Errances identitaire, urbaine et narrative : « La ronde » de Le Clézio
DOI : 10.54563/mosaique.1087
Abstracts
« Ce que j’aime dans l’écriture c’est qu’on sait d’où l’on part mais jamais où l’on arrive » déclare Le Clézio. Nous analyserons la nouvelle « La ronde » (La ronde et autres faits divers, 1982) dans une perspective de lectures plurielles liées à la thématique de l’errance. Ce travail vérifiera l’hypothèse selon laquelle l’approfondissement des multiples dimensions de l’errance dans le texte permettrait non seulement d’en saisir les enjeux mais aussi de pénétrer le fonctionnement de l’écriture. Le trouble psychique des personnages, la violence, la dualité, le vide, le rapport à l’autre perturbé sont à l’origine d’oscillations identitaires chez les personnages qui évoluent dans le milieu urbain surmoderne, tel que défini par Marc Augé. La critique sociale se manifeste par la toute-puissance des machines, les errements plutôt que l’initiation, et la représentation d’une ville-enfer qui prend forme et force par les effets de réel. La narration, à plusieurs égards, se fait le double de la matière du récit, en épouse les mouvements, les déplacements dans des fragments lieux-temps, et les incertitudes, instabilités et confusions.
"What I like about writing is that we know where we start from but never where we arrive" says the writer2. We will analyze the short story "La ronde" (La ronde et autres nouvelles, 1982) in a context of plural readings related to the topic of wandering. This study will examine the hypothesis that deepening an understanding of the multiple dimensions of wandering in the text would not only grasp its implications but also penetrate how the writing works. The psychic disorder of the characters, the violence, duality, emptiness, and disturbed relationships are at the origin of fluctuating identities of the characters who operate in the urban supermodern context, as defined by Marc Augé. The social criticism is obvious through the all-powerful machines, the wanderings rather than initiation, and the representation of a city-hell that takes shape and strength through reality effects. The narration, in many respects, is a double of the story, following its movements, displacements in fragmented space-time and its uncertainties, instabilities and confusions.
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Text
References
Electronic reference
Fanny Mahy, « Errances identitaire, urbaine et narrative : « La ronde » de Le Clézio », Mosaïque [Online], 5 | 2010, Online since 01 octobre 2010, connection on 16 février 2025. URL : https://www.peren-revues.fr/mosaique/1087
Author
Fanny Mahy
Fanny Mahy est doctorante en littérature française contemporaine à l’Université Lille 3- Charles de Gaulle en France et à University of Western Ontario au Canada. Elle est chargée du cours « Histoire littéraire et méthodes de lecture : 19e et 20e siècles ». Sa thèse porte sur le détournement du fait divers journalistique et son recyclage littéraire, ce qui l’amène à aborder des sujets interdisciplinaires avec dimension sociocritique, ainsi que des problématiques éthiques s’incarnant dans les errances manifestes de la narration.
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