Voici un ouvrage facile à lire, qui permettra à tous – et notamment aux collégiens, lycéens et étudiants indécis – de rêver à une carrière dans « la scientifique » ! En effet, l’auteur est parti du constat que la plupart des technologies utilisées par la police scientifique sont des outils couramment employés dans les reconnaissances géologiques. À condition d’en avoir les moyens financiers, certes ! Faites des études de géologie et vous deviendrez un scientifique forensique. En effet les auteurs nous apprennent que les sciences forensiques sont maintenant bien reconnues comme une des disciplines nécessaires à la caractérisation de la matière, quelle qu’elle soit. À quoi il faut ajouter de la patience, de la ténacité et une pincée de perspicacité. « Élémentaire, mon cher Watson ! »
Facile à lire, disais-je : enfin un bouquin de géophysique sans la moindre équation ! Bon, vous ne comprendrez pas comment ça marche, mais le cumul d’expériences « sur le terrain » illustre bien à quoi ça sert. Vous n’apprendrez rien sur la langue sikh (forensique ?), mais vous comprendrez encore un peu mieux, un peu plus vite que vos proches, les démarches mises en scène dans une multitude de séries policières. Hormis l’analyse des empreintes génétiques, hors sujet dans cet ouvrage, il semble ne manquer aucune méthode d’analyse géophysique ou géochimique. Même les techniques aéroportées donnent lieu à des exemples. Le lecteur comprendra bien que certaines dénominations aient dû être omises, car il ne s’agit pas d’un jeu, mais bel et bien d’identification de matériau, dans un contexte dramatique le plus souvent. Les progrès technologiques, notamment la miniaturisation des appareils d’analyse, conduisent à utiliser les sciences forensiques dans des situations de plus en plus complexes, variées, et donc fréquentes.
L’ouvrage est également intéressant par l’illustration de la méthode scientifique : les indices peuvent s’accumuler, mais tant qu’une preuve irréfutable n’est pas sur la table, ce ne sont que des indices. Et chaque expérience vient nourrir le corpus des savoir-faire.
L’illustration des techniques de thermographies aurait pu s’enrichir d’un exemple de suivi thermique d’un terril en combustion, à côté des fuites thermiques dans le bâti. Je n’ai trouvé qu’une seule erreur de localisation géographique. Le principal regret – choix éditorial – est qu’une partie de l’illustration est en nuances de gris. Le flou est peut-être utile pour la discrétion de l’enquête, mais ça n’arrange pas le lecteur. Un cahier central avec des images colorées est le bienvenu. Et, fidèle à son habitude, l’auteur a mis un glossaire, toujours très utile.
Un ouvrage à mettre entre toutes les mains, un peu pour s’émerveiller. Mais pour les jeunes cet ouvrage peut être une source d’inspiration pour une orientation professionnelle.
