Li feme aussi Mahieu L’Anstier,
Qui fu feme Ernoul de le Porte,
[…]
Des ongles s’aïe et des dois
Vers le baillieu de Vermendois.
- Mahieu L’Anstier appartient à une des grandes familles d’Arras, mais je ne parviens pas à l’y situer avec précision (Chansons et dits artésiens, 302a-b) et je ne connais pas le nom de sa femme.
- Ernoul de Le Porte n’apparaît pas dans ma documentation.
- Le bailli de Vermandois. En 1276 il se nomme Gautier Bardin (cf. Henri Waquet, Le Bailliage de Vermandois aux xiiie et xive siècles, Paris, 1919 (Bibliothèque de l'École des hautes études. Sciences historiques et philologiques, 213), p. 175-176). Il fut auparavant bailli d’Amiens et, à ce titre, est intervenu en Cité le 2 février 1267 pour y arbitrer un contentieux opposant l’évêque aux moines de Saint Vaast. L’affaire concernait la justice de la rue des Maus (sur laquelle on verra Chansons et dits artésiens, 56-57). Une construction ayant été illégalement dressée en territoire épiscopal, le sergent de l’évêque voulut procéder à sa démolition. L’opposition à cette action paraît avoir été violente. En tout cas le sergent fut blessé (Olim 1, 244-245). Est-ce à cet événement qu’il est ici fait allusion ? Parmi les personnes au courant de l’affaire il y eut sûrement le père d’Adam de la Halle, Maître Henri, qui a servi lonc tans eskievins (Le Jeu de la Feuillée, v. 506) et qu’on voit en 1276 échevin de la même rue des Maus (Paris, BnF, Collection Moreau, t. 200, fol. 128) où il demeure (Le Jeu de la Feuillée, v. 482-483 ; R. Berger, « Le Jeu de la Feuillée. Quelques notes », dans Arras au Moyen Âge : histoire et littérature, éd. M.-M. Castellani et J.-P. Martin, Arras, Presses de l’Université d’Artois, 1994 (Langue et littérature françaises), p. 221-228 (p. 224)).