L’usage politique des figures féminines païennes dans la Florence médicéenne : l’exemple de la mascarade de la Généalogie des Dieux (1565)

  • The Political Use of Female Pagans Figures in Medici Florence: The Example of the Masquerade of the Genealogy of Gods (1565)

DOI : 10.54563/bdba.2026

p. 295-310

Résumés

En exploitant de nombreuses figures féminines païennes, la mascarade de la Généalogie des Dieux de 1565, en l’honneur des noces de Francesco de Medici et de Jeanne d’Autriche, marque les rues florentines de son empreinte mythologique et allégorique, source de pouvoir avérée. C’est par une double appropriation au présent du passé festif de la cité florentine et du monde antique féminin par les érudits au service du pouvoir qu’une légitimité dynastique par la continuité se construit et s’impose.

By summoning numerous pagan female figures, the masquerade of the Genealogy of the Gods of 1565, in the honor of Francesco de Medici and Joan of Austria’s wedding, leaves its mythological and allegorical mark on the Florentine streets, a proven source of power. It is by a double appropriation of the festive past of the Florentine city in the present and of the feminine ancient world by the scholars in the service of the power that a dynastic legitimacy through the continuity is built and imposes itself.

Plan

Extrait

Le passage de l’interdit di andare in maschera à son usage propagandiste par les Médicis est significatif. En effet, Anna-Maria Testaverde précise que la mascarade ne relève pas de la tradition spectaculaire florentine et rappelle que cette forme de spectacle, jugée troublante pour l’ordre public, fut interdite par le conseil majeur de la République en 1447. C’est alors par une réappropriation de cette fête, lui conférant ainsi une impulsion nouvelle, que les Médicis cherchèrent à consolider leur pouvoir.

La mascarade de la Généalogie des Dieux du 21 février 1565 en style florentin offrait un défilé de vingt et un chars dans les rues florentines dans le cadre du programme festif grandiose organisé par Cosme Ier pour les noces de son fils, le prince Francesco, avec l’archiduchesse Jeanne d’Autriche. Cette imbrication de la fête de la cité et de cette fête nuptiale à caractère privé révèle un contrôle croissant du pouvoir sur les rues florentines et scelle une appropriation du passé po...

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Référence papier

Sonia Zerbib, « L’usage politique des figures féminines païennes dans la Florence médicéenne : l’exemple de la mascarade de la Généalogie des Dieux (1565) », Bien Dire et Bien Aprandre, 38 | 2023, 295-310.

Référence électronique

Sonia Zerbib, « L’usage politique des figures féminines païennes dans la Florence médicéenne : l’exemple de la mascarade de la Généalogie des Dieux (1565) », Bien Dire et Bien Aprandre [En ligne], 38 | 2023, mis en ligne le 08 décembre 2024, consulté le 09 mai 2024. URL : http://www.peren-revues.fr/bien-dire-et-bien-aprandre/2026

Auteur

Sonia Zerbib

Université d’Aix-Marseille (AMU-Telemme)

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