Après des années de publication exclusive de numéros thématiques, la revue Lexique a décidé d’entamer en 2019 la publication de volumes non thématiques (‘varia’). Le présent numéro 24 est le premier s’inscrivant dans cette dynamique.
Dix articles ont été soumis en réponse à l’appel à publication qui a été envoyé à l’automne 2018. Quatre parmi ces soumissions composent le présent volume, illustrant la diversité des thématiques et spécialités qui peuvent être associées au terme lexique.
Amelie Depierre propose une analyse terminologique des noms utilisés dans une trentaine de langues différentes pour désigner deux espèces d’oiseaux à tête noire, sylvia atricapilla et sylvia melanocephala. Pour ce faire, elle s’appuie sur des corpus élaborés spécifiquement pour cette étude, et sur la notion d’archi-concept telle qu’elle a été définie par Thoiron (1994), révélant ainsi l’unité dissimulée derrière la variété des dénominations utilisées.
Dans son article, Nicolas Ruytenbeek se penche sur l’utilisation de mitigations lexicales et morphosyntaxiques telles qu’elles se présentent dans les requêtes électroniques que les étudiants d’université adressent à leurs enseignants. Prenant appui sur un corpus composé de 150 de ces requêtes (mis à disposition des lecteurs), il met à jour une grande diversité d’items lexicaux permettant d’atténuer la menace qu’une requête représente pour la face négative du destinataire.
Denada Juka, de son côté, élabore une analyse sémantique du verbe raconter, s’appuyant d’une part sur le traitement qui en a été proposé par le dictionnaire de Dubois & Dubois-Charlier (1997), et d’autre part sur l’analyse d’un corpus construit à partir de trois ouvrages. Elle propose, à partir de cet examen, un traitement cartographique de la polysémie de ce verbe.
L’article de Claudine Salinas-Kahloul, enfin, s’appuie lui aussi sur le travail conduit par Dubois & Dubois-Charlier (1997). Il est consacré à la polysémie associée à quatre verbes de couleur : rougir, bleuir, verdir et jaunir, que C. Salinas-Kahloul propose d’analyser comme des verbes supports véhiculant un sens intensif au sein de la construction qui les héberge.
Ces quatre articles sont accompagnés de deux recensions d’ouvrages, composées par deux membres de notre comité de rédaction : Gerhard Schaden et Christopher Pinon. Le premier propose une analyse de l’ouvrage The Grammar of Expressivity, publié en 2019 par Daniel Gutzmann ; le second nous offre sa lecture du manuel Meaning: A Slim Guide to Semantics, écrit par Paul Elbourne en 2011.
De nombreuses personnes ont contribué à l’émergence de ce numéro, qui est le produit d’un étroit travail collaboratif ; qu’il me soit permis, pour conclure cet avant-propos, de remercier celles et ceux qui ont contribué d’une manière ou une autre à sa parution. Je tiens évidemment à remercier en premier lieu les auteur(e)s des travaux qui nous ont été soumis, qu’ils aient ou non été retenus in fine dans ce volume, pour la confiance qui nous a été accordée. Ma gratitude va également aux éditrices en chef de la revue, Dany Amiot et Juliette Delahaie, pour l’impressionnant travail de soutien conduit ces derniers mois, notamment en ce qui concerne les activités de relecture, ainsi qu’à Nadège Sieckelinck, secrétaire de rédaction, pour la mise en forme définitive des documents et leur mise à disposition sur le site de la revue. Ce numéro a reçu le soutien de la direction du laboratoire STL et de son conseil ; ce soutien a entre autres pris la forme d’une aide financière à la mise en forme des articles, qui a bénéficié à Laurence Romain, que je remercie pour son travail de relecture. Édouard Neidenberger, pour son aide sur le plan technique, et Pierre Chauveau-Thoumelin, pour la conception de la couverture du numéro, doivent aussi être salués. Je remercie sincèrement les fondatrices et fondateurs de la revue et celles et ceux qui ont fait d’elle ce qu’elle est, notamment Pierre Corbin : nous capitalisons sur l’impressionnant travail que ces collègues ont accompli. Enfin, ce numéro n’aurait pu voir le jour sans l’aide inestimable de celles et ceux qui ont évalué les soumissions que nous avons reçues. A ce titre, je remercie Dany Amiot, Pierre Chauveau-Thoumelin, Gilles Col, Georgette Dal, Juliette Delahaie, Bernard Fradin, Jacques François, Zoe Gavriilidou, Marianne Kilani-Schoch, Véronique Lagae, Tatiana Larina, Maarten Lemmens, Juliette Linossier, Montserrat López Díaz, Marie-Sophie Pausé, Christopher Pinon, Louis de Saussure, Gerhard Schaden, Catherine Schnedecker, Fayssal Tayalati et Svetlana Vogeleer.