Les espaces du commerce des coupes à boire au VIe siècle av. J.-C
DOI : 10.54563/mosaique.867
Abstracts
Peu d’indices permettent de comprendre le déroulement pratique de la vente des vases grecs. La notion d’espace permet d’aborder beaucoup de ses aspects et de clarifier un peu les éléments dont nous disposons. À l’échelle locale, le lieu de la vente dans ses aspects matériels reste difficile à définir, malgré un mince ensemble d’indices archéologiques et iconographiques. La répartition des coupes dans Athènes, à l’époque archaïque, permet d’esquisser une carte de leurs destinations locales, liées évidemment à leurs usages. Lors de la vente à grande distance, l’espace géographique s’élargit mais les indices archéologiques restent maigres malgré la masse énorme de coupes recueillies. C’est lorsqu’on veut expliquer la carte de distribution des coupes de Cassel que des éléments intéressants, mettant en relation la production et la vente, apparaissent. Les épaves confirment partiellement ces hypothèses tout en offrant le témoignage de réseaux de commerce. On constate la part importante des activités de cabotage en Méditerranée occidentale, tout comme l’importance des axes fluviaux pour la redistribution. Le bateau semble ainsi privilégié dans les transports de vases à toutes les échelles de vente, rendant probable une adaptation de la production à ce mode de transport.
There is not much evidence that would help understand the trade of Greek vases. The notion of space allows us to deal with most aspects and to clarify them. On a local scale, the place of sale in its material aspects remains elusive, despite a thin set of iconographic and archaeological evidence. The distribution of cups in archaic Athens allows us to sketch a map of their local destinations, which is obviously related to their use. As far as long distance sale is concerned, geographical space widens and archaeological evidence remains scarce despite the enormous amount of cups collected. However, when we want to explain the distribution map of Cassel cups, interesting elements linking production and sale come to the fore. The shipwrecks partially confirm these hypotheses and offer the evidence of some trading networks. For the redistribution, coastal navigation in the western Mediterranean, as well as river sailing seem to have been crucial. At all levels of exchange, shipping seems to have been the major way of transport, which probably had had an impact on the way of manufacturing the vases.
Index
Author's notes
Cet article est le résultat d’une présentation effectuée le 9 avril 2009 au laboratoire HALMA-IPEL – UMR 8164 (Lille3, CNRS, MCC) dans le cadre du séminaire L’Archéologie des espaces économiques (responsables : A. ESPOSITO, G. SANIDAS)
Text
References
Electronic reference
Anne Tichit, « Les espaces du commerce des coupes à boire au VIe siècle av. J.-C », Mosaïque [Online], 4 | 2010, Online since 01 juillet 2010, connection on 11 décembre 2024. URL : https://www.peren-revues.fr/mosaique/867
Author
Anne Tichit
Doctorante au laboratoire HALMA-IPEL – UMR 8164 (Lille 3, CNRS, MCC) et membre scientifique de l’École française d’Athènes (Grèce), Anne Tichit prépare un doctorat, sous la direction d'Arthur Muller, intitulé : « Des mains aux lèvres. Le marché de la coupe à boire dans la Grèce de l’Archaïsme récent (VIe s. av. J.-C.) : production, diffusion, consommation ». À travers l’étude d’un produit d’artisanat, la coupe à boire, fabriqué dans tous les centres exportateurs de Grèce continentale et de large diffusion au VIe s. av. J.-C., elle aborde l’archéologie de la vie économique. Elle souhaite mettre en relation la production avec le mode de commercialisation des vases et cherche à déterminer dans quelle mesure la notion de marché est applicable à l’artisanat des vases à la fin de l’Archaïsme grec. Participant à des missions d’étude de matériel recueilli dans des sanctuaires, elle est aussi amenée à réfléchir sur les systèmes votifs et la vie religieuse en Grèce antique.
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