Le centre historique minier, centre de ressources pour la recherche

  • The Historical Mining Centre, a resources centre for research

DOI : 10.54563/asgn.870

p. 51-54

Résumés

Les archives conservées au Centre couvrent toute la période de l’exploitation du charbon dans le bassin du Nord – Pas-de-Calais (1720-1990), depuis les prémices des compagnies minières jusqu’à la fermeture des Houillères nationalisées. Ces archives abordent l’ensemble des thématiques liées au monde de la mine : organisation de l’entreprise, histoire économique et sociale, connaissance du fond, techniques d’exploitation, patrimoine industriel.

The archives that are preserved at the Centre cover the entire history of coal mining in the Nord – Pas-de- Calais region (1720-1990), from the beginning of the private mining companies to the closure of the nationalized mining company. They cover all themes relating to the world of mining: company organization, economic and social welfare history, knowledge of the pits, mining techniques and industrial heritage.

Plan

Texte

I. — Introduction

Le 6 novembre 1973, le Conseil d'administration des Houillères du Bassin du Nord - Pas-de-Calais (HBNPC) décide la création du Centre Historique Minier, un conservatoire de la mémoire, qui a pour objet d'apporter aux générations futures le témoignage de trois siècles d'activité minière, industrielle et sociale dans le Nord - Pas-de-Calais. Dès 1974, la fosse Delloye à Lewarde est choisie comme siège de ce conservatoire. Sous l'impulsion d'Alexis Destruys, Secrétaire général des HBNPC, toute l'entreprise est appelée à se mobiliser afin de rassembler les objets et les documents les plus caractéristiques de la vie des compagnies minières et des Houillères du bassin. Des articles paraissent dans Relais, le journal d'entreprise : le premier en janvier 1974 permet d'informer l'ensemble des mineurs de la création du Centre Historique Minier ; en juin, le journal revient sur l'annonce et demande à chacun de collaborer à cette dynamique en collectant et donnant les documents et les objets qu'il peut avoir en sa possession. Entre 1974 et 1992, date de la dissolution des HBNPC, les collections et fonds d'archives du Centre vont se constituer. Au fur et à mesure de la fermeture des puits, mais aussi des services, les équipes présentes sur le site de la fosse Delloye vont récupérer, inventorier objets et documents en provenance de tout le bassin minier.

En 1982 l'Association du Centre Historique Minier est créée pour gérer le projet. Elle rassemble aux côtés de l'entreprise – les Houillères du Bassin du Nord - Pas-de-Calais – l'État, la Région Nord – Pas-de-Calais, les départements du Nord et du Pas-de-Calais, la commune de Lewarde et des représentants des cinq syndicats de mineurs. Dès cette date, le Centre se compose de trois pôles complémentaires : un musée de la mine, un centre d'archives et de ressources documentaires et un centre de culture scientifique de l'énergie (CCSE). Le musée rassemble une collection de 15 000 objets. Le Centre d'archives et de ressources documentaires conserve un fonds d'archives historiques publiques et des fonds d'archives privées (Fig. 1). Le Centre de culture scientifique de l'énergie a, quant à lui, l'objectif de replacer l'histoire spécifique de l'exploitation du charbon dans le Nord - Pas-de-Calais dans l'histoire plus générale de l'énergie en France et dans le monde. Le Centre Historique Minier accueille près de 150 000 visiteurs chaque année et depuis son ouverture en 1984 plus de 4 millions de visiteurs (Dubuc et al., 1994).

Figure 1

Figure 1

Coupe de la Fosse de l'Eclaireur, Compagnie des Mines de Douchy, 1885. © Centre Historique Minier (prêt ANMT)
 
Geological cross-section of the L'Eclaireur Colliery, Douchy Mining Company, 1885. © Centre Historique Minier (prêt ANMT)

II. — Un centre d'archives au centre historique minier

1) La constitution des fonds

Les fonds d'archives conservés au Centre Historique Minier, revêtent deux statuts bien distincts (privé et public) mais sont extrêmement complémentaires et participent à la conservation du patrimoine du Bassin minier (Debrabant & Paris, 2003).

a) Un fonds d'archives historiques publiques

Depuis la Nationalisation des Houillères en 1945, les archives produites par l'entreprise et celles dont l'entreprise a hérité, ont un statut public. Leur conservation par les Houillères du Bassin du Nord - Pas-de-Calais s'est faite en plusieurs étapes. L'initiative revient à la Direction des Archives de France, en 1966, qui permet la signature de conventions avec les services d'archives des départements du Nord et du Pas-de-Calais et des dépôts de fonds auprès de chacun des deux organismes. En 1982, les HBNPC décident de regrouper sur le site de la Fosse Delloye non plus une sélection mais l'ensemble de leurs archives. Des fonds émanant des anciennes compagnies du bassin mais aussi des services des HBNPC sont alors transférés sur le site de Lewarde.

En 1985, la Direction des Archives de France autorise les HBNPC à gérer, sous le contrôle scientifique et technique de l'État, ce fonds d'archives publiques historiques issu des anciennes compagnies minières et des Houillères du Bassin du Nord - Pas-de-Calais. Le 16 janvier 1987, les HBNPC signent une convention de mise à disposition de ces archives à l'Association du Centre Historique Minier qui gère le site de Lewarde. Avec la transformation du statut du Centre Historique Minier d'Association loi 1901 en Établissement public de coopération culturelle, une convention de prêt annuelle a été passée avec les Archives Nationales du Monde du Travail le 1er juillet 2016, permettant au Centre de continuer à gérer ce fonds.

Figure 2

Figure 2

Sondage du Grand Quesnoy à Vieux-Condé, 1966. © Centre Historique Minier (prêt ANMT).
 
Borehole of Le Grand Quesnoy (Vieux-Condé), 1966. © Centre Historique Minier (prêt ANMT).

b) Des fonds d'archives privés

Depuis la création de l'Association du Centre Historique Minier en 1982, les équipes scientifiques se sont efforcées d'enrichir le fonds d'archives historiques par des acquisitions auprès de particuliers ou de professionnels et par des campagnes de collectes. Ces campagnes, dans un premier temps très généralistes, ont de plus en plus été orientées en fonction des thématiques traitées par la programmation, en lien avec le Conseil scientifique du Centre. Ainsi, les fonds ont été complétés au gré des dons ou des achats par des documents personnels d'anciens mineurs, par des ensembles documentaires patiemment rassemblés par des particuliers sur la mine en général ou sur des aspects historiques, scientifiques ou techniques très spécifiques. Parmi les dons importants, que ce soit par leur taille ou leur unicité, on peut citer notamment des fonds d'archives d'anciens ingénieurs des mines ou de scientifiques. Par ailleurs, la notoriété du Centre et le réseau tissé depuis près de vingt ans ont permis l'acquisition de pièces d'archives exceptionnelles, telles que des gravures, des actes notariés, des collections de cartes postales, des notices ou des registres de plans techniques. Parallèlement, l'équipe scientifique a entrepris depuis les années 1990 le recueil de témoignages auprès des anciens mineurs ou de leurs familles autour de thématiques variées comme les métiers mais aussi tout ce qui constitue la culture minière.

2) La typologie des fonds

Le fonds documentaire conservé au Centre Historique Minier regroupe 2,4 km linéaires d'archives papier dont 30 000 plans, une bibliothèque de 7 000 ouvrages, 500 films et 500 000 photographies. Les archives papier couvrent pour le fonds d'archives historiques publiques toute la période de l'exploitation du charbon dans le bassin du Nord - Pas-de-Calais (1720-1990), depuis les prémices des compagnies minières jusqu'à la fermeture des Houillères nationalisées. Ce sont des archives de gestion émanant des fosses et des services des vingt-neuf compagnies minières ayant existé de 1720 à 1944. Pour certaines compagnies, telles que la Compagnies des mines d'Anzin ou la Société des mines de Lens, les fonds sont représentatifs de l'ensemble de leurs activités – administrative, technique, productive, sociale – et couvrent toute leur durée d'existence. Pour la période après 1944, les archives sont celles produites par les différents services, groupes d'exploitation des HBNPC jusqu'à la fin de l'exploitation en 1990. Ces archives abordent l'ensemble des thématiques liées au monde de la mine. Pour les fonds privés, les thématiques recoupent les mêmes champs disciplinaires mais peuvent concerner d'autres bassins miniers français ou étrangers et des périodes plus larges que celle du Bassin minier du Nord - Pas-de-Calais.

La bibliothèque regroupe trois types de fonds. Le premier est le fonds historique constitué depuis le XIXe siècle par les différentes compagnies du bassin puis par les Houillères du Nord - Pas-de-Calais. Ces ouvrages, véritables outils de travail, abordent les différents problèmes auxquels étaient confrontées les entreprises dans leur travail quotidien : les questions juridiques (droit minier, législation du travail…), les questions techniques (cours d'exploitation réalisés par les ingénieurs des mines…), voire géologiques. Ce sont également des ouvrages historiques sur les compagnies (telles que les notices rédigées par les sociétés pour les expositions universelles), sur le bassin minier ou les autres bassins français ou étrangers. Le deuxième est un fonds de 250 revues spécialisées françaises et étrangères qui regroupe des publications techniques (telles que les Annales des Mines ou l'Industrie Minérale), des journaux syndicaux, des journaux d'entreprise (collections complètes des différents journaux de groupe, de Relais et de différents bassins français et étrangers) ainsi que des revues historiques et régionales. La constitution du troisième fonds date de 1985. Il se compose de différentes publications sur le monde de la mine, sur l'histoire régionale, les loisirs, le patois, le patrimoine industriel en France et à l'étranger mais aussi sur les autres sources d'énergie et l'exploitation des autres minerais (or, fer…).

Le fonds photographique regroupe l'ensemble des images rassemblées et produites par le service des Relations Publiques des Houillères du Nord - Pas-de-Calais (Fig. 2). L'intérêt de ce fonds réside autant dans sa diversité (époques, thématiques, supports), que dans son importance quantitative (plus de 500 000 documents), et la qualité esthétique des prises de vues. Ce fonds iconographique inestimable s'est constitué durant plus d'un siècle grâce dans un premier temps à des photographes privés travaillant sur commandes, puis par des employés recrutés directement par les Houillères. Les images qui le composent permettent d'illustrer aussi bien les aspects techniques de l'exploitation, les industries de transformation du charbon que les cités minières et les activités sociales propres aux HBNPC. Les clichés datent de la fin du XIXe siècle pour les plus anciens et vont jusqu'au début des années 1980 pour les plus récents.

La cinémathèque se compose de l'ensemble de la production audiovisuelle de l'entreprise : plus de 500 films en 16 et 35 mm, 350 vidéogrammes UMATIC et 300 enregistrements sonores. Depuis leur nationalisation et jusqu'aux années 1980, les HBNPC ont en effet commandé de nombreux films à des réalisateurs indépendants, comme à leur propre service de communication, afin de valoriser le groupe en interne ou en externe auprès de clients potentiels et assurer la formation de son personnel. Trois grandes thématiques se dégagent pour ces productions : l'exploitation minière, les films de groupes, les œuvres sociales.

III. — Les archives de la mine

L'ensemble de ces archives permet d'aborder tous les sujets ayant trait à l'exploitation du charbon en Nord - Pas-de-Calais du XVIIIe au XXe siècle mais aussi tous les aspects de la culture minière.

1) Pour une histoire économique, sociale et politique

Les archives sont une ressource précieuse pour aborder l'histoire du bassin minier du Nord - Pas-de-Calais et à travers cette histoire l'organisation administrative, juridique et économique des entreprises. Ainsi, les actes de société, les différents statuts des compagnies mais aussi les dossiers de conseils d'administration ou d'assemblées générales sont autant de sources permettant de comprendre le fonctionnement des vingt-neuf compagnies ou des HBNPC. Cette histoire du bassin minier est également une histoire économique que différents documents tels que les registres comptables, les résultats statistiques fournis par les entreprises, les plans de sites commerciaux, les tracts publicitaires permettent de traiter. Leurs études aboutissent ainsi à une meilleure connaissance de la gestion des finances, de l'évolution de la production, des infrastructures commerciales, mais aussi des politiques suivies en matière de promotion des produits.

L'exploitation minière est bien sûr liée à l'installation d'infrastructures de production, de transformation et de transport en surface et sous terre. Les archives techniques regroupent les rapports de la direction des travaux du fond et près de 30 000 plans d'exploitation du fond faisant état de l'avancement des travaux, mais aussi des notices descriptives, des études et des plans de matériel minier ou de sièges d'exploitation, de cités, de bâtiments administratifs ou d'établissements industriels (lavoir, centrale, usines, cokerie) utilisant ou conditionnant le charbon. Les fonds photographiques ou les films viennent illustrer ces aspects techniques, de même que les collections d'affiches techniques ou de sécurité produites notamment à partir des années 1950.

L'exploitation minière est bien évidemment aussi liée aux hommes et aux femmes qui ont travaillé pendant près de trois siècles à l'extraction du charbon. Si les dossiers des personnels ne sont pas conservés au Centre Historique Minier mais à l'Agence Nationale pour la Garantie des Droits des Mineurs à Noyelles-sous-Lens ou aux Archives Nationales du Monde du Travail à Roubaix, les différents fonds conservés permettent d'étudier les effectifs et leur évolution, les différents statuts tels que le Statut du mineur datant de 1946, les salaires, les évolutions de carrière, les recrutements de main-d'œuvre étrangère. Les fonds renferment également de nombreux documents sur les revendications, les mouvements sociaux et la législation sociale mise en place notamment à la fin du XIXe siècle. Enfin, tous les aspects de la vie quotidienne des mineurs et de leurs familles peuvent être étudiés : l'évolution de l'habitat (des corons du XIXe siècle aux cités modernes des années 1960), les œuvres sociales, la santé et les infrastructures sanitaires, les loisirs, les vacances.

2) Des archives pour les sciences

En raison de la nature même de l'entreprise, les fonds d'archives et de ressources documentaires conservés au Centre Historique Minier revêtent principalement un caractère scientifique et technique et constituent ainsi une ressource essentielle pour les chercheurs s'intéressant au domaine de la mine. Il faut dans un premier temps souligner ce que l'on nomme généralement la littérature grise, parmi laquelle la collection complète des Annales des Mines (depuis 1798), les différentes publications de la Société de l'Industrie minérale ; des publications étrangères telles que Glückauf ou Coal Age sont une mine d'informations sur la géologie des bassins miniers charbonniers ou autres, les techniques d'exploitation, les recherches en matière de sécurité, les inventions ou procédés. La bibliothèque dispose également de nombreux cours d'exploitation des mines destinés à l'enseignement des ingénieurs. Sur les aspects liés à la géologie minière, il convient de mettre en avant le fonds du service géologique du groupe de Valenciennes des HBNPC qui regroupe l'ensemble des coupes et profils des fosses de la Compagnie des Mines d'Anzin mais aussi les coupes de terrains, plans de serrement ou dossiers de sondages de la même Compagnie. Parmi les fonds, on peut également citer les cartes de concessions, les différents plans du sous-sol établis par les Compagnies, les reportages photographiques liés aux campagnes de sondages des HBNPC. Les chercheurs disposent aussi des principales études géologiques et minières publiées notamment dans le Bulletin des services de la carte géologie de France et des topographies souterraines, de traités sur le gisement, d'études sur la structure du gisement. Le Centre conserve des archives de géologues et de géomètres tels que par exemple le fonds de Jacques Chalard, ingénieur géologue, chef des études géologiques aux HBNPC.

Figure 3

Figure 3

Carte du gisement de la concession d'Aniche, s.d. © Centre Historique Minier (prêt ANMT).
 
Aniche Concession coal mine map (without date). © Centre Historique Minier (prêt ANMT).

IV. — Conclusion

Le premier utilisateur des fonds d'archives est le Centre Historique Minier lui-même à travers ses activités de programmation et de recherches que ce soit dans les expositions permanentes et temporaires mais aussi les publications et les colloques. Le Centre ouvre également ces archives au public depuis 1984 dans son centre de ressources documentaires. Une centaine de chercheurs est ainsi accueillie chaque année. Ce sont principalement des universitaires régionaux ou nationaux, de tous les niveaux de la licence au doctorat et de toutes les formations : architecture, droit, sciences humaines, sciences, médecine, écoles d'ingénieurs… Ces chercheurs sont aussi des professionnels de l'aménagement du territoire, de la culture, du monde de l'édition, du cinéma ou des médias ainsi que des particuliers qui souhaitent retracer la vie de leur lieu de travail, des événements précis ou éléments anecdotiques ou obtenir des compléments d'information suite à leur visite du musée.

Remerciements. — Deux relecteurs ont permis d'améliorer la présentation et le contenu de cet article, Francis Meilliez (Université de Lille) et un relecteur anonyme.

Bibliographie

DEBRABANT V. & PARIS A. (2003). — Le Centre Historique Minier de Lewarde, siège de ressources documentaires et foyer de recherches. In : VARASCHIN D., Travailler à la mine, une veine inépuisée. Artois Presses Université, Arras : 13-14.

DUBUC A. en collaboration avec KUHNMUNCH A., LE FOLL T. & SPRIMONT K. (1994). – Le Centre Historique Minier de Lewarde : un musée de la mine sur le site de la Fosse Delloye. Musées et collections publiques de France, 203 : 6-13

Illustrations

  • Figure 1

    Figure 1

    Coupe de la Fosse de l'Eclaireur, Compagnie des Mines de Douchy, 1885. © Centre Historique Minier (prêt ANMT)
     
    Geological cross-section of the L'Eclaireur Colliery, Douchy Mining Company, 1885. © Centre Historique Minier (prêt ANMT)

  • Figure 2

    Figure 2

    Sondage du Grand Quesnoy à Vieux-Condé, 1966. © Centre Historique Minier (prêt ANMT).
     
    Borehole of Le Grand Quesnoy (Vieux-Condé), 1966. © Centre Historique Minier (prêt ANMT).

  • Figure 3

    Figure 3

    Carte du gisement de la concession d'Aniche, s.d. © Centre Historique Minier (prêt ANMT).
     
    Aniche Concession coal mine map (without date). © Centre Historique Minier (prêt ANMT).

Citer cet article

Référence papier

Virginie Malolepszy, « Le centre historique minier, centre de ressources pour la recherche », Annales de la Société Géologique du Nord, 24 | 2017, 51-54.

Référence électronique

Virginie Malolepszy, « Le centre historique minier, centre de ressources pour la recherche », Annales de la Société Géologique du Nord [En ligne], 24 | 2017, mis en ligne le 25 mai 2022, consulté le 17 mai 2024. URL : http://www.peren-revues.fr/annales-sgn/870

Auteur

Virginie Malolepszy

Centre Historique Minier, Fosse Delloye, 59287 Lewarde ; e-mail : vmalolepszy@chm-lewarde.com

Droits d'auteur

CC-BY-NC