Megacities Institute1, avec la collaboration de la Toulouse Business School, a réalisé en mars 2018, une étude sur les nuisances dans 20 mégapoles dans le monde. En France, 941 personnes ont été interrogées en ligne, dont 43 % dans la région Ile-de-France, 20 % à Paris et 37 % dans le reste de la France.
La pollution de l’air arrive en première position des nuisances avec 86 % de réponses positives des Français, ex-aequo avec les incivilités et la saleté. Les embouteillages se classent en quatrième position avec 82 % et le bruit en cinquième position avec 73 %. 46 % des Parisiens déclarent être très perturbés par la pollution de l’air (38 % des Franciliens et 30 % des provinciaux). 10 % des Parisiens et des Franciliens disent ne pas souffrir du tout de la pollution (22 % en province).
Plus de 60 % des Français déclarent souffrir d’un symptôme physique lié à la dégradation de la qualité de l’air, qu’ils identifient d’abord par la présence du smog, un nuage grisâtre (75 %), puis par une mauvaise odeur (66 %) et enfin, par un picotement au niveau de la bouche et du nez.
Laurent Bertrandias, professeur à la Toulouse Business School, poursuit l’analyse en expliquant que « 85 % sont inquiets des répercussions à long terme de cette pollution atmosphérique sur leur santé (61 % des Parisiens sont même très inquiets, 54 % des Franciliens et 42 % des provinciaux) ». Ce résultat révèle une forme de résignation face aux effets de la pollution. Les nuisances sonores se révèlent moins génératrices de souffrances pour les Français avec néanmoins de fortes disparités puisque seuls 12 % des Parisiens déclarent ne pas en pâtir contre 23 % des Franciliens et 34 % des provinciaux.
C’est à l’intérieur des maisons que la qualité de l’air paraît la meilleure mais pas parfaite, tandis que les parkings sont considérés comme des lieux particulièrement pollués.
Cette prise de conscience des effets sur la santé s’accompagne d’un sentiment de responsabilité : les Parisiens (41 %) se sentent plus responsables d’agir pour améliorer la qualité de l’air que les Franciliens (30 %) et les provinciaux (33 %). Cependant, ils dénoncent également la responsabilité des villes et des entreprises. Ce sentiment de responsabilité est indépendant du type de moyen de transport (voiture, transport public…) utilisé au quotidien, par les Parisiens. 48,2 % des personnes interrogées souhaitent scolariser leurs enfants dans des zones peu polluées et 47,2 % sont prêtes à déplacer la localisation de leurs loisirs vers des zones peu polluées.
Les Français souhaitent avoir un meilleur accès aux mesures (70 %) qu’ils considèrent comme fiables (64 %). 86 % des Français voudraient accéder à des mesures en temps réel du lieu où ils se trouvent, mais seulement 12 % seraient prêts à payer pour un abonnement de quelques euros par mois pour une information en temps réel et localisée.