Ressusciter le père. L’évolution de Scylla de Mégare dans les versions imprimées de l’Ovide moralisé

  • Resurrecting the Father. The Evolution of Scylla de Mégare in the Printed Versions of the Ovide moralisé

DOI : 10.54563/bdba.1981

p. 227-242

Résumés

Cet article se penche sur les évolutions de la figure de Scylla de Mégare au sein de la tradition imprimée de l’Ovide moralisé, tradition linéaire dans laquelle chaque version est réalisée à partir de la précédente. Nous montrons comment les remanieurs successifs parviennent à remodeler la figure à partir de textes témoignant de superposition des attentions, pour proposer in fine une Scylla tout à fait différente de celle de la première version française du texte ovidien.

This article examines in detail the evolution of the character Scylla de Mégare within the printed tradition of the Ovide moralisé. This tradition is linear: each of the versions is based upon its previous one. Thus, by analysing texts that highlight the superposition of attentions, we show how the successive authors remodel in each case this character. Ultimately, the tradition proposes a Scylla completely different from the one found in the first French version of the Ovidian text.

Plan

Extrait

Au contraire d’une Atalante ou d’une Phèdre, dont les destinées sont liées à une prédiction ou une action divine, les actes de Scylla de Mégare ne sont pas mus par une force supérieure et sa fin n’est pas présentée comme intrinsèque à sa figure. L’amour qui anime l’héroïne mène toutefois inévitablement à une issue funeste, sa quête ne pouvant passer que par une trahison. Fille de Nisus et amoureuse de Minos, ennemi assiégeant Mégare, Scylla décide de trahir son père, en lui coupant son cheveu pourpre, dans lequel réside la puissance du roi et l’assurance de ne pas être vaincu. Pensant conquérir l’amour de Minos grâce à cet acte, la jeune femme lui offre le cheveu ; Minos s’empare de la ville mais rejette Scylla, qu’il considère comme une traîtresse. L’héroïne devient ainsi une figure de femme abandonnée, quand bien même l’amour n’a jamais été consommé ; elle est abandonnée par son amant, mais aussi par sa patrie. Désespérée et toujours en proie à l’amour, Scylla s’accroche au navire...

Citer cet article

Référence papier

Pauline Otzenberger, « Ressusciter le père. L’évolution de Scylla de Mégare dans les versions imprimées de l’Ovide moralisé », Bien Dire et Bien Aprandre, 38 | 2023, 227-242.

Référence électronique

Pauline Otzenberger, « Ressusciter le père. L’évolution de Scylla de Mégare dans les versions imprimées de l’Ovide moralisé », Bien Dire et Bien Aprandre [En ligne], 38 | 2023, mis en ligne le 08 décembre 2024, consulté le 09 mai 2024. URL : http://www.peren-revues.fr/bien-dire-et-bien-aprandre/1981

Auteur

Pauline Otzenberger

Université catholique de Louvain

Droits d'auteur

CC-BY-NC-ND