Les minières néolithiques de silex de Spiennes sont situées dans une région riche en silex crétacés, le Bassin de Mons en Belgique. Celle-ci a vu naître et se développer sur son pourtour plusieurs sites spécialisés dans l'extraction et la taille du silex. Le plus connu d'entre eux, le plus vaste et le mieux investigué, est le site de Spiennes dont l'exploitation débute aux alentours de 4 300 ans avant notre ère, à l'époque de la culture de Michelsberg (4 300 à 3 600 ans avant notre ère) (Collet et al., 2008 ; Collet, 2014). L'activité minière s'y poursuit ensuite, apparemment sans hiatus, jusqu'aux alentours de 2 900-2 700 ans avant notre ère. D'après les déchets de taille présents en surface, le site s'étend sur une centaine d'hectares. Il comprend trois secteurs miniers surplombant les vallées de la Trouille (Camp-à-Cayaux et Petit-Spiennes) et de la Wampe (Versant de la Wampe). Le nombre exact de structures d'extraction est inconnu mais s'élève certainement à plusieurs milliers. Leur type varie en fonction de facteurs géologiques ou des matériaux recherchés. Là où le silex est facilement accessible, de simples fosses et des exploitations à flanc de vallée ont été creusées. Là où il est profondément enfoui, les mineurs ont foncé des puits d'accès étroits, de l'ordre d'un mètre de diamètre, qui s'enfoncent verticalement jusqu'à 6, 10 et même 16 m de profondeur. A leur base, se déploient de courtes galeries d'extraction, creusées à l'aide de pics en silex ou en bois de cerf (Fig. 1). La surface souterraine exploitée varie de 20 à 45 m². Dans le secteur du Camp-à-Cayaux, certains puits traversent plus de 15 bancs de silex, délaissés par des mineurs décidés à exploiter des dalles de silex massives situées à 16 m sous terre.
Comme dans les autres centres d'extraction et de taille, le silex extrait a servi à l'élaboration de produits spécifiques. A Spiennes, il s'agit de lames de hache et de lames, qui peuvent atteindre 25 cm de long. La diffusion extrarégionale de ces productions de grande qualité reste encore aujourd'hui une question ouverte, en raison de la difficulté à identifier l'origine géographique des silex du Crétacé. Il est cependant évident que de telles exploitations dépassaient largement les besoins locaux.