Entre puissance et faiblesse, les femmes dans le Florimont bourguignon

  • Between Power and Weakness: Women in the Burgundian Florimont

DOI : 10.54563/bdba.798

p. 151-166

Abstracts

Entre beauté et sagesse, entre puissance et soumission, le Florimont bourguignon nous donne une image ambiguë de la condition féminine, dans laquelle la femme, même lorsqu’elle possède de grandes qualités, notamment de sagesse ou de clergie, n’est finalement pas maîtresse de son destin, prise comme elle l’est dans un réseau de stratégies matrimoniales et dynastiques qui font écho dans la fiction, à la réalité du temps.

Between beauty and wisdom, between power and submission, the Burgundian Florimont gives us an ambiguous image of the feminine condition, in which the woman, even when she has great qualities, in particular wisdom or clergy, is ultimately not mistress of her destiny, taken as it is in a network of matrimonial and dynastic strategies which echo in fiction, the reality of time.

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Text

Inspirés de la version-source1, les personnages féminins du Florimont bourguignon jouent un grand rôle dans la narration, notamment dans les questions de mariage et d’héritage. Un rapide décompte des occurrences du mot femme montre qu’il est utilisé en priorité dans des expressions où il signifie ‘épouse’, ainsi, entre autres exemples, lorsque le géant Garganeüs parle de sa mère : des pirates la livrerent au roy Garoux mon pere, qui la prist a femme2. Nombre de ces couples se forment au cours de la narration, à la suite de négociations ou de conquêtes militaires : Philippe de Macédoine et la première Romadanapple, Florimont et la seconde Romadanapple, la femme de l’émir et le roi de Hongrie Candiobras, Philippe, fils de Florimont, promis à une Olimpias et en épousant une autre après la mort de la première. Nous nous demanderons si le Florimont bourguignon du fonds Wavrin3, né dans le contexte politique de la cour de Philippe le Bon, accorde un traitement spécifique aux personnages féminins. La beauté féminine est un trait récurrent, souvent source d’« amour de loin », parallèle à celui que fait naître la valeur chevaleresque du héros masculin, mais d’autres qualités pourraient, dans le cadre très contraint où s’inscrivent ces jeunes femmes, permettre l’apparition d’un espace de liberté et de décision plus spécifiquement féminin.

Beauté, sagesse et puissance

La beauté est le trait constitutif de toutes les femmes du roman, source de leur réputation et du désir de les conquérir comme pour la fille de Philippe, Romadanapple, que beaucoup de prétendants veulent approcher. Le caractère topique de ce trait descriptif en fait une formule obligée, éludant le plus souvent une véritable description : on ne connaît rien de ces jeunes femmes, sinon leur extrême beauté, ainsi dans le portrait de la jeune Romadanapple où revient en leitmotiv le polyptote belle/beaulté :

[…] la roÿne se fu delivree d’une moult belle fille […] Ainsy come elle croissoit que belle chose estoit de le voir ; tant estoit belle de son eage que ceulx qui le veoient se donnoyent merveilles de la grant beaulté qui en elle estoit apparant4.

Le même adjectif décrit les demoiselles qui entourent la femme de l’émir5 et la fée de l’Isle Celee, à la différence que c’est elle-même qui déclare à Florimont que plus belle femme de moy ne porrés querre ne trouver6. On sait que la beauté féerique est telle que traditionnellement elle sert de référence à celle de toutes les femmes.

Cependant, le texte développe davantage d’autres qualités des héroïnes : leur maintien social et surtout leur sagesse et leur savoir. La sagesse caractérise d’abord une femme plus âgée comme la mère de Florimont qui, consultée par son mari, le conseille en interprétant les songes, notamment liés à leur descendance :

[le duc Matakart] esvilla la ducesse sa femme et luy raconta sa vision, laquelle respondy au duc moult sagement, en luy disant : « Sire, par le voloir des dieux, arons ung hoir qui nostre païs deffendera et gardera de nos anemis7. »

Elle se manifeste aussi, toujours en faveur de l’avenir du royaume mais aux dépens d’une autre femme, lorsque la duchesse s’emploie à libérer son fils des amours de la fée : comment la ducesse en ouvra sagement8.

La fille de Philippe, élevée par Chyprienne, natisve de Nicosye en Chypre9, est présentée comme une femme cultivée, tant en histoire – elle connaît batailles et istoires – qu’en amour – elle lit des Arts d’aimer qui l’inspirent dans sa relation avec le héros –, au maintien parfait en société, notamment par l’art de la conversation :

La belle fille commanchoit fort a croistre et tousjours en beauté, sy fu la pucelle sy bien par Cyprienne nourrye que merveillez estoit de voir son sens, son maintieng et sa contenance, car de touttes choses savoit aparler. Elle fu moult bien enparlee et raemplye de touttes bonnes vertus et estoit tant amee de tous que nulz n’estoit qui ne l’amast et tenist chiere. Moult volemptiers lisoit es livres de l’art de battailles et d’istoires mais plus volemptiers lisoit es livres de l’a[r]t d’Amours que de aultre chose ; tant estoit la pucelle sage, simple et debonnaire, que de la bonté et biauté qui en elle estoit s’espandoit la renommee d’elle par les rengnez estrangez10.

Le chapitre suivant, dont le titre renvoie aux deux traits principaux qui caractérisent la jeune fille : De la grant biauté et sagesse qui fu en la pucelle Romadanapple11, confirme cette réputation, déjà parfaite malgré la jeunesse de Romadanaple :

La pucelle Rommadanapple ot dix ans passés, laquelle savoit de clergie et de science otant que oncques pot savoir pucelle de son eage, et tant que les prinches de pluiseurs paÿs vindrent veoir le roy adfin de voir sa belle fille. […] La pucelle estoit moult sage et bien aprise, sa renommee estoit espandue par tous païs que chascun le looit et prisoit12.

Ces qualités sociales et intellectuelles forment sa bonté, sa valeur, qui s’explique par sa naissance (debonaire) et sont la source de sa renommée et de l’amour, à la fois affection et passion amoureuse, qu’elle fait naître autour d’elle.

Le savoir de la fée et de la femme de l’émir leur donne une puissance fondée sur les arts magiques et l’utilisation d’onguents guérisseurs : la fée indique à Florimont que la graisse qui se trouve autour du cœur du monstre marin soignera ses blessures ; la dame de Clavegris donna au roy une boiste d’or, plaine d’un mult precieux onguement par coy du chastel de Clavegris le roy Flourimont pooit entrer et issir13, c’est-à-dire un onguent d’invisibilité qui permet à Florimont et à ses hommes de passer sans encombres le dispositif compliqué qui garde la forteresse : Solimant lor bailla de l’oingnement, dont ilz se oignirent tous, puis passerent les portes et les lions que oncques samblant de mal faire ne leur firent14. Si la dame de Carthage n’est pas une fée, elle dispose de connaissances, peut-être liées à son origine orientale15, et d’un pouvoir qu’elle essaie d’utiliser à la fois pour son propre plaisir, afin de séduire le héros aux dépens d’un mari qui l’enferme, et pour aider Florimont à accroître son pouvoir en conquérant la place-forte.

Quant à la fée, outre ses pouvoirs magiques, elle affirme être par elle-même, sans présence d’un seigneur, une puissante dame : je suis dame et roÿne de l’Isle Chelee16, qui paraît mener librement sa vie et ses amours : pour l’amour de toy ay passé la mer17, et est susceptible de faire de son amant un roi : Se tu t’en voelz venir avoec moy demourer, demain te feray roy et je seray roÿne18.

Pouvoir réel ou illusoire ?

Mais malgré la séduction qui émane à la fois de leur beauté et de leur sagesse, alors même qu’elles détiennent un pouvoir, comme reine, fille de roi, épouse de duc ou d’un puissant émir, ces femmes vivent à l’écart de la société, isolées par l’action d’un homme, parfois un ennemi agresseur mais souvent un mari ou un père.

Il est frappant de voir en effet que la plupart des femmes du Florimont bourguignon apparaissent dans un lieu clos ou sont soumises à des contraintes. L’exemple le plus caractéristique est celui de la reine de Carthage, qui vit avec ses demoiselles et ses pucelles à l’intérieur d’un véritable harem gardé par des eunuques, au sommet d’une forteresse protégée par des mécanismes complexes et des lions :

Par dessus du hault estage sont ceulx qui ont la charge et conduite de aller par my l’isle veoir et adviser quy y vient, ne quy y arive. Ilz sont vingt homes qui tous sont chastrés, pour ce que ilz sont souvent alant et venant devant la femme et la fille de l’amiral19.

Pour son plus grand malheur, Solimant, fait prisonnier par l’émir, a été afolé pour devenir le gardien de la femme et de la fille de celui-ci, comme une sorte de chef des eunuques, ce qui explique d’ailleurs son désir de vengeance et sa trahison :

Nous fusmes deux freres, filz d’un riche conte. Mon seigneur nous fist le plus grant desplaisir et le plus grant deshonneur du monde, car tous deux nous fist affoler. Il nous bailla sa femme en garde, dont mon frere en moru de doel et moy euisse volu morir20.

On pourrait considérer cette réclusion comme un trait dû au caractère oriental du château de Clavegris, mais on constate que la jeune Romadanapple fait elle aussi l’objet d’une surveillance étroite, cette fois de la part de son père, qui la fait garder par sa nourrice :

Mais le roy, qui moult sages fu, ne volt souffrir que homme estrange parlast a elle et moult en charga a Chyprienne que homme, quelque qu’il fust, ne s’approsast ne tenist parolle a elle, quelque grant qu’il fust. Sy luy dist : « Maistresse, ma fille est moult belle ; pour ce vous deffens que homme a elle ne parle, car de tel se porroit enamourer que je n’aroye point le loisir de les departir21.

Bien que le texte justifie cette action par la sagesse de Philippe de Macédoine, on peut s’interroger sur cette relation père-fille, qui évoque, certes sur un mode moins tragique et violent, l’histoire d’Apollonius de Tyr qui, lui aussi, impose aux prétendants d’une fille pour laquelle il éprouve un amour excessif, des épreuves (une énigme) où la plupart trouvent la mort22. Certes, il ne s’agit ici que de servir le roi Philippe pendant trois ans avant de pouvoir établir avec Romadanapple une relation qui se limitera à la voir et à recevoir d’elle un baiser :

Il fist pupblyer par toutte sa terre que se nulz estoit quy sa fille volsist voir, que il le venist servir a sa court trois ans entiers, pour tant que chevalier soit. Et au bout de trois ans, verra la pucelle sy la baysera, puis, quant venra au deppartir, le roy luy donra de ses biens tant que content sera de luy23.

Mais on voit quel parti le père tire de la séduction qu’exerce sa fille, puisqu’il y gagne de nombreux jeunes chevaliers à son service, qui lui doivent de plus reconnaissance (pour avoir vu la jeune fille et reçu des cadeaux) et qu’il pourra solliciter à l’avenir en cas de danger ; le héros en jouera à son profit en exigeant de voir la jeune fille avant d’aider le roi Philippe dans son combat contre l’agresseur hongrois.

On peut ajouter qu’avant sa délivrance par Florimont lorsqu’il tue le monstre marin, la puissante fée de l’Île Celee ne peut quitter son île à cause de la présence de ce monstre qui a auparavant détruit sa famille : Mon anemy avés ochis, le monstre que moult de maulx m’a fais, car ochis m’a mon pere et mon frere et mon serouge24. Même si en apparence, c’est elle qui décide de faire de son libérateur son ami : soyés amis et jou amye25, la fée reste liée à ce monde clos.

Certes, chacune de ces femmes cherche à se libérer de ces contraintes, voire à imposer une forme de pouvoir sur les hommes. Si cette action est visible chez la fée, elle se manifeste aussi dans les tentatives de Romadanapple et de la femme de l’émir de trouver une forme de liberté d’action. Mais s’agit-il pour autant d’un véritable pouvoir ?

Libérée par Florimont, la fée exerce à son tour une contrainte sur le jeune homme, qu’elle asservit par une relation courtoise fondée sur le secret. Cependant, même si elle est la suzeraine d’un royaume dont elle est la seule héritière (ja n’y a il plus d’oir que moy) et qu’elle offre au héros26, peut-on dire pour autant qu’elle peut pleinement exercer ce pouvoir ? Son royaume appartenant à l’Autre monde, sa puissance ne peut se réaliser que dans un isolement du monde des hommes. C’est pourquoi la fée tente de retenir le héros auprès d’elle et lui conseille de mentir à ses parents : On peult bien mentir pour s’amye car Amours pas ne le deffent27 ; mais elle échoue, cette relation ne pouvant convenir dans un monde où le mariage est d’abord un échange politique et social avant d’être la réalisation d’un amour. Aimer la fée supposerait que Florimont abandonne les siens, qu’il choisisse entre ses parents, dont il est le soutien et l’avenir, car il doit donner des héritiers au duché d’Albanie, et son amour pour la fée. Le texte présente ce choix sous la forme d’un combat allégorisé entre Amour et Pitié : Amour et Pitey se combattent en luy : Pitey de laissier son pere et sa mere et Amour de abandonner sy belle amye28. On reconnaît ici un schéma présent dans les romans en vers antérieurs, notamment dans le Bel Inconnu, celui du héros pris entre « la fée » et « la reine » ; mais si le roman de Renaut de Beaujeu29 se termine par une fin ouverte, où peut-être la fée et son amour passionné l’emporteront sur l’amour socialisé de la « reine », ici le pouvoir familial s’exerce sur le héros aux dépens de la fée. L’action de sa mère – et de son père spirituel, son maître Flocart, qui l’engage à redevenir un guerrier – va trancher le débat intérieur du héros en faveur du monde terrestre, contre les tentations de l’Autre monde, pour favoriser un destin qui ne peut être que matrimonial. Malgré sa puissance suzeraine et ses pouvoirs magiques, la fée est vaincue30.

Elle conserve cependant pendant un temps une forme d’influence sur le héros. Si la sagesse de la duchesse Ydorie permet à son fils d’être libéré de cette relation (comment la ducesse en ouvra sagement, selon le titre du chapitre LI31), Florimont devient après leur séparation le Povre perdu, nom qui lui vient directement des dernières paroles que lui adresse la fée : Flourimont, plus ne puis cy estre. Perdu m’as et toy perdu32. C’est donc en quelque sorte la fée qui lui donne ce nouveau nom jusqu’à ce qu’un nouvel amour, la rencontre de la jeune Romadanapple – la « reine », puisqu’elle est fille de roi et héritière d’un royaume – efface l’amour féerique. Pour un temps, l’abandon de la fée non seulement change l’identité de Florimont, mais, selon ses propres dires, le fait disparaître en tant que tel du monde des vivants, produisant la déchéance de son duché ; c’est ce qu’il explique au prince Rissus, rencontré alors qu’il se nomme le Povre perdu, lorsque celui-ci lui demande des nouvelles du fils du duc Matakart, c’est-à-dire de lui-même :

– Sire, ce dist le Povre Perdu, troys ans y a que par decha ne fu veus ne trouvés, car moult lonc temps avoit la dame de l’Ille Celee amee et chier tenue, laquelle en la parfin l’emmena avoec elle, par coy la terre est destruitte principalement et apovrye et tant que le duc son pere n’a pas, que chevaliers et bourgois, la value de vingt quatre, tant en est le duc apovris, et vivent en grant povreté33.

La jeune Romadanapple cherche elle aussi à maîtriser la relation qu’elle va entretenir avec le Povre perdu. Florimont accompagne sous ce nom le prince Rissus, duc de Calabre et seigneur de terre de Labour, qui désire affronter l’épreuve imposée par Philippe aux soupirants de sa fille34. Mais sa réputation vient aux oreilles de la jeune fille qui s’éprend de lui35. Poussée par cet amour, elle envisage d’agir car, si son père utilise pendant trois ans à son service les prétendants de sa fille, elle-même ne désire pas attendre aussi longtemps : Riens ne me pourfitera sa prouesse se attendre voelt et servir trois ans pour moy voir36. Le texte nous fait connaître les réflexions de la jeune fille : Ainsy se devisoit la pucelle en luy meïsmes, que oncques de la nuit ne pot reposer ne dormir37. Ces monologues intérieurs opposent la volonté d’agir et la conscience que ses actes peuvent être jugés comme folie : tantôt la conscience de sa dignité de fille de roi face à un soudoier inconnu la transforment en « orgueilleuse d’amour », ce qu’était déjà la Romadanapple de la source en vers, à l’image de son modèle, la Soredamor du Cligès ; tantôt en revanche, elle met au premier plan la valeur du jeune homme qu’elle aime, ce qui justifie son amour. La sagesse de la jeune fille, sur laquelle a insisté le texte, et son désir d’exprimer et de mener à bien la relation amoureuse à laquelle elle aspire, vont la conduire à se jouer du cadre contraint imposé par son père. Sa volonté rejoint d’ailleurs ici celle de Florimont, qui n’accepte de combattre pour le père que s’il voit auparavant sa fille – la situation militaire favorise ce chantage, car Philippe est attaqué par le roi de Hongrie. Dans le cadre d’une relation courtoise comportant diverses étapes – du regard échangé qui fait oublier au héros ses anciennes amours38 jusqu’à la réunion dans un même lit sans que rien de « déshonorant » ne se passe, comme l’a demandé Cyprienne à la jeune fille –, Romadanapple reste fidèle à son amour malgré les interventions de sa nourrice et de sa mère. Face à Cyprienne qui lui reproche d’aimer un povre soldoier39, elle argumente et résiste, allant jusqu’à menacer de mourir40, au point que sa maîtresse est obligée de reconnaître ses qualités rhétoriques : Damoiselle […] de respondre savés assés41 ! De même elle résiste à sa mère qui lui reproche de nuire à son lignage par cette relation avec un inférieur42 ; ayant convaincu Cyprienne, elle instaure avec le Povre perdu une relation secrète grâce à l’aide de sa nourrice et à l’intermédiaire de Dulfis :

Moult fu leur amour secrete et loiaulment celee tout sans damage, ne sans honte, ainsy que raconte l’istoire, que oncques par losengier ne fu leur amour muee ne changie, che que souvent n’avient43.

Par rapport au texte en vers, la prose supprime un certain nombre d’éléments dans sa description du personnage, notamment la méditation sur son nom, imitée de la Soredamor du Cligès – le fait que Roma inversé donne amor44 tandis que les dernières syllabes, elles aussi inversées, peuvent se lire plena, ce qui lui permet d’interpréter son nom comme signifiant plena d’amors45 –, ainsi que la comparaison du sentiment amoureux avec un arbre allégorique planté au cœur de la jeune fille46 ; en revanche, la prose la montre bien enparlee47, en conservant les discussions avec Cyprienne et avec sa mère, alors qu’elle réduit fortement, ou même supprime, les lamentations du héros48.

Cependant si cette relation amoureuse réussit et si elle aboutit à un mariage, c’est que la volonté du héros et celle de son amie se rejoignent dans un but commun ; la relation courtoise, sans doute calquée sur les livres que lit la jeune fille, s’affranchit un temps de la contrainte imposée par le père, mais aboutit finalement à un couple socialement équilibré : le mariage de la fille d’un roi et d’un héros guerrier qui n’est pas un povre soldoier perdu mais le fils d’un duc auréolé de ses exploits passés.

Plus curieuse, voire ambiguë, apparaît la relation entre ce même Florimont et la femme de l’émir de Carthage, favorisée par Solimant, le gardien du harem de Clavegris :

La desus au desrain estage trouverés une moult belle feme et sa fille et ses pucelles ; femme est a l’amiral de Cartage. Se d’elle vous savés acointier, moult volemptiers vous verra et sy vous avera moult chier, tellement que bien porrés faire ouvrir la porte et les lyons faire jesir et a chely que vos voldrés, ferés cheans entrer et issir, sans trouver nul qui vous destourbe49.

La relation amoureuse qui s’instaure entre la dame de Cartage, ses dames, ses pucelles dont moult en y avoit de belles et de courtoises50 et les compagnons de Florimont paraît marquée de la liberté courtoise et se fonde sur l’accueil non contraint des libérateurs que les jeunes femmes reçoivent moult joieusement51. Florimont pousse même le roi de Hongrie Candiobras à courtiser la fille de l’émir : [Le roy] s’ala seoir prés d’elle et puis tous les aultres barons s’alerent seoir emprés les dames et les pucelles, dont moult y ot grant plenté52. Elle est cependant, il ne faut pas l’oublier, un épisode dans une guerre de conquête. La femme de l’émir permet à Florimont et à ses hommes d’accéder au grant tresor de l’amiral, en fournissant au héros un onguent magique, et lui promet le fort chastel de Clavegris53, si Florimont l’épouse. Il s’agit ici encore d’un amour né de la réputation du jeune homme :

de vous ay oÿ tant de biens dire, d’onneur et de grant courtoisye que la chose seroit bien grande que vous voldroie refuser, que ja par moy n’en serés escondis54.

Mais ici la femme est flouée ; Solimant prétend mensongèrement que Florimont aime la dame de Carthage depuis longtemps et qu’il est venu à Clavegris pour l’amour d’elle : pour vous s’est mis en peril de la mort55. Il s’agit en réalité d’une ruse qui doit permettre de prendre la ville : l’amour de la dame de Carthage est instrumentalisé à la fois par Solimant, qui se venge de l’émir, et par Florimont, qui délivre son père grâce à l’aide qu’elle lui apporte. Même si elle craint d’être trompée : a l’encontre de l’Amour les langues [sont] doubles car endementiers que leurs langues parlent, le coer pense d’une aultre eschole56, la femme de l’émir est convaincue par le discours, pourtant ambigu et assez général, de Florimont, qui, déjà marié, ne peut répondre à l’offre de la dame.

Les relations matrimoniales, un enjeu politique57

En fait, l’amour est toujours soumis dans le roman à des événements politiques dans lesquels le désir ou la volonté des femmes n’ont finalement que peu d’importance. Même la fée est, dès le roman en vers, reliée à un lignage, celui du roi de Hongrie Candiobras ; revenue à l’isle Selee, elle épouse au bout de trois ans Neüfas / qui estoit niés Qamdiobras58. La prose insiste sur la vengeance exercée sur elle à distance par Philippe, le fils de Florimont, qui s’empare du domaine de Neufas, père de Neptabus ou Neptanabus59, et le détruit totalement :

Chilz [Philippe] entra en l’Isle soubtillement, que oncques Neptanabus vault la terre avoir par heritage, pour ce que Flourimont son pere ot amee la dame de l’Isle Celee et destruit tout le paÿs, et emporta l’avoir et toutte la chevance que il trouva60.

Même le sage et généreux Florimont, qui a pourtant fait un mariage d’amour, impose à l’émir de Carthage de marier sa fille, la belle […] Olimpias, avec son propre fils Philippe encore enfant, lyquelx aprés mon dechés aura le royaulme de Machedonne, assurant ainsi l’extension de son propre royaume :

et ossy que, apprés vostre trespas, lairés Cartage a vostre fille Olimpyas. Ossy voel je presentement que luy donnés l’isle de Magalon et le chastel de Clavegris61.

Son époux étant mort62, il fait épouser à la femme de l’émir le roi de Hongrie Candiobras, auquel il offre le grant tresor de l’amiral63. Le sentiment que ressent la jeune femme à son égard est bafoué par Florimont au profit de celui de Candiobras et de sa propre volonté politique d’assurer la pérennité de ses alliances militaires.

Ces pratiques correspondent à la réalité du temps. Les voisins menaçants de Philippe au début du récit, le Hongrois Candiobras, alors adversaire de la Macédoine, et ses alliés bulgares, ressemblent aux puissances qui, depuis plusieurs siècles, cherchent à s’emparer de Constantinople ; certains des empereurs byzantins ont essayé de contrecarrer leur action par des alliances matrimoniales64, ce à quoi fait écho la volonté de Candiobras d’épouser la fille de Philippe : s’il présente son amour comme né de la réputation de beauté d’une jeune fille qu’il n’a pas vue, ses arguments sont d’abord de nature politique, d’ordre vassalique. Il fait savoir à son futur beau-père que cette alliance lui permettra de protéger son royaume :

En che faisant, ne sera jamais nulz qui guerre vous oze faire. Il vous mande par nous que vostre fille luy envoyés, laquelle en luy sera moult bien employe, et sera grans honneurs a vous que de vostre fille donner a moullier a vostre seigneur naturel. Elle sera servye et honnouree ainsy comme a elle appartendra ; ly effant qui d’eulx ysseront seront moult riche et puissant65.

Il est clair que la jeune femme est d’abord là comme une future mère dont on espère qu’elle répondra à cette attente dynastique. On sait que nombre de mariages ont été dissous sous divers prétextes (accusation d’adultère, consanguinité ou proximité spirituelle), faute de descendance, notamment masculine66, sans que la volonté des individus concernés, souvent très jeunes, soit prise en compte. Candiobras présente même ce mariage comme une faveur qu’il fait à Philippe, pourtant roi de Macédoine, car il constituerait pour lui-même une forme de déchéance ; il épouserait, contre l’avis de ses conseillers, la fille de son vassal :

Car la beaulté qui en vostre fille est l’a mis en tel point que durer ne peult se tost ne luy est envoÿe, car Amours le font rabaissier, car ce est malgrey toutte sa gent, pour ce que la fille de son homme voelt prendre67.

Mais le Hongrois demande en réalité à Philippe de se soumettre à lui :

Sy vous mande par nous que le ailliés servir se de luy volés estre amez, et ly ferés feaulté et hommaige et reprendrés de luy touttes voz terres et seignouries68.

Et les propos de l’ambassadeur de Candiobras s’achèvent sur une menace : un refus provoquerait la guerre entre les deux pays ; le ton de l’ambassadeur, le duc Meliant, se fait plus violent et ne laisse pas d’alternative à Philippe : Sy ara ta fille, voelles ou non, puis fera de toy a sa volempté, soit de prendre ou d’escorchier69.

Pour les hommes, le mariage a donc d’abord pour but d’étendre leur pouvoir en s’alliant à des vassaux fidèles et d’assurer leur descendance. Ce dernier point scande d’ailleurs le texte. Dès les chapitres IX à XI, au tout début de l’œuvre, les barons de Philippe, qui vient de devenir roi de Macédoine, lui conseillent de se marier afin que des héritiers assurent la pérennité du royaume. Il s’agit bien d’un contrat, d’une alliance entre rois, favorable aux deux royaumes qui s’y engagent :

Tous ses païs tenoit en pais et en bonne justice, mais il n’avoit femme ne effans, dont ses barons furent moult dolant. Sy se consillerent ensamble et conclurent que de le remonstrer au roy et luy requerir que presist moullier, adfin que de son corps euist generacion qui app[r]és luy tenist et deffendesist son royame70.

La jeune fille recherchée doit certes être une moult belle damoiselle mais elle est surtout la fille d’ung roy moult poissant71, d’un moult noble roy qui ne peut qu’être moult […] joieulx de avoir aliance a nostre roy72. En épousant la fille du roy Meneys73, Philippe de Macédoine étend son royaume vers les terres d’Aufricque et de Barbarye74. Et les conseillers ajoutent :

L’alyance d’eulx deulx seroit moult belle. Le roy dont je vous parle n’a plus d’effans que chelle fille, laquelle, aprés le trespas de son pere sera heritiere de deux royalmes75.

La première Romadanapple est accueillie en Macédoine comme reine : Quant la furent venu, moult humblement saluerent la pucelle en disant que le tresbien fust venue come la dame et roÿne du païs76. C’est le couple royal qui est fêté et l’avenir assuré par une descendance qui poursuivra l’œuvre des souverains ; mais on ne connaît rien des sentiments de la jeune femme, sauf ses larmes lorsqu’elle quitte son père77, moins abondantes d’ailleurs que celles versées par celui-ci et par son peuple.

De la même façon, Romadanapple, la fille de Philippe, est le prix donné à celui qui aide son père dans sa lutte contre ses ennemis ; c’est le conseil que Philippe reçoit en songe de son père Medyan :

Chis qui tel service te fera sera amés et cremus de tous rois. A chely conseille que tu donnes ta fille en mariage car roy sera de tous les rois78.

Et Damien le sénéchal va dans le même sens :

sy donrés a celluy vassal la belle Rommandanapple vostre fille, par laquelle alianche tenra vos seignouries apprés voz trespas79.

Assurer la continuité dynastique, c’est là le rôle des femmes, des filles ou épouses de rois : cette alliance peut se faire par accord harmonieux entre les jeunes gens – c’est le cas, dans la fiction, de l’union de Florimont et Romadanapple –, par soumission au pouvoir d’un roi plus puissant – c’est ce qui se passe pour la femme de l’émir ou dans les propositions de Candiobras à Philippe –, ou par rapt comme le montre l’exemple de la mère de Garganeüs : la roberent et prindrent, sy la livrerent au roy Garoux mon pere80. Parfois même – le cas se trouve dans notre texte, avec le mariage prévu par Florimont entre Olimpias, la fille de l’émir de Carthage, et son fils Philippe – les fiancés sont encore des enfants. Comme cette première Olimpias meurt très jeune (le texte la nomme meschine), à cause des fatigues du voyage qui la mène de Carthage en Macédoine81, Philippe, sollicité à son tour par ses barons, devra assurer sa descendance en trouvant une autre épouse ; celle-ci, fille du roi d’Ermenye, se nomme également Olimpias, car le nom est imposé par l’histoire d’Alexandre82. On voit bien qu’il est très rare que le désir des femmes soit pris en compte ; certes on pourrait mettre à part les amours de Florimont et de Romadanapple, présentées comme le fruit de sentiments réciproques des deux jeunes gens, mais finalement, là encore, elles confortent en réalité la position politique du père de la jeune fille tout en assurant au héros de gouverner un royaume.

Entre beauté et sagesse, entre puissance et soumission, le Florimont bourguignon nous donne donc une image ambiguë de la condition féminine, dans laquelle la femme, même lorsqu’elle possède de grandes qualités, notamment de sagesse ou de clergie, n’est finalement pas maîtresse de son destin, prise comme elle l’est dans un réseau de stratégies matrimoniales et dynastiques qui font écho dans la fiction, à la réalité du temps.

Notes

1 Aimon von Varennes, Florimont, ein altfranzösischer Abenteuerroman, éd. A. Hilka, Göttingen, Niemeyer, 1932 (Gesellschaft für romanische Literatur, 48), qui suit principalement F (BnF, fr. 15101 : F1 et F2). Return to text

2 Le Florimont en prose. Édition du ms. 12566, éd. H. Bidaux, Thèse de doctorat, Villeneuve-d’Ascq, Université Charles de Gaulle – Lille 3, 2007, t. 2, p. 200 (XLIX, 6). Return to text

3 Cf. M.-M. CASTELLANI, « Florimont (ms. fr. 12566) », dans Nouveau Répertoire de mises en prose (xive-xvisiècle), dir. M. Colombo Timelli, B. Ferrari, A. Schoysman et Fr. Suard, Paris, Classiques Garnier, 2014 (Textes littéraires du Moyen Âge, 30 – Mises en prose, 4), p. 259-266. Return to text

4 Le Florimont en prose, éd. cit., p. 166 (XI, 36-38). Un exemple analogue se trouve en (LXXXII, 11-12) : Bien poés savoir que moult furent richement acompaigniés de dames et de pucelles, qui moult belle chose estoit a voir, mais riens n’estoit de leur beaulté au regart de la belle Rommadanapple, car tant sourmontoit la biauté qui en la pucelle estoit au deseure des aultres, que touttes les obscurchissoit ; tant cler resplendissoit sa beauté que touttes les appalissoit. Tant vous oze dire que oncques sy belle creature ne fu vewe en celluy temps (Ibid., p. 227). Return to text

5 Ibid., p. 299 (CLXXXI, 21-22). Return to text

6 Ibid., p. 181 (XXVIII, 6). Return to text

7 Ibid., p. 173 (XIX, 23-24). Return to text

8 Ibid., p. 202 (titre du chapitre LI). Return to text

9 Ibid., p. 166 (XI, 37). Leur relation, que l’on trouve déjà chez Aymon, est sans doute inspirée de celle de Tessala et de Fénice dans le Cligès de Chrétien, source de plusieurs épisodes et éléments de description concernant Romadanapple. Return to text

10 Ibid., p. 166 (XI, 44-46). Return to text

11 Ibid., p. 166 (titre du chapitre XII). Return to text

12 Ibid., p. 166 (XII, 1), p. 167 (XII, 12). Return to text

13 Ibid., p. 298 (titre du chapitre CLXXX). Return to text

14 Ibid., p. 299 (CLXXXI, 15). Return to text

15 Si l’Isle celee ne semble pas très éloignée de Duras (Durazzo), puisque la duchesse peut facilement espionner la fée, d’autres indices la situeraient en Méditerranée orientale, vers l’Archipelago. Ce nom, utilisé par les Vénitiens et les Grecs d’orient, a été employé pour la première fois en 1268, dans un traité entre le doge de Venise et Michel VIII Paléologue. Return to text

16 Ibid., p. 181 (XXVIII, 7). Return to text

17 Ibid. Return to text

18 Ibid., p. 181 (XXVIII, 8). Return to text

19 Ibid., p. 284 (CLVII, 44-45). Return to text

20 Ibid., p. 289 (CLXVI, 7-9). Return to text

21 Ibid., p. 166 (XII, 3-4). Return to text

22 Cf. Le Roman d’Apollonius de Tyr, éd. M. Zink, Paris, Librairie générale française, 2006 (Le Livre de Poche, 4570 – Lettres gothiques). Return to text

23 Le Florimont en prose, éd. cit., p. 167 (XII, 8-9). Return to text

24 Ibid., p. 180 (XXVII, 6). Return to text

25 Ibid., p. 180 (XXVII, 5). C’est une fée de type morganien qui exclut ses amants du monde des hommes. Return to text

26 Je voel bien que tu saches que je suis dame et roÿne de l’Isle Chelee, qui pour l’amour de toy ay passé la mer, ja n’y a il plus d’oir que moy. Se tu t’en voelz venir avoec moy demourer, demain te feray roy et je seray roÿne. Ibid., p. 181 (XXVIII, 7-8). Return to text

27 Ibid., p. 182 (XXIX, 10). Return to text

28 Ibid., p. 181 (XXVIII, 12). Return to text

29 Cf. Renaud de Beaujeu, Le bel inconnu, éd. M. Perret, trad. M. Perret et I. Weill, Paris, Champion, 2003 (Champion classiques. Moyen Âge, 4). Return to text

30 Elle reste durant trois ans dans son monde avant d’épouser Neufas, un ennemi du duc Matakart, ce qui la relie à Alexandre le grand, car Neufas est le père de Nectanabus. Return to text

31 Le Florimont en prose, éd. cit., p. 202. Return to text

32 Ibid., p. 204 (LII, 22). Return to text

33 Ibid., p. 209 (LIX 15). Return to text

34 Aler s’en voelt vers le roy Philippe de Macedonne pour prouesse et honneur acquerre. J’ay oÿ conter a mon seigneur que trois ans voldra servir le roy en sa guerre. La y vodra despendre son avoir pour veïr la belle Rommadanapple, sa fille quy est la plus belle du monde. Ibid., p. 208 (LVIII, 12-15). Return to text

35 Comment, quant la belle Rommadanaple ot oÿ parler du Povre Perdu, elle fu esprise de son amour. Ibid., p. 221 (titre du chapitre LXXIV). Return to text

36 Ibid., p. 221 (LXXIV, 6). Return to text

37 Ibid., p. 221 (LXXIV, 21). Return to text

38 Je voel que tous sachiés que en celle eure et entree que fist le Povre Perdu en la chambre de la pucelle, que l’amour de la dame de l’Isle Chelee fu du tout estainte et mise en oubly. Ibid., p. 227 (LXXXII, 22). Return to text

39 Ibid., p. 245 (CIV, 21). Return to text

40 Maistresse, du dommage bien pou me chault ; mieulx ameroie pour luy morir que pour aultruy estre garye ! Sy seray desormais s’amye ou brief la vie perderay. Ibid., p. 246 (CV, 2-3). Return to text

41 Ibid., p. 245 (CIV, 20). Return to text

42 Ibid., p. 246-247 (CV). Return to text

43 Ibid., p. 250 (CIX, 20). Return to text

44 Puels qu’ele chalonge son droit, / Bien le moustre, qu’ele vodroit / Torner mon nom, se m’est avis, / Que seu avant fust derrier mis / Et les soulabes dairiaignes / Fussent misses a premeraignes : / Le ‘ple’, le ‘na’, le ‘da, derrier / Mesist davant a comensier. / Qui doit le[s] savroit asembler, / Plena d’amors poroit trover. / Et qui le ‘roma’ premerain / I vodroit conter dairiain, / Se il trestorne letre a letre, / de ‘roma’ i puet ‘amor’ metre. (AIMON VON VARENNES, Florimont, éd. cit., p. 306, v. 7762-7774). Return to text

45 Cette interprétation inspirée de Chrétien de Troyes permettrait d’expliquer le nom étrange que porte la jeune fille chez Aymon, nom que notre texte reprend mais sans le gloser, au contraire de celui de Florimont, ce qui le rend mystérieux. Return to text

46 Ibid., p. 329, v. 8390-8400. Return to text

47 Le Florimont en prose, éd. cit., p. 166 (XI, 45). Return to text

48 Notamment le long monologue des v. 8050-8136 (AIMON VON VARENNES, Florimont, éd. cit., p. 316-319). Return to text

49 Le Florimont en prose, éd. cit., p. 295 (CLXXIV, 35). Return to text

50 Ibid., p. 299 (CLXXXI, 21). Return to text

51 Ibid. Return to text

52 Ibid., p. 299-300 (CLXXXI, 24). Return to text

53 Ibid., p. 297 (CLXXVIII, 9-11). Return to text

54 Ibid., p. 297 (CLXXVII, 3). Return to text

55 Ibid., p. 296 (CLXXVI, 7-8). Return to text

56 Ibid., p. 297 (CLXXVII, 7). Return to text

57 Sur la question des alliances matrimoniales, cf. M. Gaude-Ferragu, La Reine au Moyen Âge. Le pouvoir au féminin : xive-xve siècle, Paris, Tallandier, 2014, notamment p. 26 sqq. Return to text

58 AIMON VON VARENNES, Florimont, éd. cit., p. 151, v. 3862, 3865-3866. Return to text

59 Cet épisode, notamment la filiation de Neptanabus (Nectanabus) ne se trouve pas dans tous les mss de la version en vers. C’est le ms. H2 dont s’inspire probablement notre version. Return to text

60 Le Florimont en prose, éd. cit., p. 204 (LII, 32). Return to text

61 Ibid., p. 311 (CXCIV, 9-11). Return to text

62 Comment le roy Florimont pardonna a l’amiral, lequel fist hommage au roy, dont de despit moru. Ibid., p. 310 (titre du chapitre CXCIV). Return to text

63 Ibid., p. 314 (CXCVII, 17). Plus haut (p. 299, CLXXXI, 22), Florimont a conseillé à Candiobras d’aller courtiser la fille de l’amiral (Sire, choisissiés laquelle sera vostre amye ; moult en poés veoir de belles, veés la fille a l’amiral). On serait tenté de corriger le texte et d’écrire la femme, encore qu’à ce moment du texte ce soit bien Florimont lui-même, et non Candiobras, qui courtise la femme de l’émir. Si on conserve la leçon, cela montrerait plus encore que les femmes ne sont que des instruments dans la conclusion des alliances. Return to text

64 Dès le xiiie siècle, Michel Paléologue « assurait ses positions en Orient en promettant sa fille Marie au roi de Bulgarie et son fils Andronic à Anne, une des filles du roi de Hongrie. », J. Heers, Chute et mort de Constantinople (1204-1453), Paris, Perrin, 2005 (Pour l’histoire), p. 193. Return to text

65 Le Florimont en prose, éd. cit., p. 168 (XIV, 10-12). Return to text

66 Cf. M. Gaude-Ferragu, La Reine au Moyen Âge. Return to text

67 Le Florimont en prose, éd. cit., p. 168 (XIV, 13). Return to text

68 Ibid., p. 168 (XIV, 9). Return to text

69 Ibid., p. 169 (XIV, 18). Return to text

70 Ibid., p. 164 (IX, 16-17). Return to text

71 Ibid., p. 164 (IX, 18). Return to text

72 Ibid., p. 164 (IX, 19). Return to text

73 Ibid., p. 165 (XI, 5). Return to text

74 Ibid., p. 164 (IX, 19). Comme il vient lui-même d’Égypte, son territoire réunit donc la Grèce, la Macédoine et une grande partie de l’Afrique. Return to text

75 Ibid., p. 164 (IX, 20-21). Return to text

76 Ibid., p. 165 (XI, 26). Return to text

77 Ibid., p. 165 (XI, 17). Return to text

78 Ibid., p. 170 (XVI, 19-20). Return to text

79 Ibid., p. 170 (XVI, 24). Return to text

80 Ibid., p. 200 (XLIX, 6). Return to text

81 C’est le sujet du chapitre CCVIII : De la mort la jone Olimpias de Cartage (Ibid., p. 323) : la deesse Atropos fery la meschine de son dart. Pour les travaulx qu’elle ot souffert a venir par mer, que la tenreur de sa jouvente ne poet porter ne souffrir la paine sans mort endurer et convient qu’elle deviast. Ibid., p. 323 (CCVIII, 2-3). Ces cas de mort de la fiancée avant les noces ou avant la consommation du mariage sont également évoqués dans M. Gaude-Ferragu, La Reine au Moyen Âge. Return to text

82 Le Florimont en prose, éd. cit., p. 327-331 (CCXIII-CCXVIII). Return to text

References

Bibliographical reference

Marie-Madeleine Castellani, « Entre puissance et faiblesse, les femmes dans le Florimont bourguignon », Bien Dire et Bien Aprandre, 36 | 2021, 151-166.

Electronic reference

Marie-Madeleine Castellani, « Entre puissance et faiblesse, les femmes dans le Florimont bourguignon », Bien Dire et Bien Aprandre [Online], 36 | 2021, Online since 01 février 2022, connection on 19 mai 2024. URL : http://www.peren-revues.fr/bien-dire-et-bien-aprandre/798

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Marie-Madeleine Castellani

Univ. Lille, ULR 1061 – ALITHILA – Analyses Littéraires et Histoire de la Langue, F-59000 Lille, France

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