De la déesse antique à la fée médiévale : évolution et mutations de la fée Proserpine dans les Continuations d’Artus de Bretagne, roman inédit du xve siècle (manuscrit de Paris, BnF, fr. 19163)

  • From the Ancient Goddess to the Medieval Fairy: Evolution and Mutations of the Fairy Proserpine in the Continuations d’Artus de Bretagne, an Unpublished Novel from the 15th Century (manuscript Paris, BnF, fr. 19163)

DOI : 10.54563/bdba.1991

p. 245-260

Résumés

Le rôle et l’arthurianisation de la fée Proserpine dans Artus de Bretagne ont été étudiés par Christine Ferlampin-Acher. Cet article se propose de montrer que les auteurs du xvsiècle des Continuations d’Artus de Bretagne lui ont également accordé de l’importance. Proserpine y est encore une fée arthurienne, mais hérite de caractéristiques antiques plus marquées que dans le roman du xivsiècle. Elle est femme, fée orientale et arthurienne, déesse antique et cette altérité protéiforme lui permet d’incarner une certaine puissance féminine et d’apporter au roman une polyphonie merveilleuse.

The role and arthurianization of the fairy Proserpina in Artus de Bretagne has been studied by Christine Ferlampin-Acher. This article aims to highlight the importance given to Proserpina by the authors of the 15th century Continuations d’Artus de Bretagne. Although Proserpina remains an Arthurian fairy, she exhibits more pronounced antique characteristics than in the 14th-century novel. As a woman, an eastern and arthurian fairy, and an ancient goddess, Proserpine’s protean otherness allows her to embody feminine power and endows the novel with a marvellous polyphony.

Extrait

Artus de Bretagne, roman en prose du tout début du xive siècle raconte les aventures du fils du duc de Bretagne, un jeune Artus, lointain descendant de Lancelot. Artus quitte sa Bretagne natale pour l’Orient, suite à l’appel de Proserpine qui le destine à épouser une princesse indienne, la belle Florence. Ce destin se réalise plus ou moins clairement selon les manuscrits qui présentent une fin particulièrement mouvante. Cette fin peu sûre ainsi que le grand succès du roman ont incité, au xve siècle, des continuateurs à proposer une suite aux aventures d’Artus et de Florence : ces Continuations à Artus de Bretagne, inédites, sont conservées dans trois manuscrits du xve siècle (Paris, BnF, fr. 19163 ; Paris, BnF, naf. 20000 et Paris, Bnf, fr. 12549).

Dans un article sur Artus de Bretagne, Christine Ferlampin-Acher, qui a édité la version du xive siècle, relève que le nom de Proserpine apparaît dans un roman dont l’onomastique est majoritairement arthurienne et en partie orientale. Elle...

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Référence papier

Lucie Blouin, « De la déesse antique à la fée médiévale : évolution et mutations de la fée Proserpine dans les Continuations d’Artus de Bretagne, roman inédit du xve siècle (manuscrit de Paris, BnF, fr. 19163) », Bien Dire et Bien Aprandre, 38 | 2023, 245-260.

Référence électronique

Lucie Blouin, « De la déesse antique à la fée médiévale : évolution et mutations de la fée Proserpine dans les Continuations d’Artus de Bretagne, roman inédit du xve siècle (manuscrit de Paris, BnF, fr. 19163) », Bien Dire et Bien Aprandre [En ligne], 38 | 2023, mis en ligne le 01 décembre 2024, consulté le 09 mai 2024. URL : http://www.peren-revues.fr/bien-dire-et-bien-aprandre/1991

Auteur

Lucie Blouin

CELLAM - Université Rennes 2

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