Car puis ce temps n'ay acquis seulement / Fors paine et deuil, regret, gemissement : Médée et l’héroïde en langue française dans les XXI Epistres d’Ovide d’Octovien de Saint-Gelais (fin xve siècle)

  • Car puis ce temps n'ay acquis seulement / Fors paine et deuil, regret, gemissement : Medea and the French Heroide in the XXI Epistres d’Ovide by Octovien de Saint-Gelais (Late 15th Century)

DOI : 10.54563/bdba.1907

p. 121-134

Résumés

Le présent article entend étudier l’exemple de l’héroïde de Médée dans sa traduction française par Octovien de Saint-Gelais. Le poète s’écarte de la reproduction fidèle et littérale d’Ovide pour amplifier certains passages caractéristiques de la représentation de Médée comme sujet souffrant. À travers la représentation de Médée se lit une réflexion sur la manière de dire la passion amoureuse en langue française.

This article intends to study the example of Medea’s heroide in its French translation by Octovien de Saint-Gelais. The poet departs from Ovid’s faithful and literal reproduction to amplify certain characteristic passages in the representation of Medea as a suffering subject. The representation of Medea is a reflection on the way in which love passion is expressed in French.

Plan

Extrait

La figure de Médée a fait l’objet d’une réception complexe au Moyen Âge. Stefania Cerrito a montré comment la conception du personnage a pu varier entre vision positive de la magicienne et vision cruelle dans la lignée de la version d’Euripide. La Colchidienne n’est pas uniquement l’autrice d’un scelus nefas qui la priverait de son humanité et qui, par corollaire, en fixerait une image strictement monstrueuse, impassible à toute autre interprétation du mythe. Ainsi, au cours du Moyen Âge, diverses dynamiques de sélection sont à l’œuvre dans le processus de représentation du personnage. Nous souhaiterions ici étudier la figure de Médée à la fin du Moyen Âge, plus particulièrement dans la traduction des Héroïdes d’Ovide par Octovien de Saint-Gelais dans les dernières années du xve siècle. Le poète-traducteur retient comme texte-source les lettres d’Ovide, où Médée apparaît comme une amante esseulée, sujet et objet de son propre discours. Ce choix n’est pas un hasard et sa traduction m...

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Référence papier

Nicolas Mazel, « Car puis ce temps n'ay acquis seulement / Fors paine et deuil, regret, gemissement : Médée et l’héroïde en langue française dans les XXI Epistres d’Ovide d’Octovien de Saint-Gelais (fin xve siècle) », Bien Dire et Bien Aprandre, 38 | 2023, 121-134.

Référence électronique

Nicolas Mazel, « Car puis ce temps n'ay acquis seulement / Fors paine et deuil, regret, gemissement : Médée et l’héroïde en langue française dans les XXI Epistres d’Ovide d’Octovien de Saint-Gelais (fin xve siècle) », Bien Dire et Bien Aprandre [En ligne], 38 | 2023, mis en ligne le 08 décembre 2024, consulté le 28 avril 2024. URL : http://www.peren-revues.fr/bien-dire-et-bien-aprandre/1907

Auteur

Nicolas Mazel

Laboratoire CIHAM-Lyon 2 (UMR 5648) et Centre d’Études Médiévales (Genève)

Droits d'auteur

CC-BY-NC-ND