelle géologie sédimentaire, un terme redevenu à la mode après avoir été éclipsé dans les instances d'évaluation nationales, voire internationales : cartographie, stratigraphie, biostratigraphie, sédimentologie, pétrologie sédimentaire, paléontologie, modélisation des bassins, etc. Essentiellement ne signifie pas uniquement puisque les Annales publient régulièrement des articles de tectonique, de géologie appliquée, d'hydrogéologie … comme il y a 50 ans. Par contre, l'évolution des 30 dernières années en matière de publication a été contraignante pour les « petites » revues comme les Annales. Classée en rang C par les instances d'évaluation du Comité National de la Recherche Scientifique au début des années 1980, notre revue a bien failli disparaître, comme l'ont fait plusieurs autres revues régionales (Sciences Géologiques à Strasbourg, Géologie Méditerranéenne à Marseille, Bulletin de la Société Géologique et Minéralogique de Bretagne devenu Hercynica à Rennes, …). Elle ne s'est maintenue que par l'opiniâtreté de quelques-uns de nos membres qui lui trouvent encore un intérêt et, disons le, une mission à remplir.
Une partie de cette mission est dans le rôle régional de la Société et, en particulier, dans son action en faveur du patrimoine géologique, un chantier récent des sciences géologiques (même si ce chantier a été ouvert beaucoup plus tôt de l'autre côté de la Manche). La Société est en relation avec plusieurs structures de la région qui ont à gérer des sites géologiques d'intérêt patrimonial (Conservatoire d'Espaces Naturels du Nord et du Pas-de-Calais, Conseil Général du Département du Nord, EDEN 62) ou qui exposent au public des objets issus de tels sites [Musée d'Histoire Naturelle de Lille, Palais de l'Univers et des Sciences à Cappelle-la-Grande (PLUS), musée de l'Association pour le Développement, la Recherche et l'Etude en matière de Minéralogie, Archéologie et Paléontologie (ADREMAP) à Grande-Synthe, Forum Départemental des Sciences à Villeneuve d'Ascq, Muséum National d'Histoire Naturelle à Paris (MNHN)]. En matière de stratigraphie, la Société a passé une convention avec le MNHN pour la coordination par F. AMEDRO et la rédaction du livre « Stratotype Turonien » de la collection « Patrimoine géologique » dirigée par P. DE WEVER (co-édition MNHN-Biotope-BRGM). L'objectif majeur du renouveau de la SGN passe donc par une réimplantation régionale forte. Même si le nom de la Société évoque plutôt le département du Nord, nous savons que son action s'étend bien au delà du Nord, à toute la région Nord – Pas-de-Calais, à la Picardie, aux Ardennes (le département du même nom mais aussi le massif ardennais dans son ensemble) et à d'autres parties frontalières de la Belgique. La récente sortie sur le terrain guidée par M. le Prof. Noël VANDENBERGUE (Katholieke Universiteit Leuven) sur le « Tertiaire » de Flandre ouvre de nouveaux horizons à une collaboration transfrontalière qui n'a jamais cessé (voir le compte-rendu de cette excursion à l'adresse URL suivante : https://sgn.univ-lille.fr/territoires/sorties-terrain). L'analyse de la Table générale des matières n° 6 qui va être mise en ligne à la fin de l'année permettra de constater qu'il y a bien continuité dans les actions de la Société et que les écrits anciens renferment quantité de données sous-exploitées …
Figure 1
L'ancienne bibliothèque de l'Institut de Géologie (Institut des sciences naturelles de la Faculté des sciences, 23 rue Gosselet, Lille) où se tenaient les réunions de la SGN. Photo de M. Jean-Marie Dezwarte prise en 2011 dans les actuels locaux de la Maison Régionale de l'Environnement et des Solidarités (MRES).