Le Virgile de Columelle. Une lecture optimiste des Géorgiques

DOI : 10.54563/mosaique.778

Abstracts

Les Géorgiques occupent une place privilégiée dans le traité d’agronomie de Columelle, car l’agronome se pose en émule du poète dans son livre en vers et en continuateur du savant dans ses livres en prose. Mais la référence n’est pas neutre. Par un travail de refonte, sélection, coupe et contextualisation de citations empruntées à certains passages-clefs des Géorgiques (1, 145-146 ; 1, 197- 200), Columelle construit dans son ouvrage une lecture « optimiste » du poème de Virgile. Celle-ci vient étayer son argumentation, imprégnée par un stoïcisme humaniste proche de celui de Panétius, selon laquelle le travail humain, guidé par la ratio, a la capacité de maîtriser durablement la nature.

The Georgics play a major role in Columella’s treaty on agriculture, as the agronomist claims to emulate the poet in his tenth book in hexameters, and to be an heir to the scholar in his other books in prose. Yet these claims are not simplistic. By manipulating, selecting, cutting and changing the context of quotations taken from key passages in the Georgics (for example 1, 145-146 ; 1, 197-200), Columella gives an optimistic reading of Virgil’s poem. This supports his argument, permeated with a humanistic stoicism close to that of Panetius, that human labour, guided by ratio, is able to dominate Nature on a long-term basis.

Index

Mots-clés

Virgile, Columelle, réception littéraire, labor omnia uicit improbus, agronomes romains

Keywords

Virgil, Columella, literary reception, labor omnia uicit improbus, Roman agronomists

Text

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References

Electronic reference

Marine Bretin-Chabrol, « Le Virgile de Columelle. Une lecture optimiste des Géorgiques », Mosaïque [Online], 3 | 2010, Online since 01 mars 2010, connection on 14 juillet 2025. URL : https://www.peren-revues.fr/mosaique/778

Author

Marine Bretin-Chabrol

Marine Bretin-Chabrol est maître de conférences à l’Université Jean Moulin-Lyon 3 et membre du CEROR depuis 2009. Fondant une réflexion d’ordre anthropologique sur une étude sémantique, elle s’est intéressée, dans sa thèse, aux métaphores végétales de la filiation employées dans les textes romains d’époque classique (stirps, suboles, propago, inserere…) afin de montrer comment des images apparemment banales, empruntées au lexique botanique (la souche, les branches…) véhiculaient en fait une conception du lignage fortement orientée (patrilinéaire et conservatrice). Cette recherche l’a également amenée à lire les œuvres des « agronomes romains », et à s’interroger sur les méthodes et les représentations développées par les savants antiques pour élaborer et transmettre leurs connaissances botaniques.

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